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14 décembre 2010

SUR L'EDUCATION !

 

A Bree,

Que dire, que répondre ? Totalement d'accord avec toi. Je comprends ta révolte. J'ai lu ton texte avec attention et tu as parfaitement raison. Les profs ne peuvent qu'approuver ce que tu écris, mais ont-ils les moyens d'y changer quoique ce soit, alors que certains parents ne les suivent pas ? Ils sont souvent plus réduits à un rôle de gardien d'enfant que d'hommes ou de femmes qui doivent transmettre leur savoir. On a bradé les profs en les jetant dans une fosse aux lions (je pense également aux jeunes profs, sans expérience, envoyés dans les zones à risque pour leur premier poste) en les laissant sans protections, en donnant trop d'importance à ces pauvres petits, sous le fallacieux prétexte de les protéger. Contre quoi, contre qui ? contre la mauvaise éducation et le mauvais exemple que leur donnent leur parents qui ont baissés les bras, contre une société dont le niveau s'abaisse, contre un système qui ne valorise plus le savoir, contre les média qui s'occupent plus de la forme et du poids de leur cartable que de leur connaissances emmagasinées en faisant sans arrêt la promotions de ceux qui 'réussissent' grâce à leur médiocrité ? 

 

Regarde le statut des enseignants. Avant ils avaient une certaine notoriété, ils étaient considérés, maintenant ...... ce sont des machines qui doivent faire respecter une discipline, qui doivent essayer de quémander le silence pour espérer pouvoir enfin parler. 

Récemment, une étude montre que le système éducatif français arrive, grosso modo, à la vingt cinquième place des pays de l'OCDE, pour la lecture, les mathématiques et la science.

 Certains diront que nous sommes à égalité avec les États-Unis, l'Allemagne et le Royaume-Uni. Merde, ce ne sont pas des références.

 

Aux dix premières places de ce classement, on trouve, en compréhension de l'écrit : Shanghai, Corée du sud, Hong-Kong, Singapour, et Japon.

Pour les mathématiques ; Shanghai, Singapour, Hong-Kong, Corée du sud, Taiwan, Japon.

Pour les sciences : Shanghai, Hong-Kong, Singapour, Japon, Corée du sud.

Les pays asiatiques trustent les premières places. Là, on ne va plus parler des horaires, des journées harassantes etc...On va dire que c'est un système à part, en fonction de la mentalité de ces pays, bref, la langue de bois dans sa pure splendeur ! 

Je constate simplement, que la discipline y est totale, et qu'on vient en classe pour apprendre. Il y a même des pays où les élèves nettoient les classes. Je ne vais pas dire que c'est la référence, mais je constate et je regarde les résultats.

Une autre observation, depuis de longues années, chaque ministre de l'éducation y va de sa reforme, une manière de laisser une trace pour les années futures, sans doute une 'réformite' aiguë pour la postérité, mais au détriment des élèves qui subissent, et des professeurs qui ne savent plus sur quel pied danser. On est passé joyeusement de la méthode syllabique à la globale. On a laissé les élèves se noter eux mêmes, on les a laissés tutoyer le maître, participer à la vie de la classe au détriment d'une certaine discipline obligatoire, on a fait de l'enfant étudiant un enfant roi protégé. On leur dit que l'école est une république, qu'ils peuvent s'exprimer en se gardant de leur dire que plus tard ils devront la fermer et se taire, payer avant de discuter. Je ne parle pas des changements de programmes.      Que dire du rejet du Becherel et du bled ? Et maintenant on est en train de nous parler de philosophie, un grand mot, en classes maternelles, merde, qu'on commence par leur apprendre à parler, à lire et à écrire, pour qu'ils puissent communiquer !

Et si on parlait des rythmes scolaires qui pénalisent les parents qui veulent partir en week-end le vendredi soir. Et si on parlait du manque de sommeil de ces petits qui regardent très tard le film sur la télé de leur chambre, ou qui travaillent comme des bêtes sur leur ordi dans leur chambre aussi, enfin, sur leur jeux vidéo, pour dépasser le score de leurs copains, ou qui se téléphonent jusqu'à plus d'heure ! Et que dire des parents qui veulent devenir des copains avant d'être des maîtres. Il est plus facile de dire oui que de recadrer, gentiment. La tolérance, oui, parlez moi de cette tolérance qui devient du ' je m'enfoutisme' dissimulé : ne m'emmerde pas, fais ce que tu veux ! Lorsque la tolérance devient de l'indifférence et de l'égoïsme par pur souci de convenance. Ce refus de vieillir qui rejaillit sur les enfants. Certains voudraient qu'ils grandissent très vite pour devenir plus des frères et des sœurs et ainsi gommer cette jeunesse qui les fuit et partager avec eux les derniers plaisirs de l'insouciance en sacrifiant celle de la jeunesse de leur progéniture qui vont devenir adultes pour ne plus les emmerder par des gamineries.

Alors, pour essayer de noyer le poisson, on est en train de jeter le discrédit sur un système de notation qui stresserait les enfants en les sanctionnant et en agissant comme un anxiogène. Le redoublement est aussi proscrit, mais on oublie de nous en donner la raison; il coûte trop cher !

Peut-être faudrait-il penser que si un prof veut faire redoubler un élève c'est pour son bien !

On veut supprimer les notes comme on a supprimé le stylo rouge, trop stressant. On veut éviter de choquer ces pauvres petits par des appréciations qui risqueraient de les traumatiser, mais il faudrait aussi qu'en haut lieu on se penche sur leur langage hautement plus distingué, je ne pense pas que 'nul' soit plus vexant et dévalorisant que 'fils de pute' ou enculé. 

Il est facile de constater que cette nouvelle manie de vouloir supprimer les notes est totalement aberrante. On veut éviter les classements, l'étalonnage, alors que c'est ce qui va formater toute notre vie. Nous serons tous confrontés à des sélections, à des classements. Il y aura les élus et les rejetés. Il y aura toujours cette paperasse qui va gérer notre vie et les appréciations sans stylo rouge seront bien plus critiques et désobligeantes que les gentils recadrages des professeurs. Et je me fais un plaisir de signaler qu'à la naissance, on est déjà noté avec le test Apgar !

De toute manière, il y aura toujours l'offre et la demande et ceux qui sont les premiers, les mieux notés recevront toujours plus ! 

Il ne faut pas dire à l'élève qu'il ne sait pas, il faut insister sur ce qu'il sait.

Un peu comme ce jeune curé qui après son premier sermon demandait à celui qu'il allait remplacer ce qu'il en pensait : bon sermon, mais jésus n'était pas un beatnik, il n'était pas trotskiste, il n'était pas marié avec une pute et il n'est pas mort fusillé, mais effectivement, il est né il y a deux mille ans ! Je schématise, mais on en est là ! Et c'est profondément injuste pour celui qui travaille et qui se donne du mal.

Alors on en arrive à des ghettos éducatifs. On reproduit ce qu'on a raté avec l'intégration des cités, le fiasco des banlieues, merde, pourtant on a vu où on allait. Dis-moi quel est ton école, ton lycée, ta fac et je te dirais qui tu es ? Même, en région parisienne, donne-moi ton département pardon, tes chiffres, ton quartier. Alors les meilleurs profs choisiront leurs postes, alors les enseignements de certains lycées seront meilleurs, alors ces lycées seront demandés, alors les résultats seront meilleurs et les bons élèves voudront y aller, alors les moins bons seront moins bien entourés et le fossé inexorable se creusera, alors pour y échapper on va user de stratagèmes, en appeler au russe, au latin, au grec, aux arts plastiques. Alors l'école ne sera plus ce pourquoi elle était destinée. Une chance pour tous, une égalité. La valeur des examens ne sera plus la même et elle sera devenue un système discriminatoire dont seuls pourront en sortir ceux qui appartiennent à une élite.

On a voulu que tous aient un accès au savoir, on a voulu gommer le niveau social, on a voulu mettre la charrue avant les bœufs. On ne peut pas demander à un enfant de nourrir son esprit en ayant le ventre vide. On ne peut pas lui demander de raisonner s'il ne sait pas penser. On ne peut pas lui demander de comprendre alors qu'il ne sait pas pourquoi il doit le faire, on a oublié de lui dire que se cultiver était valorisant pour lui-même, on a omis de lui insuffler l'amour d'apprendre.

Tout le monde est fautif, certains parents qui sont persuadés d'avoir engendrés des surdoués au dessus des règlements, d'autres qui confondent la garderie avec l'école, ceux qui baissent les bras.

Peut-on faire quelque chose ?

il faut que l'école reste un sanctuaire du savoir, que les profs retrouvent leur aura, et leur raison d'être, celle de la transmission de l'amour d'apprendre, mais cela ne pourra se faire qu'avec l'aide des citoyens et en particulier des parents. Il ne faut pas jeter l'anathème sur les profs qui sont impuissants devant les grandes lignes de l'éducation nationale, et leur marge de manoeuvre est restreinte. Ils doivent obéir à des directives. 

Il faut redonner sa vraie place à l'enfant, en finir avec l'enfant roi qui se comporte en nanti, qui ne considère que ce qu'on lui doit et oublie ses devoirs. 

Seule l'instruction donnée à tous pourra nous amener vers un monde meilleur. Car alors chacun pourra librement penser et savoir ce qui est le meilleur pour lui sans être guidé par des sirènes chimériques.

Mais juste une question. Est ce que certains le veulent vraiment ? Est ce qu'une partie de la population qui reste dans l'ignorance n'est pas un atout pour d'autres ? Une manipulation à bon marché par des partis politiques et des religions qui trouvent dans ce vivier des personnes facilement exploitables . Toujours ce 'diviser pour mieux régner' . J'en veux pour preuve ces aides de l'état aux écoles privées *. Moins d'élèves par classes, plus de profs, mais payant ! Un renoncement du financement de l'école, ou une nouvelle fracture de l'égalité en reservant l'instruction à ceux qui en ont les moyens ?

Je comprends donc l'angoisse des vrais parents !  

 

 

 *Pour quelle raison l'état donne-t-il de l'argent aux écoles privées ?

http://www.marianne2.fr/L-enseignement-prive-arrose-par-des-financements-publics_a200566.html 

 

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Commentaires
J
Merci pour ton indulgence et ta gentille remarque, j'avais un peu peur que nos messages persos à Saca et à moi ne dérangent les ritoniens.
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J
...Nous sommes tous très heureux de compter un nouveau ritonien.
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N
de nous narrer l'histoire de ton pseudo j'aime beaucoup cette histoire et puis vos échanges sont tellement emplis d'amour de votre région........<br /> continuez pour mon plus grand plaisir!
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M
Vos échanges me donnent envie de découvrir ce coin de France que je ne connais pas du tout...<br /> Un jour peut-être...<br /> Bon dimanche...
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J
Je trouve ta remarque sur les pieds cassés pleine de bon sens (et d'humour, surtout)<br /> <br /> Le problème avec ce blog, c'est qu'on y sympathise, on y fait des rencontres et forcément, on papote, surtout quand on se trouve des points communs.
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