UN DINER PRESQUE PARFAIT, EXPERTS ! III
Mercredi, Hermine, étudiante.
Avec la robe d'Élodie, et la bretelle qui casse l'épaule dénudée, je n'aime toujours pas, je trouve que ça enlève de la classe, surtout lorsqu'on voit le soutien gorge, sur le côté.
Ah, mais ne me prenez pas pour un homme facile, un objet sexuel. Bon, il est vrai que mon charme naturel et mon aisance féline me servent énormément, mais je me refuse d'être assimilé à un objet pour le plaisir, j'ai aussi un cœur, merde, et ma banane ne se dresse pas toujours lorsqu'apparait un téton, même excitant, putain, là je suis en train de m'enfoncer. Je suis très sensible à la beauté intérieure, à cette chose indéfinissable qui fait que l'attraction de deux corps ne passe pas nécessairement que par le sexe, merde, il y a aussi les mains et la parole.
"Un dîner chez Marie-Antoinette " (dress code : pastel.) Le protocole exige une tenue en pastel.
Putain, c'est pas mieux de le demander en français ! Déjà qu'elle va en perdre la tête, la pauvre.
Maman, je regarde Élodie commenter les intitulés du menu qu'elle est en train de lire et je me demande pourquoi elle fait toujours d'horribles grimaces, on dirait qu'elle est en train de manger. Bouh. Pour être pratique, j'espère qu'elle emploie aussi bien sa bouche et ses lèvres dans d'autres situations qui demandent également une certaine .......pratique. Si elle se tortille de la même manière, de grandes perspectives lui sont promises.
Ce menu est un mélange des deux menus précédents. Asperges, turbot, petits pois, fèves, macarons !
Chez ses parents. Parce que chez elle c'était trop petit, encore une excuse de merde. Il ne fallait pas s'inscrire.
Pour répondre à mie, je pense que la prod a voulu faire un effet de style pour tenter d'intéresser un maximum de téléspectateurs cette semaine. Expert parce qu'ils se posent en spécialistes culinaires du fait de leur blog qui est censé attirer des milliers de visiteurs par jour, ce dont je doute. D'une part parce qu'il a pléthore de blogs sur ce sujet, et ensuite vu le peu de commentaires qu'ils suscitent sur un sujet aussi 'fashion', avec des parutions assez irréguliers et espacées.
Sur une table, je vois qu'elle est allée chez le même fleuriste qui lui a composé le bouquet pour Yann. Des roses noblesse, des lisianthus et du santini attendent dans des verres.
Je remarque qu'elle commence ses phrases par 'on'. Je doute qu'elle se donne 'de la majesté', je pense donc qu'on l'a aidé. Un costume d'époque fait par sa maman, putain, la voix off devrait prendre des vitamines. Présentation de la maman, toute en blanc.
Les courses. L'experte demande au commerçant si on peut manger, éventuellement, les asperges crues. Non, non, vous ne rêvez pas, c'est une spécialiste. Tout le monde peut avoir un moment de faiblesse. Putain, c'est comme si je demandais au poissonnier si je pouvais manger la peau des bananes. Une experte ! Je me gausse, et ça va donner des conseils. Demandez aussi à Marie-Antoinette si elle se mettait une serviette lorsqu'elle faisait une gâterie à sa majesté loulou....le seizième, je précise. Je le vois venir, le filou.
Décoration de table. Nappe beige clair et chemin de table plus foncé, taupe défoncée. Assiette de présentation blanche. Assiette blanche carrée. Serviette blanche. Argenterie. Des bougies trop hautes, trop minces, trop minables. Les fleurs dont je vous avais parlé plus haut. Deux figurines inutiles. Verres mal placés. Un menu façon nécessaire pour nettoyer les gogues. J'ouvre ici une parenthèse, c'était l'occasion de mettre des couverts à dessert, j'en ai marre de cette affreuse cuillère à dessert misérable et peu pratique. Il manque aussi des couverts à poisson. Et pourquoi l'assiette carrée ? C'est Marie-Toinette à la prison du temple, le faste de la cours n'est qu'un souvenir lointain. Ça fait un peu table de communion.
Changée en reine de France, avec son costume de Barbie souveraine, juste avant de perdre la tête, un beau collier qui met en valeur, oui, une petite mouche, sur la base gauche du téton droit, magnifiquement encadré par un liseré blanc, qui souligne le léger bronzage de sa peau laiteuse.
Yann, avec un bouquet de fleurs. Van Anh, un nouveau look, des fleurs également. Sophie qui a gardé son pantalon blanc, faut pas gâcher. Elodie avec une robe de mariée, il paraît que c'est la sienne. Putain, elle s'entête avec le court, mais elle doit surtout faire attention à ce que rien ne s'échappe sur le haut...... et les côtés.
Apéritif. Les bouchées de la reine. Trois amuse-bouches sur le foie gras comme fils conducteur.
Brochette de bonbons de foie gras, verrine chantilly de foie gras, abricots poêles et fruits secs, crème brûlée de foie gras avec de la pomme verte. J'ai, de mon plein gré, supprimé tous les 'en fait' qui n'apportaient rien au texte, putain quelle manie !
Putain, on voit bien, maintenant qu'elle est assise, que c'est sa robe de mariée, et si elle bouge encore un peu on va voir si elle porte, aussi, sa culotte de la même époque. En plus elle ne sait plus quoi faire pour empêcher le haut qui manifeste son intention de s'émanciper.
Yann, je l'ai déjà dit, toi qui est critique, merde, on ne remplit pas un verre de champagne comme un demi de bière, putain, c'est nullissime ! Après on critique ......
Enfin, c'était une très belle présentation des bouchées de la reine Hermine, une très belle mise en valeur.
Distribution de perruques. Une foncée pour Élodie, raccord avec sa robe. Bouh ! Bergère pour Sophie. Béret basque pour Van Anh et barrister anglais pour Yann.
Entrée. Mille-feuille d'asperges vertes et demoiselles. En principe, on ne met pas d' 's' à mille-feuille. Petit problème avec le siphon. A force de trop tirer la machine s'enraille et refuse de laisser sortit sa semence pourtant sous pression. Nouvelle tentative de secouillage. Rien n'y fait.
Jute quelques pertes blanchâtres qui viennent s'écraser sur la nappe de la cuisine. Elle tente de diriger le jet poussif, mais elle s'en prend plein les mains. Alors, elle accuse l'engin, mais à mon avis elle s'y prend mal, sa technique est un peu primaire. Il ne suffit pas d'avoir une tenue suggestive pour donner de la puissance à un engin défaillant qui peut être bridé par une mauvaise utilisation, voire même complètement déficient. D'ailleurs elle comprend qu'il vaut mieux le finir à la cuillère. Putain, désengorger un siphon pour décorer une asperge, c'est un comble !
Pendant l'attente du plat, Élodie monopolise visiblement l'attention en parlant de ses goûts. Tiens, on a enlevé les assiettes de présentation ! Tiens, je ne vois pas de pain !
Juste une précision, non, Hermine, les filets de turbot n'ont pas tendance à se casser, tu les casses en allant trop vite !
Plat principal. Filet de turbot rôti et salade de légumes du hameau. Rien de transcendant ! Je ne trouve pas cette présentation terrible, j'ai même de la peine pour le poisson qui a l'air plus bouilli que rôti ! Et ce n'est pas la pensée ou l'ajout de paillettes d'or qui vont changer mon appréciation. La reine en a même oublié d'ôter son tablier ! Son sein gauche a des envies d'évasion. Et Élodie fait toujours autant de grimaces pour expliquer ses choix que pour manger.
Animation culino technique. Utilisation et maitrise de la poche à douille, non, il n'y a pas de contrepèterie. La subtilité consiste à vider cette poche de la manière la plus technique possible pour pouvoir exécuter des figures géométriques et artistiques avec la substance ainsi éjectée.
Il faut s'assurer de l'ouverture de l'extrémité qui doit permettre une sortie contrôlée de la crème.
Une légère pression des doigts va accélérer ou ralentir le débit. On n'insistera jamais assez sur le travail de la main sur la poche à douille.
Cependant en préambule, je voudrais insister sur une condition évidente. Avant d'essayer de démontrer un théorème, il faut s'entendre sur les hypothèses. Donc, si l'on veut vider une poche à douille, il faut s'assurer qu'elle est pleine. En effet, je ne vois pas l'utilité de s'escrimer à désemplir des poches vides. Chacun est libre de sa façon de la remplir, et là n'est pas mon propos qui va seulement étudier la manière de l'utiliser. Une délicate pesée manuelle est à envisager. Il ne faudra pas, bien évidemment, se jeter comme un chien sur un os sur cette délicate bourse décorative, une certaine doigtée est requise. Par d'habiles petites pressions sur sa surface, on pourra constater qu'elle est prête à l'emploi. Attention cependant à ne pas trop la presser pour tenter d'en extraire son contenu jusqu'à la dernière goutte, une poche qui se vide est en effet sujette à une pression, qui exercée sur son embout, peut créer une faiblesse sur ses parois extérieures, il faut donc presque la soutenir pendant cette évacuation. Une bourse bien entretenue ne vous apportera que du plaisir. Je vous laisse libre de l'utiliser suivant votre satisfaction et de vous amuser à décorer différentes surfaces avec son contenu.
Les cuisses d'Élodie ont des humeurs buissonnières. Sa robe est en train de devenir un tutu.
Par contre sa modestie naturelle et sa supériorité spontanée sur les autres ploucasses , sans parler de sa façon très personnelle de couper la parole des autres, sont en train de lui apporter des adeptes sur son blog.
Dessert. Macarons "comme un vol de papillons " glace au lait d'amande, coulis de framboise. Le dessert est apporté mais la table n'est pas débarrassée. Que font les laquais, merde ? Ça fait sourire Élodie. Si, si.
Le papillon en papier .......bon......je ne pense pas que les majordomes de l'autrichienne eurent apprécié cette décoration nunuche.
J'ai trouvé, Élodie doit vouloir copier Lignac et sa célèbre façon de manger !
Les notes. 21 pour Yann. 20 pour Sophie. 18 pour Van Anh. 17 pour Élodie qui veut gagner à tout prix avec 5 en cuisine, un peu méchant, mais c'est vrai que c'est une spécialiste, une experte....en grimaces !
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