UN DINER PRESQUE PARFAIT A TOULOUSE ! V
Vendredi, Emmanuel, 31 ans, préparateur aéronautique, un artiste guitariste, un rocker, au chômage érotique technique depuis qu'il n'utilise plus ce que la nature prévoyante entre ses deux jambes avait installé s'est détourné du dieu inique pour se tourner vers Satan qui l'habite.
Le comité de soutien pour le placement de Manu attaque la publicité soutenue, en vu de lui permettre de voir de nouveau fonctionner ce petit tuyau que le destin et le temps ont suspendu.
Enfin, notre client du jour est plutôt simple, et ses goûts sont modestes. Putain, avant d'afficher leurs prétentions, ils feraient mieux de s'acheter un miroir !
Les années folles. Titre bizarre.
En entrant chez lui, ses CD, ses livres de cuisine, une vingtaine. Le blanc et le noir dominent.
Petite cuisine, ouverte, bien aménagée, avec le même baratin usuel ; la pièce la plus importante de la maison, celle où tout va se passer, et j'en passe et des meilleures. Ah, il a aussi un coach, il prend des cours de cuisine. Alors publicité pour son 'école' où il va chercher quelques conseils et du matériel.
Séquence con; la visite de son appart par les nanas en chaleur à la recherche de quelques tuyaux flexibles susceptibles de pouvoir être débouchés. Séquence sportive journalière ; le saut sur la literie par une Martine toujours intéressée pour savoir si ses coups de reins répétés pouvaient enfin trouver du répondant sur un sommier pas trop embourré, ou si ses épaules fragiles pouvaient espérer quelques appuis douillets contre les assauts réitérés de quelque robinetterie enfin libérée. Remarquez, les autres sont moins crues mais elles attendent aussi à être manger ainsi. Ça devient une émission sans y mettre l'air. Ça c'est bon!
D'après ce que je comprends et d'après ce que je vois, les filles sont les bonbons que cinq mecs doivent se partager. Mais que font les chiennes de garde devant un tel déballage, outrage à la féminité ?
Un petit conseil lorsque vous vous servez d'un siphon. Agitez avant de mettre la cartouche de gaz et surtout essayez avant d'introduire la deuxième, souvent inutile!
Décoration de table. Nappe taupe de Toulouse. (Pour ceux qui suivent) deux chemins de table rouges, sur la largeur. Assiette blanche ronde. Composition florale ; viburnum, roses avalanche et red france, fougères de costa rica, têtes de chrysanthème blanc. Des paillettes, bougies, serviettes rouges. Verres mal placés. Bof, bof.
Les murs sont recouverts de tenture noire et de bandes de tissu rouge.
Costumé, chapeau, cravate, Al Capone attend les filles. Une rose pour Charlotte toute de noir vêtue, cheveux toujours aussi bien soignés, avec une bouteille. Gwendoline, toujours aussi bien fringuée, tiens il avait fermé le verrou, curieux ! Voulait-il rester seul avec sa tarte ? Elle tient une bouteille et reçoit aussi sa rose. Les femmes, il faut les appâter, si tu veux les niquer.
Julie, toujours aussi étudiante et toujours aussi psychologue avec un grand sac, et les mains toujours aussi vides. Martine, tout en noir aussi, décolletée, ligne rouge sur ses collants noirs, avec un petit cadeau, se place à côté de Charlotte pour comparer qui est la plus mini. Sophie, mauve et noir, grand collier.
Apéritif. Les philtres d'amour. Un mélange d'alcool de litchis, de vermouth et de jus de fraise apporté maladroitement dans un verre mastoc et sans plateau. Ça fait plutôt soupe Il se la joue même Julien en démoulant un verre sur une Martine qui a tout juste le temps de l'éviter. On s'aperçoit de l'importance de l'entrainement du saut sur matelas. Le rouge porte malheur. Mais ses jambes sont tapissées et j'ai peur des représailles. Cœur de foie gras à la mangue, soupe de courgette, île flottante au parmesan, sur un ardoise.
Animation ludique et mystérieuse. Des questions posées à chaque fille. Elles attendent une réponse façon courrier du cœur dans des magazines spécialisés, mais déception, même pas un semblant de début d'horoscope. Il sort sa guitare pour mieux les captiver. Elles doivent trouver les titres. Mais il s'arrête toujours en cours de route.
A table. Je signale à la voix off que l'origami s'applique au papier plié, enfin je dis ça en passant. Ah, une flûte de pain pour chaque donzelle.
Entrée. Le secret d'Émilie à la poire. Papillote surprise, Émilie faisant référence à une région italienne spécialisée dans le jambon. Présentation édulcorée. Enfin, légère, enfin, nulle.
Martine est en train de penser qu'elle a mis ses beaux collants et son décolleté avantageux pour rien et elle a une pensée émue pour sa barre restée seule à la maison.
Je note que l'hôte de cette soirée est très souriant.
Plat principal. Les charmes du saltimbanque. Veau, parme, mozzarella, basilic, aussi sur une ardoise. Je remarque que deux des filles commencent à manger alors que les autres ne sont pas servis. Les filles et déconnent et j'ai de la peine pour ce pauvre type qui les regarde s'éclater sans comprendre et en pensant même qu'elles se foutent de lui.
Dessert. Rose bonbon. Tiramisu au bonbon à la fraise. C'est la troisième fois qu'il utilise son siphon. Je suis un peu las et amorphe et je n'ai même plus la force de tenter avec cet instrument de faire des mots parallèles avec un autre engin qui lui aussi de ses entrailles évacue quelque liquide souvent sous pression, je veux parler bien sur d'un pistolet à peinture, qu'il faut manier aussi avec précaution. Je dois vous l'avouer, je m'emmerde. Il reste du pain sur la table.
Ah, c'est apporté sur une assiette, avec un petit cadeau.
Et on se quitte en chanson.
Les notes. 24 pour charlotte, pas crédible. 23 pour Julie, 9 en cuisine, à mon avis elle n'a pas de palais. 20 pour Sophie. 18 pour Gwendoline, absente. 15 pour Martine vengeresse.
Un rocker mollasson. Une soirée un peu fade.
J'ai eu de la peine à terminer cette soirée, et cette semaine. Ça devient usant.
Noël, qui se la joue modeste, est le séducteur d'une semaine un peu chiante et affligeante dans sa conception.
C'est une émission culinaire qui reste plus près de la sortie des aliments que de leur entrée !
D'ailleurs le confessionnal n'est même plus dans les chiottes....plus la peine !
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