UN DINER PRESQUE PARFAIT A TOULON ! III
Mercredi, Chantal, secrétaire, qui habite à environ vingt kilomètres de Toulon, dans un charmant petit village, Belgentier, entouré de cerisiers, d’oliviers et de figuiers.
Son menu ; à l’ombre de l’olivier.
Chez elle, dans une maison de village, couloir au plafond en chapeau d’évêque, portes cintrées, toute en hauteur, dressing au premier et salon et cuisine au second. Couleurs chaudes, les taupes ne montent pas aussi haut, du bois, et l’escalier qui continue jusqu’aux chambres, sans doute. La cuisine est étroite avec un petit fenestron dessus l’évier. Elle a la folie des moules en silicone, moi j’aime bien les siens, et je confirme son point de vu, c’est joli à l’œil.
Les courses pour aller chez un spécialiste de l’olive, du village, sans doute !
A la lecture du menu et au jeu débile ‘devine qui a fait ce menu en lisant les intitulés’, Antoine pense que c’est Chantal, puisque Anne est blonde, et comme il a cru deviner des mots italiens, qui finissent par ‘o’ ou ‘a’, le repas ne peut pas avoir lieu chez Anne qui ne peut pas être italienne. Nous sommes ici en présence d’un syllogisme poussé dans ses derniers retranchements.
Décoration de table. Nappe blanche ancienne. Napperon brodé en losange. Assiette de présentation grise et assiette blanche. Dans un vase au centre de la table, des olives et des figues. Des bougies. Une tuile provençale, (pour la voix off, ce n’est pas un baquet !) sur la quelle sont posés des plantes provençales, des branches d’olivier dans un récipient, des olives en chocolat, pas de couverts à poisson. Un mortier et son pilon en bois.
En cuisine. Je note que « les tentacules font le charme des poulpes ! » Mais que ce dernier est visqueux. Je remarque qu’elle cuisine pieds nus. Je note qu’elle mélange sa pâte du bout de la fourchette pour ne pas salir ses bagues. Je pense qu’on peut trouver des gants dans son village.
Les invités arrivent, elle les reçoit en pantalon, dommage.
Antoine, qui s’est trompé de déguisement, arrive avec un polo de marin, mais pour faire couleur locale, il fait plutôt le ravi des santons de Provence. Julien, qui n’y comprend rien, se croit en Italie, ah, ces ‘o’, ces ‘i’ et ces ‘a’ ! Alors il porte un chapeau et une petite moustache et un air faussement mafieux qui taille un costard aux clichés sur nos voisins transalpins. Paule, épaules dégagées, petit ras du coup, jupe provençale, bronzée.
_« T’es habillée en quoi ? » lance Julien, qui a tout compris ! Le militaire est discret !
Anne, participe également à cette soirée travestie. Une nouvelle mode du déguisement qui se dessine, il va falloir bientôt noter les costumes….
_Quoi ?
_La cuisine ?
Mais, bientôt, on va s’en foutre complètement !
Je suggère une nouvelle émission de téléréalité : viens chez moi voir comme on bouffe mal !
Apéritif. L’apéro de l’esposo saco.
Tapenade olives noires, et vertes, figues farcies à la ricotta et feta ciboulette, huile d’olive, et des panisses. Ça c’est une spécialité de chez nous ! je n’aime pas cette façon de les préparer, je les préfère en frites !
Discussion sur ‘esposo saco’ le secoueur de sac d’après l’hôtesse. Paule était partie sur une étymologie proche d’une sonorité italienne avec une traduction de ‘l’époux’. Antoine, comprend évidemment les poux, pour justifier sa place dans la crèche. Ça continue, encore et encore…..
Animation sportive extérieure. La partie de boule sans cochonnet !
Ça m’étonnerait qu’on dise un ‘cochonnet’ chez nous ! Je ne suis pas un spécialiste de ce jeu fatigant et masochiste ; jeter des boules pour aller ensuite les chercher, mais j’ai un petit doute quand à l’appellation de ce petit bouchon.
Le ravi avoue en public, un coming’out, en quelque sorte, que ça fait longtemps qu’il n’a pas tiré, ses boules sont bien trop brillantes et neuves. Animation qui traîne !
A table.
Entrée. Tentacules provençales. (à la provençale, c'était bien plus mieux) Non, Paule, pas des sipions même africains, elle est bonne, mais des supions ! Poulpe en daube. Antoine n’est même pas capable d’ouvrir la bouteille.
« Il ne rentre pas son truc ! » Hurle Anne observatrice et toujours aussi discrète. Tu m’étonnes qu’il n’ait pas tiré depuis longtemps, il a tout oublié !
Je note que le vin est bien servi, et je remarque cette nouvelle mode d’employer un verre pour le vin, plus grand que celui à eau !
Antoine aime ce plat, et toujours aussi élégant, fait remarquer à l’hôtesse qu’elle lui rappelle sa mère ! Très classe ! Il a des compliments raffinés.
Je note une autre phrase ‘perlificatrice’ d’Anne, cette fois « La daube, au niveau du goût, c’est sympa ! »
Plat principal. Escapade italienne. Grenadins de veau à la parmesane et tomates provençales. Encore un petit poêlon, et des tomates revisitées, en grappe. Grande liberté d’adaptation alors qu’on veut rester proche de la tradition. Qui n’a pas sa verrine et son caquelon, qui n’a pas de terrine et de petit poêlon ? Et ses tomates qui n’en ont plus que le nom !
Dessert. Une violette presque parfaite. Crumble à la figue et parfait au chocolat. Encore un petit poêlon pour le crumble. Le pain est resté sur la table.
Anne avoue qu’elle n’est pas chocolat ! On s’en fout de son nom de famille.
Les notes. 22 pour Antoine qui n’a toujours pas trouvé sa crèche pour tirer. 20 pour Paule qui souligne par un 6 en cuisine que le parfait au chocolat n’était pas nécessaire ! 19 pour Anne et Julien.
Quelques fleurs étaient les bienvenues. Mention spéciale pour avoir essayé de faire découvrir les panisses !
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