UN DINER PRESQUE PARFAIT A PARIS ! II
Mardi, Gérard, adjoint aux ressources humaines dans un centre de transport et logistique, et son menu ; les opposés associés. Mi ange mi démon, comme il se définit lui-même, dualité proche de la versatilité aussi, puisqu’il déclare ‘être rouge de colère et deux secondes plus tard un ange’, le titre de ses plats reflètent tout à fait ce mélange. Bon, j’aime bien l’intitulé de ses préparations, mais je ne vois aucune création originale.
Chez lui. Cuisine étroite, des poteries provençales, jaunes avec la branche d’olivier, bizarre, salon très kitch, rideaux vieillots, beaucoup d’objets hétéro clites, canapé blanc et noir avec des cousins en forme de cœur, assez surprenants, un chat endormi, tout autant, surprenant, mais il ne doit pas perdre ses poils, lui ! Une table base damier avec un bouquet de roses. Dans la partie salle à manger, les chaises sont assorties au canapé, des objets marocains, lampes, mirroirs, table en verre, une collection de carafes, une lampe halogène assez pouf, pouf, des statues d’angelots, j’adore celui au pipeau, des photos de M. Monroe, enfin, on dirait, et même un aquarium qui s’est perdu sur son buffet au look des années soixante. Séquence complètement inutile du tranchage du foie gras, pas si bien fait que ça, d’ailleurs. Pub pour le traiteur !
En cuisine, il aurait pu enlever le bracelet de la veille, les bouts traînent et trempent de partout !
Son compagnon arrive avec le pain et leur chien, léchage de truffe, coming’out, voila, c’est fait ; il y a aussi un chien dans l’appartement ! Et on touche les tatins après avoir caressé le chienchien !
Mais, qui va être la chieuse ?
Décoration de table. Nappe blanche. Je note qu’il a masqué les photos derrière les statues. Assiette de présentation dorée. Assiette et assiette à dessert en blanc et noir. Couverts dorés et argentés. Un bonbon de verre comme porte couteau. Chemin de table avec des roses avalanche et red France à touche -ouche, entourées de lierre glacier. Des photophores rouges, serviettes noires, trois verres, posés au hasard. Pain à droite, aie !
Redingote et escarpins blancs et noirs et un jean troué, il attend. Les invités arrivent Boutin coincée Christine en cuir, avec un petit cadeau. Merde, on dirait qu’il a changé la disposition des meubles dans la partie salon.
Brigitte avec un sac rouge. Earlène Gilbert tiret point com, avec un bouquet de pivoines.
François-Xavier mains vides.
Apéritif. En rouge et noir. Cocktail à base de gin, jus de Cranberry, myrtilles et mûres. Des brochettes de tomates et fromage, bof ! « apéritif léger par ce que ce qui va suivre, ça va -t’être assez fort en bouche ! » Il adore les liaisons dangereuses.
Et rien n’est prévu pour la Christine qui ne supporte pas l’alcool ! Le clash commence !
Je note qu’Earlène a de belles chaussures ! Recoming’out ; il n’est pas artiste, ni coiffeur, ni fleuriste, ni dans la mode c’est un adjoint RH, voila, c’est encore fait.
Et on attaque par l’animation. Gérarrrd, tu ferais mieux de mettre les magnifiques pivoines d’Earlène, dans un vase, merde ! Boutin pose un amendement sur l’apparition prématurée de l’animation. L’article sept d’un dîner presque parfait spécifie pourtant que l’hôte est seul juge pour en décider le moment. Boutin va demander un vote. Géraard s’en fout et distribue pailles et chapeau et je suis sûr qu’il donne le plus ringard à sa copine. A la limite le rose était pour Christine, le blanc et noir pour Earlène, mais non, Tintin en a décidé autrement. Boutin râle mais, n’en fait pas un pataquès, mais un petit caca nerveux…. On dirait les Village People !
Il va falloir faire l’inverse de Gérraard !
« Je suis assis, vous devez-t-être debout ! » ce ne sont plus des liaisons dangereuses, elles sont mal-s’à propos ! Et le gagnant, et les autres, remportent un essai relooking chez son ami qui a un salon de coiffure et qui est styliste et visagiste… comme ils disent ! C’est devenu l’école des fans !
A table. Boutin critique son manque de retenue, mais Gégé n’avait plus d’algues, bouh ! Je note qu’il a du enlever l’assiette à entremet pour servir son entrée. Toujours la même erreur !
Entrée. Terre et mer.
Pot au feu de St Jacques au Foie Gras, pas si innovant que ça ! Stupeur, Brigitte mange le foie gras, et le bouillon de viande, sans demander aucune explication sur la préparation, merde alors !
Boutin trouve que le foie gras n’est pas assez cuit ; deuxième amendement, repoussé par l’assemblée de ceux qui s’en foutent. On apprend qu’il y a du poivre, alors Christine a le palais en feu, on se contente avec ce que l’on peut ! bouh, bouh. C’est trop sophistiqué pour elle, elle aime la simplicité, sa bourride est devenue une salade, c’est vrai qu’elle est ‘brut de décoffrage’ !
Plat principal. Sel et sucre.
Filet de canettes aux mangues poêlées et écrasé de pommes de terre avec des brisures de truffe. Et Christine Boutin, non ? Si, un peu, qui ne supporte pas le sucré avec le salé, na !
Gégé se demande s’il va lui renverser un plat sur la tête, par accident !
Non, mais il lui sert quand même les mangues poêlées. Boutin aurait pu demander à avoir sa viande plus cuite, c’est ce que je fais, puisque je n’aime pas cette viande trop saignante, mais elle cherche l’affrontement. Je remarque qu’il y a encore trois assiettes empilées.
Ça y est, on sait qui est la pétasse ! Gégéfricotin se lâche en cuisine. Le vote est clos, la motion a été refusée !
Dessert. Chaud et froid. Tarte Tatin au beurre salé, glace à la vanille. Tout est maison. Le pain est resté sur la table. Toujours trois assiettes, dommage ! Oh putain de con, vé la marseillaise déteste la tatin ! Merde ! Elle ne tente même pas la censure des invités. Gégé acère ses griffes, la pétasse le gonfle !
« Ça ne sert à rien à se décarcasser le cul ! » c’est la morale de la fable, selon, Tintin chez les ploucs ! Ils pensent qu’elle est difficile, merde, ils n’ont pas vu sa cuisine, hier ? Elle est nulle !
Les notes. 23 pour Earlène. 20 pour Brigitte. 19 pour François-Xavier. 14 pour la râleuse avec 4 en cuisine, c’est de l’antijeu caractérisé !