UN DINER PRESQUE PARFAIT A LILLE ! V Spécial séduction.
Vendredi, Amélie, dix neuf ans et mannequin, une pro du sourire, de la mise en valeur de la marchandise, et de la communication, pardon, de la séduction. "La séduction passe par les sens." C'est le titre de son menu qui a sa doute été inspiré par La Palisse. La séduction commence et finit par les sens, en partant du début de platonique pour en finir par la fin. Mais, sans déconner, tout est une affaire de sens. Mais je me demande si une gamine peut avoir toutes les cartes dans son jeu pour une telle partie. La séduction c'est aussi la connaissance et l'expérience, c'est ce qui va faire la différence avec l'excitation et la précipitation de la jeunesse. D'un autre côté, il n'y a que des jeunes cette semaine, une émission sur la cuisine n'est pas trop leur truc, mais les téléspectateurs de cette émission sont, je pense, sur une autre longueur d'onde de séduction, ce qui donne des matières à discuter.
Je trouve qu'elle minaude un peu, qu'elle est trop maniérée et que l'intonation de sa voix est un peu énervante. Elle sur-joue, consciente de son physique. M'enfin, visiblement c'est ce qu'on demande ces deux semaines. Permettez donc que je critique tout ce que je trouve un peu superficiel et dérisoire.
Encore une pas chez elle, la maison de son oncle doit être plus grande que celle de sa mère. Ça gonfle. Elle a une petite chambre, elle n'avait qu'à pas s'inscrire, mais passer à la télé.... pour un mannequin....promotion !
Les courses chez le fleuriste, qui est un artisan, pour la voix off, ce qui laisse le temps aux séducteurs d'aller visiter son gîte.
"Acte cinq, scène deux, là, y a du théâtre " Non, c'est du papier ! Je déconne, Medhi est un connaisseur, y-a du lourd, mais il est déçu, il n'y avait pas de choses légères !
Putain, mais elle va arrêter de parler comme un canard, bon, c'est son plat mais....
En cuisine. Alors elle très organisée, elle a préparé plein de caissettes, même qu'elle a oublié la farine. Un coup de téléphone et voilà, elle en trouve dans un placard ! Elle a mis un tablier mais c'est une toque qu'il lui fallait. Ses aliments vont avoir le goût de son champoing. Elle bat la crème fraîche avec le fils électrique qui trempe dans le saladier, on dirait du beurre, on sent la professionnelle . Allez, on se touche encore un peu les cheveux, et on continue de tripoter les aliments. On sonne, c'est la farine qui arrive, elle aurait pu avertir ses aides qu'elle l'avait trouvée. Maman avait prévu un plan B, maman vient souvent chez tonton...
Je m'emmerde, même lorsque je constate qu'elle est incapable de faire chauffer de l'eau, sans allumer le gaz, même lorsqu'elle jette ses galettes de riz, parce que l'eau est trop chaude, et même lorsqu'elle nous montre la manière de s'apercevoir que l'eau est trop chaude. Merde, je n'invente rien. On doit se brûler lorsque c'est trop chaud. C'est l'histoire d'une bécasse et d'une casserole, surtout qu'on nous prend pour des cons puisqu'on peut voir que les nems sont déjà prêts dans une assiette, sur la gazinière.
Comment voulez vous que je ne doute pas du reste de cette histoire ?
"Décidément, même ce que je réussis le mieux, je le rate ! " à méditer !
C'est ça, continuez à nous mener en bateau !
Décoration de table. "Une nappe argentée pour garder de la féminité au niveau de la matière."
Putain, je jette l'éponge sur la taupe, casque sur les oreilles, qui se shoote avec Money Money d'ABBA ou des Floyds ! Pas très bien repassée. Chemin de table en dentelle de Calais.
Assiette de présentation rectangulaire mais blanche. Assiette assortie, essuyée à la main.
La serviette est pliée pour affirmer son sens artistique, putain, où sont les bananes, j'ai besoin de me défouler, je fais comme l'autre qui cherche son kinder de partout, merde, elle me crispe. Insupportable. Trois compositions travaillées verticalement avec des roses 'ballet', bambous, galax et une magnum au sommet. Des cailloux, des bougies, et les couverts à droite.
Changée, merde, j'ai déjà vu cette robe, elle attend les tombeurs d'opérette.
Oh, mais c'est qu'il est beau avec son beau chapeau, Thomas. C'est le réveillon ?
Avec un air un peu efféminé, il lui baragouine qu'il est le seigneur de......je pense qu'il voulait dire de Loxley, mais on dirait plutôt un schtroumpf déguisé en concombre, avec une cravate !
Ah, Medhi, Medhi, mon favori, le prince des gentlemen, le plus smart des candidats et le plus classe aussi, une démarche classique mais noble, un maintien altier et majestueux, impeccable il s'avance vers son destin, les mains toujours vides. Oh, il a changé de pantalon.
Roddy des bois, devrait demander les chaussures de notre tsar, avec son cadeau traditionnel ; une perruque rose. Original ou.... pourquoi pas un saucisson ou une boîte de lentilles pour une saucisse ... François Vermot, le poète, bras ballants, comme tous les soirs. Jeremy knocks sur la porte of wood timidement.
Apéritif. Satisfaisons l'odorat de ces messieurs. Des brochettes de pensées, sans odeur, et des crevettes cocktail et citron caviar, dans une verrine, je n'ose pas parler du rapprochement de l'odeur de la crevette. Encore une qui ignore l'usage du plateau. Je signale quand même qu'on peu utiliser la pensée dans une salade ou en accompagnement mais que seule, c'est fadasse et sans intérêt. Ses cuisses, bien présentées, doivent aider à l'éveil des sens, n'est-ce pas Roddy ?
"Tu as vraiment cette sensation du curassao" rajoute même Thomas qui a des problèmes avec les noms étrangers. Pour Medhi, c'est la déception, il n'y a pas assez à bouffer. Quoi ? La séduction ? Mais c'est ce dont je parlais !
Entrée. Quand l'Asie se laisse toucher. Avec son complément Medhiesque ; " J'aime pas les plats asiatiques. " Donc, des nems, bien sûr. Putain, une assiette après l'autre.....merde, un effort, essaye avec deux. Et François qui ne sait pas ce que c'est.
Un petit rince doigts était le bienvenu, François aurait pu le boire..ou Medhi. Ah, il manque du gingembre pour Jeremy qui n'est pas assez séduit. Pauvre de moi, mais il faut aller jusqu'au bout de cette nullité. Putain, des asperges, des moules, des huîtres.....
Je passe sur les questions insipides, nulles et les réponses tellement melliflues. C'était un festival cucul la praline.
Plat principal. Le crieur emmitouflé dans tous ses états. Canard laqué et mélange de légumes à la thaïlandaise. Mais froid ou dégueulasse, ils auraient tout mangé les yeux fermés, disposés à tout lui passer. Ils lui font même remarquer que les bougies de décoration ne sont pas allumées, oh lala, toton va râler. Même Medhi est conquis, il adore le poisson et les pâtes. Thomas est aussi un fervent de purée, et François, comme Ruddy, adore le cassoulet. Je ne vois pas le pain. Ça le fait ! Oh putain, c'est bientôt fini.
Animation doucereuse, oui, oui, mièvre, sur les cinq sens. Joker, je vais craquer devant ce déballage de conneries. Heureusement qu'il y a ma chanson en fond sonore...... http://www.youtube.com/watch?v=ZoEwR9_Sy_M&feature=related
Voila la séduction, merde de putain de merde ! Je ne vous dis pas la tête des quarante invités lorsque j'ai chanté ça à ma femme pour son anniversaire ...........chut..... entre nous.
Dessert. Regardez-moi.
Donc, " C'est que cela doit être joli ! " Et pourquoi, Thomas ? Pardon, cette question est trop difficile.
Crème anglaise et chocolat blanc, et des fleurs à manger. Et le plateau, ou une assiette dessous qui apportait la majesté à ce dessert qui ressemble maintenant à un vulgaire pot de fleurs dépouillé de tout charme. Un dessert empilable façon poupées russes.
La rose se mange, je ne vous le conseille pas sans préparation, nature c'est franchement infect, surtout les rouges. En plus avec les cultures hors sol c'est même dangereux.
Et ils s'extasient sur du chocolat, même de la bouse de vache et ils étaient au paradis.
"Un dessert de maître " rajoute Thomas qui ne va pas souvent au restaurant mais qui voudrait le devenir.....son maître.
Medhi, mufle jusqu'au bout ne peut s'empêcher de lui dire qu'il a encore faim !
Les notes. 25 pour Medhi, qui aurait même mangé du foin. 24 pour Thomas et Roddy. 22 pour Jeremy et François.
Elle leur a donné ce qu'ils demandaient, elle est venue, elle s'est tortillée, elle a gagné.
J'avoue avoir eu du mal pour cette dernière soirée insipide. Une caille aux raisins, une dinde aux marrons. Sa façon de parler et sa manière de remuer la tête, son sourire forcé, m'ont profondément agacé.
Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois !
Ouf, c'est fini ! Meno male !
PS. J'ai fait l'impasse sur les ombres chinoises, j'aime pas les ombres. Visiblement eux oui, mais on est tellement loin d'un dîner et de la séduction !
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