UN DINER PRESQUE PARFAIT A CLERMONT-FERRAND ! III
Mercredi, qui c'est ? C'est Richard, le plombier ! Et même pas polonais. Tout se perd.
Donc, c'est un mec qui vendait des fringues et qui a changé sa vie, il voulait devenir plus viril, avec la barbe moins bien rasée, un truc plus trash, comme il dit. Mais il n'aime pas le bleu de travail, alors il s'habille en civil, exactement comme font ceux qui vendent des fringues la semaine et qui passent leur dimanche à glander avec des vêtements de week-end. Donc il veut garder un côté plus sympa au niveau des fringues, nous verrons plus tard que ses conceptions de la tenue d'un plombier sont assez folkloriques et même archaïques, alors, ou il sort très peu, ou il n'avait jamais vu de plombier avant, ou alors c'est un mécanicien de train, un bon cheminot, comme dans les films de la dernière séance, qui n'existe plus, aussi !
C'est vrai qu'au lieu d'un bleu usé, il porte un pull marron crados, c'est ce qui fait toute la différence, putain, ces mecs du vingt et unième siècle......
C'est ce qui va justifier le titre de son menu ; bric & chic.
Chez lui. À l'étage, le côté chic ; grand salon, cuisine ouverte. Au sous sol, l'côté plombier, une table basse baignoire de récup, des tuyaux, des outils, poste à souder. Murs moisis, poussière, l'ambiance des hommes qui travaillent.
Les courses sont remplacées par un cours de cuisine particulier, en rapport avec la plomberie ; préparation de cuisses de grenouille. Là aussi c'est le jour....
En cuisine. A l'aise. Remarquez, il a aussi de la place, elle est immense.
Décoration de table. Nappe taupe combattante ensanglantée par une lutte terrible avec une tondeuse qui l'a rattrapée et qui la rendue fanatique de Nelson. Une trainée noire au milieu de la table souligne la perte d'un de ses membres, une sorte de crêpe pour marquer le deuil d'une partie d'elle même. Assiette de présentation blanche. Cuillère à gauche. Enfin, des couverts à dessert, dommage la fourchette est à l'envers. Une baguette de pain individuelle, bof. Une serviette noire entoure l'assiette, pour rappeler à la taupe que les invités prennent part à sa douleur, avec la photo de la personne qui pleure. Classe. On dirait une tombe portative. Ingénieux ! Un aquarium en centre de table. Trois verres mal placés, dont un noir qui redonne une connotation funéraire à cette table de cérémonie mortuaire éclairée par des bougies noires qui soutiennent de leur présence un chandelier de sacristie. C'est très chic, benoite doit s'éclater.
Déguisé en ......gazier, ou autre profession, dont même nos arrières parents ne peuvent pas se rappeler, il se la joue travailleur. Un genre de cheminot, comme je vous le disais plus haut. Bon, heureusement qu'il est bien maquillé. Putain, mais où a-t-il trouvé ce galurin équivoque ?
Pierre-Jean arrive roulant ses mains dans ses poches en se regardant marcher. Il va direct à la cave, comme indiqué dans le scénario, tout en faisant semblant d'être étonné de se trouver là, et en remarquant que son hôte était habillé en plombier. Putain, lui aussi ne doit pas sortir souvent et ne doit pas beaucoup rencontrer des plombiers. Même au carnaval de Nice ils n'oseraient pas de telles caricatures. Anne-Claire connait aussi le chemin, à la répétition, il a fallu enlever tout ce qui gênait. Mais, elle, au moins, a un cadeau. La séquence suivante, où on peut la voir téléphoner pour signaler qu'elle a une fuite est totalement réelle et je n'ai rien inventé. Mais, pour lui rendre service, je peux, éventuellement, me déplacer pour lui appliquer un bouchon provisoire.
Agnès, encore avec un chapeau, et un pantalon de combat. Marion avec un pavé du nord revisité. Elle croyait être chez PJ et " J'en suis contente " lui avoue ce dernier. Putain, c'est la grosse déconne.
Apéritif. Perles d'auvergne. Champagne dans des coupes. Et une boîte bento, oui, oui, enfin une caisse qui contient l'apéritif ; Une verrine de lentilles, un cappuccino aux morilles et Anne-Claire qui les confond avec des mousserons. Autant confondre de la tapenade avec du caviar.
Et les perles d'huîtres. Je note la présentation délicate. Pour ceux qui n'ont que le son, je précise qu'à l'intérieur de ce préservatif, se trouve un concentré blanchâtre d'huître passée au chinois. Je n'invente rien. Alors il faut mettre cet engin rond dans la bouche, fermer les lèvres, agir sur ce truc avec une légère pression des lèvres pour en déchirer le prépuce et ainsi avaler sa précieuse semence. Il est recommandé d'agir avec des gestes précis et recherchés pour ne pas laisser s'échapper le liquide contenu dans cette sorte de bourse présentée dans le corps de l'huître
Tu vois, Anne-Claire, il faut bien fermer la bouche et dès qu'on sent une légère pression, due à l'appel d'air, avaler d'un coup. Si l'on ne respecte pas cette procédure, on s'expose à des éclaboussures incontrôlées, et quelquefois des chemisiers peuvent en recueillir des traces.
Je voudrais rien dire, mais il est des teinturiers qui prennent très très cher en blanchissage !
Je résume ; pour avoir l'explosion de saveur, il faut mettre le truc enveloppé de plastique dans la bouche et en crever le bout pour aspirer je jus, et avaler le tout. Fermer les yeux en criant 'my god', en anglais dans le texte, est parfaitement facultatif.
Animation. Totalement raccord avec le menu et son boulot. Alors tu prends bien la grenouille en main, tu lui écartes les cuisses, et lentement tu pénètres ton couteau pour lui couper les jambes. La taupe hurle de douleur, ce souvenir d'un oeil perdu la perturbe, alors elle pleure avec celui qui lui reste. Et c'est lui qui va avoir la meilleure note en animation. J'entonne un Te Deum de solidarité suivi d'un 'Requiescat in pace' pour me joindre à sa peine. Je parle de la taupe....
Putain, heureusement qu'Anne-Claire a un nouveau collier, un pendentif, un petit reproche : un bouton de trop ferme son chemisier.
A table. Il s'est changé, avec une belle robe de chambre assortie à la nappe. La taupe frétille. Chacun découvre sa stèle pendant qu'il allume les bougies du cénotaphe.
Entrée. Velouté grassouillet et son diamant. Donc, un velouté de potimarrons, escalope de foie gras poêlée, espuma de foie gras en garniture. Ceux qui ont trouvé la composition de l'entrée en déchiffrant l'intitulé ont l'esprit aussi tordu que celui du plombier. Belle assiette, cependant.
Ce soir, on est chic et P J met sa main sous la table. Histoire de vérifier sa tuyauterie par solidarité envers l'hôte. Mais il mange comme un sauvage et se tient comme un plouc. Quelle catastrophe. Merde, l'amour est dans le pré doit faire des progrès s'il veut être agréable à ses futures prétendantes.
Trop calorique pour Marion.
Plat principal. Boeufihno et ses moellons. Du veau et des légumes. Ben voyons ! Belle assiette avec le veau et des carottes, des brocolis et des champignons, pomme de terre présentés sous forme d'agglos.
Dessert. Red 'k' cookie. Tarte aux fruits rouges, tuile au chocolat, chantilly et fruits frais. Mais encore une ardoise. On ne s'en sort pas. Dommage, ces baguettes sur la table. Et ça ne choque personne ! PJ, le truc noir, sur la table, n'est pas un brassard, mais une serviette.
Les notes. 24 pour P-Jean. 21 pour Agnès. 20 pour Marion et Anne-Claire.
Et un bon cuisinier, enfin ! Menu simple, mais bien réalisé. Candidats sympathiques. Anne-Claire pas chieuse malgré son handicap, j'ai le souvenir d'autres personnes exécrables....
Mais encore un repas aux intitulés aussi proches du titre du menu qu'était le rapport de l'animation avec la plomberie. Aussi ridicule que son chapeau d'opérette.
Bonne soirée. Le neuf en cuisine de PJ est un peu excessif !
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