UN DINER PRESQUE PARFAIT A LYON ! III
Le vernis craque !
Mercredi, Laurianne, étudiante en anglais, qui invite une bande de ploucars désagréables qui ne vont pas lui pardonner d'habiter dans une belle maison décorée de compositions florales magnifiques, le comble de la plouquitude étant atteint par un ersatz de Mylène plus paysan que croque mort au rabais, plus guignol que comique, qui fait une contrariété épidermique parce qu'il n'y a pas de caviar. Darine, avec son air de ne pas y toucher, commence par faire des remarques sur le côté guindé dans lequel elle ne se reconnait pas, tu m'étonnes, vue ses fringues ridicules et son faux air classieux, comme elle dit, aussitôt suivie par les autres branquignoles qui se vengent par d'autres remarques où la jalousie éclate comme le mauvais goût de chacune de leurs réflexions. Et Flavien, à l'allure faussement décontracté, ridicule à force de vouloir gagner. Mais ce sont eux qui avaient décidé du guindé de cette soirée qui s'annonçait conviviale. Ce sont eux les snobinards des caniveaux, les 'branquigones' des cafeterias qui ont besoin de caviar et de langoustes pour faire chic. Des minus.
Putain, Laurianne, cela te rend encore plus sympathique, et tes nœuds dans le dos qui laissent une mince échancrure par laquelle on peut apercevoir un soutien gorge taupe sexuelle donne des envies de chantilly à ma banane exploratrice et néanmoins bien élevée. Elle sait se tenir elle, pas comme ces porcs mal éduqués dont la jalousie viscérale va gâcher ce dîner qui pouvait être une fête. Mais ce sont des habitués de cantines et ils ne vont rien lui pardonner. Mieux vaut une pseudo danseur vulgaire qui se dandine la panse qu'une vrai prof qui essaye de les faire penser. Lorsque le choc des ploucs jalouse le chic sans bling, les têtes résonnent des blangs qui les aveuglent. Parce qu'ils ont joué le jeu, ils sont tous arrivés fringués pour en mettre plein la vue, mais l'hôtesse était aussi simple que mignonne, aussi chaleureuse que naturelle, sans chichi, et la maison prête à les accueillir en toute simplicité malgré un cadre splendide, et ça, les petits ne l'ont pas supporté !
Donc la maison est belle et maman adore les fleurs et elle s'éclate dans les compositions florales. 'Chic alors ' est le titre du menu. Profusion de phalaenopsis et de lilium simplon, beargrass tressés, anthuriums laguna, typha, xanthorrhea torsadé, formium travaillé, vase de jacinthes multicolores. Un seul bémol, la pendule imposée, sans doute, avec les couverts.
On voit qu'elle a l'habitude de cuisiner. Un autre bémol, sa façon d'éplucher les asperges à l'envers. Un sabayon doit être fait au bain marie.
Décoration de table. Nappe taupe ivre mais friquée. Set en crocodile argenté. Assiette de présentation ronde et blanche. Les verres sont mal placés. L'assiette à pain est à droite. Argenterie. Le porte couteau est inutile. Deux compositions travaillées en boule avec genet, lisianthus, viburnum, renoncules et xanthorrhea. Des chandeliers. L'initiale de leur prénom comme marque place.
En petit bonbon en chocolat noir prêt à être dégusté, pas de bijoux superflus, elle attend ses invités. Bernard, en costard ...de travail, avec un paquet. Darine, en mini avec sa pelure façon taupe qui souffre d'alopécie et rien dans les mains. Mais tout ce chic la met mal à l'aise, putain, elle a l'air d'aimer ça, le girly. Alexia, toute excitée, avec un petit paquet. Allez, ça faisait longtemps, le coup du c'est pas chez moi, c'est chez toi. Flavien est le pigeon désigné, mais Laurianne ne veut pas se faire voler son effet et reprend rapidement le contrôle de la situation.
Devant la cheminée, et de somptueuses phalaenopsis qu'ils sont obligés de toucher.
"Ah, si ce sont des vraies, elles sont magnifiques ! " merde Olivia, non, Alexia, arrêtes de dire des conneries. Foie gras ou caviar sinon rien. La connerie leur monte à la tête. Même les cuisses d'Alexia me paraissent fades.
Apéritif. Mises en bouches gourmandes. Sur une ardoise, trois verrines ; velouté d'asperge, carotte basilic, une saint jacques sur un velouté de poireaux. Mon dieu, le fermier Orangina nous fait un petit rejet des asperges qui lui ont donné des coliques néphrétiques, sans doute à cause du sable, s'il les avait lavées, au moins.
" Cherchez, c'est une verrine que je fais toujours deviner à mes invités. "
Ah, mais ce n'est pas fête, ni smart, répondent les invités
Animation intelligente. Elle vaut ce qu'elle vaut. Petit quiz sur les bonnes manières qui provoque une allergie chez les invités qui confondent maternelle et savoir vivre élémentaire.
Il fallait peut-être oser d'autres questions. Doit-on mettre une serviette pour faire un cunnilingus ? Doit-on porter la cravate pour une fellation ? Une asperge doit-elle être sucée en la tenant par le bout ou empoignée au milieu ? Cornélien dilemme entre chocolat tiède ou Nutella ? Banane ou concombre ?
Curieuse réaction. Dès qu'on prononce 'apprendre' ou 'enseigner ' certaines personnes se refugient derrière les barrières de la dérision ou même se sentent agressées, pourtant ce jeu était sans prétention, facile et n'avait rien de professoral, ni de pontifiant. Mais les nuls ne supportent pas qu'on leur apprenne quelque chose. Darine trouve ça scolaire, et en plus, qu'on lui enseigne les bonnes manières, à elle, qui les possède déjà, merde, quel scandale. Oui, faire s'agiter un pantin, c'est très valorisant pour une animation personnelle. Trop guindé pour le fan d'orange qui préfère perruques et chorégraphies ridicules pour s'éclater, mais qui regrette l'absence de caviar ......
A table. Je passe sur 'bad' qui veut faire honneur à l'hôtesse, selon man in black, autant lui faire un doigt d'honneur ! Merde, en s'ôtant la perruque, il s'est 'lobotomisé', ça doit aller avec. Darine commence son attaque. Elle n'est pas à l'aise autour de cette table. C'est vrai que la jalousie crispe ! Deuxième attaque avec les fleurs. Et le pire c'est le branquignole qui ne se rappelle plus que chez lui la composition florale avait été faite par un ami.
Mais putain, ils sont ensemble, et ils se disent coincés ! Mais par quoi ? Par qui ? Par leur jalousie qui les bouffe, par leur petitesse d'esprit qui les éclabousse et qui les rend venimeux jusqu'à la laideur ! La plus terrible est Darine qui va jusqu'à mettre dans la balance ses humbles origines. Ce règlement de compte débile devient écœurant ! Merde, c'est un jeu !
Entrée. Salade bling bling. Tomates cerise, œufs de caille, vitelottes, pensée, le tout dans une feuille de brik travaillée en bol et posée sur une sorte de miroir qui rajoute un étage à l'entassement disgracieux. Et naturellement ce genre de plat n'est pas à la hauteur de l'espérance des minus qui attendaient du caviar. Les valets sont plus snobs que les maîtres !
Les chandeliers ont disparu.
Un piano, des ploucs, un manque d'ambiance, alors déconnage entre nuls !
Plat principal. BCBG. Bon canard et bon gratin. Bof, on peut mieux faire. Magret de canard, sauce foie gras et morilles, gratin de potimarrons, brisures de châtaignes. Flambage à l'armagnac, ils regrettent qu'elle n'ait pas mis le feu à la hotte. Mais pourquoi avoir laissé cette assiette sur celle de présentation ? Ça fait toujours trois assiettes, c'est ridicule. Encore une marmite pour le gratin. Ah, Darine n'aime pas les châtaignes, aucun effort pour goûter, décidément la tolérance n'est pas réversible.
Dessert. Des bulles et de l'exotisme. Gratin de mangue et sabayon de champagne. Cette fois elle avait tout enlevé, même l'assiette de présentation, mais le pain restait sur la table. Darine termine en trouvant un goût de poisson ou d'huître au plat !
"Trop chic pour mon palais" Ça veut dire quoi, ce genre de réflexion ? Bon, j'arrête sinon.....
"Ils n'étaient pas du tout s'enthousiasmés. " Magnifique point final de cette soirée de merde par la voix off qui est dans le ton !
Les notes. 19 pour Darine et Alexia. 16 pour Flavien, un 4 en décoration totalement injustifié. 14 pour Bernard, même un peu méchant avec 4 en ambiance.
Putain de putain, s'il n'y a pas de déguisement ni de décoration à la mords moi le nœud, aucune chance d'avoir des bonne notes. Personne n'a parlé du dressage de la table parce que personne n'a rien remarqué, parce que se sont des nuls qui se la pètent, parce que se sont des petits qui veulent jouer aux grands. Ah, Darine ne nous parle plus de tolérance et de partage, elle a oublié ses grandes phrases du premier dîner. Mais peut-être que la tolérance doit toujours être pour les autres. Mais que dire encore des deux hommes aussi petits que fades, aussi insignifiants que vindicatifs ? Putain, pour mille euros !
Meilleur repas, pires notations et convives honteux. Il leur manquait du savoir vivre et sûrement un peu d'intelligence....et ce caviar qui aurait dû les rendre moins guindés !
Le festival commence et ce soir, le casting était réussi !
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