IDOLE !
Un dimanche particulier. Les gentlemen. Non, Georges n'était pas là. Seulement une course de vélos sur la croisette. Des anciennes gloires qui se font tirer par des jeunes aux gros développements. Les cyclistes comprendront.
Le temps était splendide, sur les plages dépeuplées, quelques habitués se mêlaient aux touristes qui n'en croyaient pas leur soleil. Ils avaient même de la place pour s'adonner à ce jeu stupide qui consiste à s'envoyer une balle, à la ramasser lorsqu'elle tombe sur le sable à peine tiède et à se la renvoyer en poussant de grands cris qui faisaient se lever aux cieux les yeux maquillés des mémères liftées emmitouflées dans leur tenue hivernale pour tenter d'aérer leur fourrure mitée.
Quelques personnalités locales suivaient la noria des coureurs et se renseignaient sur les temps qui étaient commentés et dont les informations étaient relayées par une sono qui transformait la promenade en une kermesse géante.
Et puis elle est apparue, elle est venue, elle a couru, mais elle n'a pas gagné.
Je me suis approché d'elle. Avec son mari, elle était seule et démontait son vélo pour le ranger dans l'écrin de sa voiture. Je lui ai dit quelques mots qui resteront secrets. Elle m'a serré la main, c'est mon idole, je lui ai dit que je ne la laverai plus, ma main, puis elle a souri et a posé la sienne sur mon épaule, je croyais qu'elle allait m'embrasser, mais elle m'a laissé partir.
Oh putain, vous rendez vous compte que je viens de taper ce message avec la main qui a touché la sienne........