UN DINER PRESQUE PARFAIT A NIORT ! III
Mercredi, Magali, rédactrice en assurance avec la voix de Ch. Lauby,
Apres le mec qui ne se sait pas cuisiner, celle qui nous fait un repas italien sans connaître la langue, ni le pays, demain je vais vous faire un dîner spécial Pégomassois du nord, juste après la Mourachonne, rivière impétueuse qui se jette dans la Siagne.
'Carnavale di Venezia', le titre de son menu, tout le monde a donc compris que nous allons retourner en Italie.
Chez elle. Grande pièce traversante, coupée en deux pour aménager une cuisine ouverte, assez grande d'un côté. Cheminée qui ne doit pas trop marcher, tout au moins sans bouger le canapé.
Après les poules de Nadine, les chats de Magali...qui ne sont pas ses enfants, dieu merci...putain, je déconne ! Elle aussi ne doit pas aimer les manger, pour les œufs, on est tranquille, ils n'en font pas ! Ça et là, des masques de Venise, made in china. Le pari est difficile, faire voyager ses invités dans un pays et dans une ville, en en plus dans un carnaval où on n'est jamais allé, c'est comme tenter d'expliquer une couleur à un aveugle de naissance ou de faire disserter un joueur de foot sur la Rome antique ou le Rome-antisme ou sur les roms.
Donc, très grande cuisine qui manque, à mon avis de rangements, et beaucoup de places perdues.
Sa chambre ; un lieu pour se reposer et pour lire. Nous avons ici un aperçu de la philosophie, légèrement primaire, il faut en convenir, d'une candidate d'une émission de téléréalité de la Six, qui utilise son lit pour dormir et pour lire des recettes de cuisines qui, avoue-t-elle, la délassent.
N'ai-je donc tant vécu que pour ces balivernes, que pour entendre une femme de vingt huit printemps nous raconter qu'elle n'utilise sont lit que pour s'y allonger en se délassant. Oh, si tous les pieux pouvaient enfin parler, combien nous diraient de si stupides banalités qu'on tente de nous faire croire, alors qu'ils ne sont que les meilleurs amis de la volupté. Se coucher pour dormir, s'allonger pour lire, mais c'est insulter un meuble qui ne nous a rien fait et qu'on ne peut ainsi médire. C'est penser qu'une machine à laver le linge ne peut servir qu'à le nettoyer, c'est injurier le programme de séchage et, d'autres spécialités se gausser. Comment peut-on être ainsi prude ou menteuse, ou perfide pour penser, ne serait-ce qu'un seul instant, que nous allions croire qu'elle ne s'en servait que pour s'y reposer. Combien de sommiers blessés peuvent en témoigner, combien de draps qui ne sont pas amnésiques, combien de rideaux et de traversins, griffés et maltraités peuvent en être les témoins ? Oh Magali, pourquoi tentes tu de nous nous mentir ainsi, par quel cheminement pervers essayes-tu de te moquer de nos souvenirs divers, qui ont magnifié cette pièce divine et son meuble central qui quelquefois couine, mais restera toujours celui de notre adrénaline !
Encore une qui va passer ses derniers instants dans une boutique de décoration. Séquence totalement inutile, surtout pour deux petits paquets merdiques d'étoiles à coller.
En cuisine. Quel bordel. Il y en a de partout. La table déborde sur les chaises.
Décoration de table. Nappe taupe soûle d'après la voix off qui doit avoir aussi des problèmes visuels, à moins d'une déficience des filtres, elle est plutôt taupe constipée. Un chemin de table façon table de cantine pour ne pas salir la nappe. Très belles assiettes de présentation irisées. Une autre, dessus, aux reflets parme. Verres trop à gauche. Bougies dorées. Une pancarte, un peu grande, avec le prénom des invités. Ça manque de fleurs, un peu austère pour un carnaval.
Sur le buffet, une étoffe violine qui rappelle très bien les nappes qui ornent les autels des copines de benoite qui viennent papauter autour d'un vin chaud pour tuer les longues après-midi d'hiver lorsqu'il n'y a plus de touristes dans les rue de Venise et que les gondoliers sont devenus des pécheurs comme les autres. Des bougies dorées et un vase de liliums.
JP est accueilli par une invitation très espagnol scolaire ' benvenuto nella mia casa' était plus juste.
Elle met sa cape pour l'invité suivant, on dirait une grenouille. Lionel plus Guignol qu'Arlequin, également masqué. Naturellement elle n'a pas de lessiveuse sur la tête et notre bouffon en est un peu marri. Et c'est la grosse blague qui s'annonce, ça faisait longtemps ! Chez qui suis-je ?
Nadine, masque bleu à plumes de poules bleues, casaque sombre, manteau foncé, pas très bien coiffée, ne tombe pas non plus dans le piège tendu par les déconneurs de service. On va s'amuser. Stéphane, masque blanc, est à son tour accueilli par une vénitienne qui se prend pour une fée en confondant son masque avec une baguette.
Avez-vous remarqué que la maîtresse de maison parle mais que personne ne l'écoute. Pas de commentaire. A part JP personne n'a vu Venise et mourir d'ailleurs il a été déçu de ne pas voir la tour de pise, il y avait trop de monde.
Apéritif. Cocktail party. Tuiles au parmesan, lasagnes au pesto, jambon de parme. Très belle présentation. Tous les déguisements sont tombés, ils sont tous en civil, même la grenouille est redevenue fée sans baguette.
Animation complètement à chier. Décoration de masque par des invités qui le font. Joker. Nullissime.
Entrée. Primo. Je préfère primo piatto. Risotto ai piselli. "Une spécialité de Pise" pour JP, et avec de l'ail pour les autres. Risotto avec une fleur de pensée en déco. Je remarque qu'elle enlève également l'assiette de présentation.
Plat principal. Seconco. Je pense qu'il y a une erreur de traduction, son programme doit mal marcher, je préfère secondo. Vitello ai pomodori canditi con le sue piccole verdure. Tomates confites et veau. Nadine ne s'en sort pas des poules et de la volaille, donc, c'est sa traduction de vitello. Et 'piccole' fait naturellement référence à picoler, pour Stéphane.
Lionel n'aime pas les carottes, JP n'aime pas grand chose, Nadine n'aime pas le fromage chaud, tiède ou qui a chauffé, ni les aubergines, ni les lasagnes, et ne mange pas les fleurs comestibles qui sont trop jolies.
Dolce. Pere alla crema di ricotta a l'acqua di rosa. Je préfère Pere alla crema di ricotta e l'acqua di rosa. Ça change tout. Ricotta, ricoré, donc du café pour Lionel. Poire pochée avec une rose en déco. Pain sur la table. Ah, Nadine n'aime pas ça non plus ! Toujours avec des airs d'une extrême bonté, d'une compassion gênée, elle casse comme une malade.
Les notes. 20 pour JP et Stéphane. 17 pour Lionel ave un 6 en cuisine qui dénote son amour de la médiocrité. 15 pour Nadine avec un 4 en ambiance et un 6 en cuisine qui est un attentat.
Ça se gâte ! Le vernis craque, les caractères apparaissent. Conclusion : il vaut mieux manger de la merde que d'attendre des bons plats.
Une évidence, on peut faire une déco poulailler en étant proche de la réalité, une imitation empire romain décadent, vu à travers les pages d'une Bd ou d'un film de J.Yanne, en étant loufoque, mais calquer un repas sur Venise est de loin beaucoup plus difficile. Je ne parle pas pour moi, puisque je trouve tout ces fils conducteurs complètement ridicules, surfaits et inutiles. En règle générale, lorsque je suis invité, ou lorsque j'invite, j'essaye de me focaliser que sur les plats, en espérant n'y trouver que matière à me délecter.
Je remarquerais que ce soir la mémé poule est devenue une horrible mégère intolérante et capricieuse, des airs de taty Danièle, et que le déconneur de service m'a tapé sur le système avec ses réflexions à deux balles et ses tentatives d'humour devenues très, très lourdes et même crispantes.
Un conseil pour Nadine : il vient de sortir un nouvel aliment pour chats.......
Une autre pour Lionel : t'as vu comme t'es nul ?
Je signale quand même et pour terminer ce carnaval, que Menú est de l'espagnol !
PS. Magali pourquoi ton prénom ne fut-il point Grace ?
Et tel le prince, en entrant, je me serais écrié, Grace, quel lit !
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