UN DINER PRESQUE PARFAIT, SPECIAL ECOLE DE CUISINE ! II
Mardi, Laura, dix huit ans, du centre de formation des apprentis d'Evry, BP cuisine, première année, et son menu forestier "Promenons nous dans les bois ".
Aucun souci d'approvisionnement, aucun problème matériel, ils ne doivent être concentrés que sur leur dîner. Je pense qu'ils n'ont pas de rôle à jouer, et qu'ils sont moins des caricatures de candidats que l'on voit habituellement, mais plus des jeunes encore un peu inexpérimentés, mais sûrs de ce qu'ils croient savoir, certes qui se la jouent un peu, et qui tentent de représenter dignement leur école.
Ce soir, elle veut montrer tout ce qu'elle sait faire, un peu trop même. Elle nous explique comment de pas se couper en tranchant les légumes. C'est bien, sauf qu'ensuite nous la voyons avec un pansement au doigt ! Enfin je suis content, la pâte n'est pas trop s'épaisse.
Un gazon synthétique, un mur de benjamina, lierres, kentia, avec des lampions bizarres et des lumières accrochés. Décoration de table. Nappe taupe d'Evry, chemin de table en soie, set vert, assiette ovale colorée. Assiette à pain à droite, c'est mal. Des bougies, des champignons. Verres mal placés à gauche, d'un côté.
Un peu empruntée, elle reçoit ses invités. Romuald, mains dans les poches. Juliette, en pantalon. On sent l'hôtesse mal à l'aise dans son rôle de maîtresse de maison. Un peu coincée par cette nouvelle partition, elle ne doit pas reproduire une leçon apprise, les bras croisés, elle est stressée. Le facteur Thomas remarque également son état, et elle ne s'assoit même pas avec eux pour attendre tranquillement Marie, plus sport qu'hier, toute en blanc ...avec un cadeau.
Apéritif. Perlé de Reims et cocktail des îles. Soupe champenoise. Jus de fruits.
Elle est toujours plus serveuse qu'hôtesse.
Trilogie épicurienne salée, sucrée. Visiblement ce n'est pas elle qui a donné cet intitulé et personne d'ailleurs ne sait ce que cela veut dire, à part, peut-être Marie. Pour Romuald, qui se la pète un peu, il doit y avoir des épices comme l'indique l'intitulé 'épi..... curiennne', je le laisse à ses déductions étymologiques. Il aurait pu plus décomposer avec épi...cu et rienne . Thomas penche plutôt sur l'archaïsme de ce mot et pense à de vieux légumes et Juliette y voit des fruits. C'est beau la culture étalée.
Cake au foie gras, verrine tartare de cèpes et mousse de cresson, soupe de giromon, une variété de potiron.
Marie, un peu vicieuse, soumet Laura à la question sur l'explication de texte. Merde, heureusement que le titre n'était pas trilogie hédoniste. Amis de la culture, bonsoir, putain, vous avez cinq minutes pour m'expliquer la différence entre hédonisme et épicurisme sans évoquer les cyrénaïques ! Je déconne, j'adore les champignons.
Elle aurait pu mieux soigner la présentation.
Elle quitte la table pour aller dresser son entrée, avec déjà la tache sur son vêtement, qu'elle va se faire en cuisine dans un instant. Bravo le montage.
Entrée. 'Enroulade' de l'arrière saison. Lasagne sauce béchamel et cèpes. C'est vrai que s'il y a du fromage ce n'est plus de la béchamel, mais comme il n'y a pas d'œuf, je ne sais pas si on peut appeler ça de la Mornay, selon la voix off.
Romuald, tu veux un microscope, un coussin pour t'allonger sur la table, un scalpel pour disséquer, merde, la série Bones c'est après. Enfin, la discrétion ne l'étouffe pas, on peut examiner d'une façon moins ostentatoire. Mais peut-être veut-il sniffer la pâte ? Au fait, et les fameux pains, et les boissons ?
Ah, ils apparaissent par magie au plant suivant. Alors pourquoi insister sur l'absence de l'eau ?
Plat principal. Envolée forestière aux saveurs d'automne. Poularde farcie, gratin dauphinois tomates et girolles. J'ai bien entendu la voix off parler aussi de morilles pour la sauce, avec les girolles ça fait trop de saveurs.
Je note que Romuald sale avant de goûter et se remet en apnée pour plonger nez baissé dans son assiette. Tiens, il y a du rouge dans les verres.
"Moi je pense que si t'aurais mis du gras...." Romuald conseilleur .......
Animation ludique. Deux par deux, une main attachée, il faut monter une chantilly le plus rapidement possible. Onanisme en couple. Les garçons gagnent normalement cette épreuve ...culinaire, ma banane en reste bouche bée! Chacun reçoit un champignon. La forme de l'eumycète n'a évidement aucun rapport avec l'animation précédente, enfin pas pour tout le monde. Juliette en rajoute même en disant qu'il faut le serrer très fort, elle parle du champignon, bien sûr, c'est une mycologue avertie ! D'ailleurs la forme du cèpe n'est qu'une anticipation du dessert, enfin de son intitulé.
Dessert. Douces tentations. Crème brûlée dans une écorce d'orange, chou farci et moelleux au chocolat. La présentation n'est pas soignée, le chocolat dégouline, la pâte à chou qui déborde, l'orange n'est pas nette, des tranches de kiwi, des groseilles, une framboise, un peu fouillis et mal maîtrisé, et cerise sur le gâteau raté, ce feu d'artifice planté dans le moelleux qui nous ramène à la cafétéria du coin.
Pain sur la table, les assiettes à pain y sont toujours.
Juliette ; un après-midi !
Les notes. 19 pour Marie. 17 pour Juliette et Romuald. 15 pour Thomas un peu méchant avec deux 4.
Elle était surtout concentrée sur la préparation des plats. Le côté réception et décoration a été presque escamoté. Sa jeunesse, sans doute !
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