UN DINER PRESQUE PARFAIT A MONTPELLIER ! III
Mercredi, Doriane, assistante commerciale, qui fait concurrence à Sylvie en marchant, avantages au vent dans les rues populeuses, sur la place Jean Jaurès, visite touristique aux bords du Lez ! Qui sont ces lords ?
Elle fait toujours les choses suivant un plan établi dans sa tête. Pas possible !
Je ne sais pas si elle peut gagner mais elle finira dans les cinq premiers. Oui, si tout se passe bien et si les autres se plantent elle finira la première.
'Soirée pyjama'. Ah, ce soir on va conclure.
Chez elle, tiens un chat, comme chez Sylvie. Tiens une nouvelle tenue, un peu transparente. Depuis le début de l'émission, c'est la troisième, j'ai préféré la première, très so glamour, mais trop fugitive. C'est là qu'elle 'réceptionne' ses amis quand ils viennent à la maison, une déformation professionnelle. Son canapé, où, confortablement, elle aime regarder la télé, putain, à 25 ans. Faut pas déconner, c'est pas une élection de miss, tu peux te lâcher, merde. Regarder un bon film. Et puis quoi, une tisane, une bouillote, le pyjama et au lit. Quel gâchis ! so glamour, tu parles. Merde, bouffe du gingembre, fais toi de la confiture d'huitres, repeins ton salon en rouge salope, tartine toi de Nutella et appelle moi, merde, la télé, et pourquoi pas la six pendant que tu y es ? Et ta robe so glamour, c'est pour la libido des coussins ? Putain, mais je vais t'épiler avec les dents. Oh, pardon !
Grande cuisine, fonctionnelle.
Les courses. Sa belle mère lui conseille des cèpes secs, meilleurs que les frais. Bizarre, jamais entendu. Aubergines italiennes, sûrement des siciliennes.
Décoration de table. Au plafond, des tas de ouate ficelée, censés être des nuages. Nappe liturgique violine, symbole de pénitence. Une couette en centre de table. Les chaussettes du supposé dormeur, à l'autre bout, un bonnet de nuit sur un coussin. Il ne va pas rester beaucoup de place pour les couverts regroupés à droite, les verres à gauche. Pas de couverts à poisson, mais en-a-t-elle déjà vu ? Mais pourquoi n'a-t-elle pas dressé la table sur son lit ou sur le canapé au lieu de s'en servir pour son animation ?
Je note que le poisson sent le poisson. Est-ce un chat ou une chate qui se balade dans le salon?
Mais quel est ce poissonnier qui ne lui a pas désinfecté ce truc dégueulasse qui pue et qui n'est même pas préparé ? Gaspillage des aubergines pour éviter de les peler.
Visiblement elle n'aime pas cuisiner, tout l'emmerde, aucune patience. Le risotto ne veut pas cuire, comme ces endives qui refusent de se laisser préparer. Visiblement il y a un court-circuit dans sa tête et son plan n'est pas très bon. Le temps de poser la cuillère et elle revient changée et toujours de mauvaise humeur. Mais elle va nous faire une crise, la zen, se rouler par terre, à force de sucer sa cuillère de la remettre dans le plat et de postillonner dans la casserole, son risotto va devenir plus onctueux. Le risotto la gonfle et elle ne sait pas comment on peut la gonfler plus. Je vais te faire un dessin. Bon, on arrête ou on continue ?
En tenue pour la nuit, avec une culotte, merde, elle attend ses invités. Sylvie glamour, nonchalante, léopard, couguar, pantoufles, oh putain, c'est où ? Le soleil, ça abime un peu la peau. Christophe le pointeur en tenue de bouliste. Madjid avec son bouquet linéaire. Johan avec un réveil.
Apéritif. Un mojito de Cuba, en cocktail, elle ne maîtrise pas non plus, on dirait une soupe de salade, et de nouveau, des mimiques chiantes lorsqu'il s'agit de casser des glaçons. Putain, elle commence à me soûler sérieusement. Je voudrais la voir dans d'autres situations. Les petits coussins. Des gougères au fromage, hier, elle s'était moquée de l'apéritif de Christophe. Putain, c'était Byzance ! Et un biscuit cramé friable, qui doit être les restes d'une asperge passée au four. Les cendres manquent de goût, oui, c'est cela !
Une robe de chambre pour chaque invité. Putain, je croyais qu'il fallait commencer l'enregistrement et que j'allais voir de nouvelles positions intéressantes, lorsqu'elle leur fait mettre le coussin sur le ventre. Mais non, une séance de thérapie par le rire. Putain, elle rit comme elle cuisine. Animation ridicule. Lorsque le rire frôle l'hystérie l'animation devient grotesque. Elle me fait de la peine, même là, elle est nulle. Tout est à jeter.
Son rire va faire sa rentrée dans les cindyniques. Oui, je sais ce que vous pensez, mais après Tita, sa copine, ce n'est pas Cindy, non, non, c'est sérieux, c'est du lourd, comme le disait un guignol de la semaine passée. Encore un mot comique, comme concupiscent, difficile à placer, j'attendais l'occasion, mais ça vaut son pesant de rigolade. Oui, le ridicule ne tue pas, mais ça abîme.
Heureusement que Christophe est naturel, comme d'habitude. Ou il est bon, ou il se fout de la tête de l'hôtesse de la soirée. Putain, mais ne rigolez pas, il y a des gens qui payent pour ces conneries, il y a même des coachs qui se font payer ! Donc on finit en bagarre d'oreillers. Lorsque le rire fait pleurer.
Entrée. Les endives en couettes. "Un tarte tatin d'endives dans lequel il y aura quelques petits pignons..." Elle cuisine comme elle parle, et ces putains d'endives récalcitrantes qui ne veulent pas se laisser cuire. Sur une assiette, un truc infâme dont je cherche toujours l'explication.
"Le roquefort adoucit l'endive " Je note cette réflexion de Madjid.
Et le bouquet linéaire vertical de Madjid est en train de se flétrir, horizontalement, sans eau, sur le semblant de comptoir.
Plat principal. Super pose. Thon, tomates, aubergines. Risotto aux cèpes.
Dédicace spéciale à son abruti de poissonnier qui sert une excitée frapadingue caractérielle.
Ce n'est pas un professionnel. Son thon passera à la télé malgré tout.
Et en plus, elle n'aime pas les remarques. Je n'ai pas vu de pain.
Dessert. Douce nuit. Verveine, tarte au chocolat blanc et framboises, soupe de fraises au basilic. Tout est raté, rien à dire, normal. De la purée de macarons, les chocolats sont inexistants. Le chocolat n'est plus ce qu'il était depuis que banania c'est cassé au Congo avec son poulain. Son producteur de chocolat est un sagouin. Inadmissible.
Une infusion de verveine du balcon dans la jardinière où son chat va faire ses beu... soins !
Christophe et Johan adoorent le dessert, mais comme on connaît leur compétence gustative...
La soupe n'est pas froide, Sylvie en fait la remarque et l'hôtesse prend cette réflexion pour une peur de l'adversaire, c'est à dire une crainte de cette dernière devant ses capacités culinaires, en plus elle ne doute de rien. Je vous l'avais dit, le ridicule, ça abîme.
Les notes. 16 pour Madjid et Christophe. 15 pour Johan. 14 pour Sylvie. De supers notes qui dépeignent une soirée à la hauteur de ses prétentions. Un point de plus, en cuisine, que Christophe.
Tout était nul. Chaque fois on pense toucher le fond, et chaque soir on descend.
Sa belle mère né va pas êtré contenté ! Et personne n'a remarqué ses nuages.
Ce n'était pas un dîner, c'était un gag !
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