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Râleur
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31 janvier 2010

AVEUX !

Y a t il, quelqu’un derrière la porte ? Un Dieu immensément grand qui nous a oubliés, perdus sur ce monde qu’un jour il a créé, une entité toute-puissante, un esprit supérieur, qui nous domine, en se jouant de nos faiblesses, en jouant avec nos peurs ?

Est-ce moi qui vous cherche ? Est-ce vous qui m’avez laissé dans ce labyrinthe sans issue ? Moi qui me débat au milieu de mes doutes et de mes prétendues servitudes, trompé par mes fausses espérances et mes éphémères certitudes, daignez qu’aujourd’hui je vous prie, comme dernier recours à mon impuissance certaine.

Lorsque d’un œil distrait je regarde les larmes couler le long des joues de la mère qui assiste impuissante son enfant en train de mourir, j’ai à peine un haut le cœur en voyant saigner la viande le long de ma fourchette, lorsqu’un malade crie sa haine à ne pouvoir vivre comme moi, je reprends du dessert en espérant ne pas avoir de crise de foie. Lorsqu’une calamité s'abat, quelque part sur ce monde, que des gens souffrent, pleurent et appellent au secours, en espérant m’atteindre, moi bien au chaud derrière ces murs invisibles qui me rapprochent de toutes ces misères en me les rendant inaccessibles, je détourne la tête pour voir si mon petit toutou a bien fini de déguster son infâme canigou, et lorsqu’enfin, toutes ces misères finissent par me troubler, moi qui ai en ce jour, envie de quelques joies, je zappe, car je ne peux plus souffrir de les voir me culpabiliser dans ma petite tranquillité.

Alors que dois-je faire ? Tout quitter et partir ? Tout oublier et continuer ?

Ah, si je connaissais la réponse, ah ! Si je savais la vérité,

Y a t il, quelqu’un derrière la porte pour m’indiquer la voie, le chemin vers cette finalité ?

On dit que je suis tolérant, mais ne suis-je peut-être qu’un égoïste, un égoïste qui par facilité tolère l’intolérable et qui, sous prétexte qu’il ne peut le comprendre, essaye de l’excuser et en arrive à devenir un fanatique de cette tolérance.

Mais, conscient de ma médiocrité et de mon insignifiance, je suis peut-être en train de devenir fou. Fou, car je râle, parce que je pense, fou, car je râle, parce que je vis.

Je râle parce que je suis triste lorsque ceux que j’aime partent, parce qu’ils ont œuvré à me façonner, à me construire, à essayer de me faire devenir celui que j’aurais voulu être, parce qu’ils m’ont montré le chemin, mais m’ont abandonné en route, parce qu’ils m’ont fait découvrir les outils, mais n’ont pas fini de m’en apprendre l’usage.

Parce que j’ai eu de la chance de les connaître, de commencer avec eux, et que je n’ai qu’une espérance, qu’un infime espoir, celui d’essayer de leur ressembler, pour tenter de retrouver en moi les quelques parcelles de la lumière qu’ils y ont semées, et que j’ai réussi à capturer, et parce qu’à mon tour, je dois essayer de les restituer à ceux qui vont me suivre.

Je râle parce que cette vie me fait entrevoir des promesses, me distille des espoirs, me fait pressentir le bonheur, sans me le faire toucher et me rappelle très vite que je ne suis rien, et que mon orgueil éphémère se paiera un jour un prix très fort.

Je râle, lorsqu’on mobilise tant d’argent, beaucoup de temps, des moyens planétaires, pour se faire plaisir médiatiquement à essayer de récupérer quelque égoïste navigateur solitaire, perdu sur sa coquille de noix, égaré sur cet océan immense, qu’un jour il voulut dominer, et qu’on ne parle pas, ou très peu, parce qu’on ne les voit pas, parce qu’on ne les regarde même plus, parce qu’ils sont devenus les cartons qui les protègent, parce qu’avec l’argent chaque jour dépensé, pour débarrasser de nos pavés les excréments des placebos d’enfants jamais adoptés, on pourrait construire des balises argos pour tous ces naufragé de nos civilisations qui crient, eux aussi, de n’être pas secourus, engloutis sous ces ridicules boucliers de pacotille qui les noient, en les chassant de nos vies, comme les maladies honteuses qu’ils sont devenus.

Je râle, lorsque pour engager des jeunes pour un premier emploi, on leur demande des diplômes des bacs avec des plus, à ne savoir quoi, pour les choisir ensuite grâce aux conseils éclairés de prétendus mages, de pseudos voyants, ou de spécialistes en écriture.

Lorsqu’on parle de séparation de l’église et de l’état, d’Europe unie et cetera, mais que la devise du Royaume Uni reste « Dieu est mon droit » et que celle du billet vert qui veut gouverner le monde est toujours associée à ce même Dieu pour une plus grande confiance.

Lorsque dans cette société, la beauté, l’importance de la taille, suffisent au top-modèle pour avoir de la notoriété, et que pour être considéré, pour avoir de l’influence sur la destiné des humbles que nous sommes, les critères de fortune et de noble parenté suffisent pour diriger, faire du profit, jouir des richesses, profiter du luxe et des beautés que le pauvre ne pourra jamais espérer, car pour lui, la grandeur du lendemain se mesurera toujours à la grosseur de son bout de pain.

Lorsqu’on nous parle de droit à la différence, de diversité, mais que pour être accepté, pour pouvoir parler, pour avoir quelque chance de salut, il nous faut passer par les filtres coca et Mac Do, arrêter de fumer et prier comme un gogo.

Lorsqu’on nous parle d’enfants, et que chaque fois pour nous les présenter, on se croit obliger de parler de « ces chères têtes blondes », qui suis-je moi, et devrais-je avoir honte, d’avoir toujours été un pauvre petit brun ?

Lorsque les vérités de la veille deviennent les doutes du lendemain,

Lorsque l’homme devient l’esclave de cette économie qui était supposée assouvir tous ses besoins.

Lorsqu’on me parle d’égalité mais que l’information et la richesse ne seront donné qu’à ceux qui possèdent les clefs, qu’à ceux qui seront capables de pouvoir avec leur Dieu implacable, dialoguer à travers cette grand messe Internet, et qui, seuls, sur cette immense toile, pourront y communier, puisque faute d’argent les autres en seront excommuniés.

Je râle lorsqu’on me parle de laïcité mais que tous les jours à la télé, sur la santé d’un pape ou de son éventuelle démission, on avait passé des émissions à cancaner sur ses décisions, à discuter sur ses progrès, sur son opération, à supputer sur la date de sa disparition, parce qu’on avait tenté d’en faire un dieu vivant qui avait souffert pour justifier que nous devons passer notre vie ici bas, à mériter par nos sacrifices cette éternité glorieuse où on nous donnera en haut tout ce qui était interdit en bas.

Lorsque leur bible dans une main et une arme dans l’autre, ils voulaient interdire le ‘da Vinci’, mais avaient accepté ‘mein Kampf’, lorqu’ils refusent de débrancher un ectoplasme sans vie, mais bénissaient les troupes qui allaient envahir la Pologne, ou ne disaient mot au retour de l’Enola Gay. Ils nous parlent de progrès, de compassion et d’adaptation, et viennent toute juste de reconnaître finalement le ‘E pur si muove’. 

Je râle parce qu’on empêche d’avorter au nom de la religion, mais qu’on tue au nom d’un dieu libérateur, parce qu’on cache un sein au nom de la vertu, mais qu’on nous laisse voir des enfants crever au nom de l’information, et qu’on condamne à mort au nom de la liberté.

Je râle quand on nous drogue d’informatique, comme si à tous nos problèmes c’était la solution, sans se rendre compte que beaucoup n’ont pas l’électricité, et que vingt pour cent sont illettrés. On construit même des autoroutes de l’information, mais la majorité continue d’emprunter de modestes chemins, à peine débroussaillés, si leurs véhicules ne restent pas immobilisés par cette pollution qui s'attaque à leur machine aussi bien qu’à leur cœur.

Je râle lorsqu’on nous parle du partage du travail et que ce sont les sociétés qui licencient le plus pour faire du bénéfice qui sont citées en exemple, lorsqu’on me parle de mondialisation pour vendre alors que pour acheter on presse comme des citrons ceux qui fabriquent en donnant leur sang en échange, sans même regarder si ce n’est pas le travail des enfants qui fait baisser les prix.

Je râle, lorsque la bourse monte, lorsque le chômage augmente, lorsque le pauvre qui travaille engraisse le riche qui spécule, lorsqu’on appelle, ce qui n’est que décadence, un phénomène de société, lorsqu’on appelle libération le rejet de toutes les valeurs morales, lorsqu’on en appelle au racisme pour justifier un choix politique, lorsqu’on a besoin de tout casser pour se faire entendre, lorsque plus de soixante cinq ans après, certains se réveillent sur les camps de concentration, en oubliant que nous les avions déjà inventés, pour parquer au pourtour de nos cités des noirs que nous avions importés de leur lointain pays, pour ensuite les rejeter dans quelque Harlem ou bidonville, lorsqu’après avoir été sucés, ils sont devenus inutiles, et que maintenant nous allons directement chez eux construire les usines, qui vont les enchaîner et polluer leur air, détruire leur paysage et gangrener leur vie pour préserver la notre de ces outrages que maintenant nous renions.

Lorsqu’on continue à donner de l’importance à ceux qui pour une éphémère célébrité sont prêts à toutes les abjections, à toutes les bassesses.

Jusqu’à quand devrais-je tolérer ces intolérants qui se servent de mes faiblesses, pour élever des barrières devant toutes concessions et dénaturer toutes discussions.

Ne prenez pas tout ceci pour de la provocation, mais simplement je viens vous dire attention, car, n’oublions pas que ceux qui jadis commandaient leurs esclaves, sont les mêmes qui, aujourd’hui, appuient sur le bouton, que le travail, pour le pauvre, ne représente pas de la dignité, mais simplement le fait qu’il va enfin manger, que la technologie mal employée n’apportera jamais le bonheur, que le fait d’avoir des outils perfectionnés, n’impliquera jamais de bien les utiliser.

Mais, si mes discours ne me rendent pas meilleurs, si mes bonnes résolutions ne vont servir qu’à construire le podium sur lequel je vais chercher des honneurs terrestres pour élever des châteaux de sable pour mes futiles prétentions, alors, je fais fausse route et je me trompe de direction.

Alors pour soulager mon esprit et me donner meilleure conscience, je me dis que demain, je changerai, j’agirai, je deviendrai un autre, plus différent, tellement meilleur, mais le soir venu, j’essaye de me convaincre, que le monde ne changera pas, que ce n’est pas de ma faute, que c’est celle de notre société, qu’ils sont loin, que c’est peut-être leur faute, que c’est à l’état de… qu’ils n’avaient qu’à ....que je n’aurai pas du...

Et le lendemain arrive, m’emportant dans son tourbillon, et la routine et la vie mangent mes résolutions, rongent mes idées, dissolvent mes prétentions, me rendant semblable à la veille, où je voulais devenir celui que je n’ai pas su être aujourd’hui.

Mais je continue de crier, de pleurer, de râler, de me plaindre, que ce monde est trop injuste, que je ne voulais pas y venir, puis, je pense qu’il vaut mieux cesser de parler et enfin agir.

Qu'on se souvienne de moi plus de mes actions que de mes déclarations, il vaut mieux oublier un peu de s’occuper de son salut, que de rester calfeutré derrière ses idées, retranché derrière la prétendue puissance de ses paroles figées, prétentieux philosophe, saltimbanque d’une vie sans logique et sans justice, qui m’indique, mais un peu tard, que l’inconnu qui est derrière la porte, celui contre qui je râle, c’est peut-être moi tout simplement !

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Commentaires
T
J'ai adoré le titre "Titi et les fonctionnaires" surtout que j'en fréquente beaucoup sans faire partie de la clique.
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J
..qui m'énerve. Rejeter la religion, mais quand on se sent partir, on prend vite fait un petit coup d'eau bénite, quelque chose comme une assurance paradis, au cas où...<br /> <br /> Moi, baptême, communion, mariage à l'église parce que dans un village en 1959, pas question d'y échapper et en plus, à cette époque j'étais croyante. J'ai perdu la foi, pourquoi, ce n'est pas le moment d'en parler, mais depuis, pas de faux semblant. Je vais aux enterrements à l'église par respect pour le défunt, mais je ne fais pas de signe de croix sur le cercueil, je le touche de la main, d'ailleurs, les prêtres eux-mêmes le proposent. <br /> <br /> Quand à mes obsèques futures, ce sera le plus dépouillé possible, ma famille proche et c'est tout, pas d'église, pas de blabla, pas de tombe.
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D
Quel système? Je parlais juste de ma famille et de certaines constatations. Mais je n'agresse personne et ne mets pas d'étiquettes. J'espère que ton post n'était pas en rapport à ce que j'ai dit à Zaza. Ce serait dommage, ayant moi même fait parti de l'administration, peu de temps, un peu plus d'un an, lorsque je passais mon coucours de contrôleur. J'étais très jeune et avais besoin de bouger. Aujourd'hui? Ni remords, ni regrets. Un choix, c'est tout.<br /> Bonne journée, je ne sais plus quoi dire, ou je suis trop tôt ou tard.<br /> A bientôt en tout cas.
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T
Les fonctionnaires ne profitent pas tous du système. Heureusement. Marre des étiquettes imbéciles.
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D
Ho! Je n'aurais encore rien compris? Vous dîtes que je ne vous connais pas, mais quand allez vous comprendre que je fais un distingo entre "Sectes et religions"? Boufff. Peine perdue je parle dans le vide.<br /> En punition je vais vous concocter un udpp avec les sosies de Pauline Carton, Raymond Souplex Jane Sourza, Michel Simon. Puis changement d'époque, Rocco pour le dessert. Dîner sur un banc...Camenbert et saucisson.Préparez votre sommelier, il faudra déboucher les bouteilles. <br /> Bonne soirée Riton, je ne parlerai plus jamais de religion. Promis.
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