UN DINER PRESQUE PARFAIT A STRASBOURG ! III
Mercredi, Mélanie, employée en restauration collective universitaire. Sur son lieu de travail, elle seconde le second, elle fait la plonge, la rôtisserie, même une semaine où ils se poêlent en servant les professeurs. Non, je déconne, c’est le nom de cette semaine.
‘D’(h)ivertissons nous’, est le titre de son menu.
A la lecture du menu, je pense que Catherine devrait remettre ses lunettes.
Chez elle, canapé en ‘L’, autour d’une table basse vitrée, décorée de petits ours et de neige. Au dessus un sapin de noël fixé au lustre, pas assez haut, à mon avis. Une petite précision ; amis de la culture bonsoir, ce n’est pas au XIIème siècle mais en 1521 que sont apparus les premiers sapins et à Sélestat, particulièrement. En principe le sapin doit être présenté la tête en bas ; c’est plus pratique pour voir les décorations. C’est sans doute les restes d’une tradition païenne qui consistait à accrocher des branches de sapins sur la poutre centrale de la maison, sans doute pour refuser la crèche religieuse. Je signale que, suivant la tradition, la date de noël, du 25 décembre, a seulement été fixée en 354 par le pape Libère. Habituellement, on accrochait des pommes sur le sapin, mais en 1858, l'hiver fut si rigoureux qu'il n'y eu plus de pommes. Un artisan verrier eut l'idée pour donner quand même un peu de joie à la fête de créer des boules représentant une pomme et d'autres fruits.
Elle nous présente son appartement, toujours en parlant beaucoup, on dirait qu’elle est en représentation, qu’elle joue l’hôtesse de la soirée. La cuisine, que je ne trouve pas petite. Elle a peur de son côté désordonné, merde, elle qui y travaille, justement ! Putain, ils l’ont planqué où le robot de la journée ?
En cuisine. Tablier et retouche des cheveux, puis elle attaque par la viande. Une marinade à sec !
Je rappelle la définition de la marinade par madame auburn : Une marinade est un liquide agrémenté de condiments servant à faire macérer des aliments avant de les cuire. Il n’y a plus rien à dire ! Donc elle saupoudre d’épices.
Encore une qui goûte et qui égoutte dans la casserole le reste de sa salive pour que les invités ne perdent rien de ces nouveaux arômes ‘mélaniens’!
Décoration de table. Nappe argentée, assiette de présentation avec un liseré. Une composition qu’elle a faite elle-même, un peu haute et massive ; branches de sapin givré, bougies, guirlande lumineuse, c’est bien essayé ! Serviettes attachées avec du sapin. Des bougies, des petits cœurs, des paillettes pulvérisées, des cristaux, des perles. Elle se soûle de paroles. Argenterie. Petite cuillère mal placée.
Changée, emmaillotée, parfumée et pailletée, elle attend ses invités.
René, souriant et chapeauté et ‘déchapeauté’ pour en recevoir un autre plus festif. Eric, lunettes, celles qu’il a du piquer à Catherine, reçoit son chapeau de fête. Cédric avec des fleurs, gerbera, rose aqua, tokio, hérite d’un haut de forme scintillant. J’ai remarqué qu’il embrase Éric, mais serre la main de René. Catherine avec un bouquet de sa composition ; brunia, coral fern, panicum, prothea et rose avalanche. Très belle robe bleue, belle présentation des boules de noël, guirlande avantageuse.
Apéritif. Surprises sous le sapin. Soupe champenoise, dommage de servir du champagne avec des verres sucrés. Elle est très fière de son sapin spiderfir, mais René, le garant des traditions, lui fait remarquer son erreur et lui vole la vedette. Mais Mélanie revient à la charge pour expliquer qu’elle a placé des amuse-bouches dans des petits paquets sous le sapin, merde, il va la fermer ce René, pense-t-elle, on est chez moi, merde !
Ah, Catherine a ôté son manteau et on peut maintenant voir sa belle guirlande, assortie à sa robe, qui met très bien en exergue les magnifiques boules dont elle en avait choisi les formes pour donner le titre de son menu ! Tartare de saint jacques, des mauricettes ou bretzels.
Le coiffeur casse beaucoup « elle avait vécu sa saint Jacques ! » Peut-être était ce tout simplement la soupe champenoise avec le verre sucré qui en avait dénaturé le goût ? Lui aussi avait fait des bretzels et comme Mélanie les a achetées…..putain, elle aurait pu les arranger sur un plat au lieu de les laisser dans le carton d’emballage de la boutique ! Même Catherine qui en rajoute, merde, et sa pâte…pas maison, non plus ! Un peu faux-cul !
Et on va faire des cocktails pour l’animation. Et une chenille endiablée pour aller au salon. C’est la fête teu, c’est la fête teu ! Putain, en queue du train, la meilleure place pourtant, René à l’air de s’emmerder comme une dinde de noël qui sait qu’elle va y passer, sauf si Obama est dans le coin, et qu’il va préférer la gracier plutôt que de renoncer à envoyer de nouveaux soldats ‘out of America’, qui vont apporter leur contribution sanguinolente à son Nobel de complaisance !
J’adore la réflexion de la voix off « pour Catherine, il est important de rester sain ! » Bel exemple de lapsus linguae orthographique ! En plus, elle utilise une banane pour sa préparation !
Mélanie veut bouffonner au shaker et de la jouer Tom mais elle est plutôt Manneken Pis en tachant sa belle robe.
Je remarque que Catherine est très branchée sport d’hiver, elle voit de la neige des luges et des raclettes de partout !
A table pour l’entrée. Il vous fera fondre de plaisir. Bonhomme en foie gras, décoré de truffes et une émulsion truffée également, le tout sur une assiette rectangulaire grise posée, et c’est dommage, sur l’assiette du dessous qui n’a pas été enlevée. Eric est ronchon, il la voyait plus excentrique, putain, quoi de plus ? C’est tout à fait de circonstance et pas enfantin, et lui qui goûte la sauce avec son couteau, que dire ? Certains le trouvent salé, mais j’ai remarqué le sel au milieu de l’assiette et j’ai noté qu’ils mélangeaient le tout ! Et Catherine qui parle de marinade ?
Et le coiffeur qui continue de manger avec son couteau à la bouche. Et il y en a trop pour René ! Merde, mangez moins, et ça va !
Et elle débarrasse toutes les assiettes, même les rondes, avant d’apporter son petit baeckeoffe aux senteurs de l’hiver.
« Au visu, c’est sympa ! » sur une assiette décorée, sa marmite rouge avec la biche et le canard !
Oh, putain, mais ce n’est pas orthodoxe, pas règlementaire. D’abord elle annonce ‘petite cocotte’ ! moment de stupeur ! même leur nom est changé ! elle rectifie ouf ! mais quand elle précise la composition du plat national, c’est la catastrophe. On leur enlève la croix du mur, René en avale sa salive, c’est un puriste, un fanatique, un intégriste, un ayatollah de la cuisine de son terroir, et des biches et des canards viennent bouffer dans son marché de noël made in china ! Putain, il veut bruler Mélanie sur le bucher de la contrefaçon, il veut la purifier de ce schisme ou appeler benoite pour la faire excommunier et rejeter du grand livre des plat alsaciens ! Porc, agneau, bœuf, c’est le drame ! Putain, ma biche, mon canard, sortez du corps de ce pauvre René possédé ! Oh putain, les patates ne sont pas conformes, ce n’est pas la bonne marque ! Et la marinade à sec n’est pas adéquate, putain c’est une hérésie totale ! Il cherche du bois pour la sacrifier sur l’autel d’Abraham ! Il boit un coup de rouge pour ne pas s’étouffer !
Dessert. Elle dresse son assiette mais je remarque que lorsqu’elle apporte son ‘Sapin pétillant dans la forêt noire’, Catherine a encore son assiette. Je n’aime pas la réflexion d’Éric qui avoue avoir faim parce qu’il n’a pas encore ‘bouffé’. Un peu mufle ! Pain sur la table. Cédric servi en premier ! Et celui qui veut ‘bouffe’ qui trempe son doigt pour goûter la sauce, et qui insiste !
Les notes. 19 pour Éric. 18 pour Catherine et Cédric et 12 pour René avec trois 4, très mesquins !
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