UN DÎNER PRESQUE PARFAIT A NÎMES ! III
Mercredi, Marie, responsable de mission. Viva españa est le titre de son menu.
La visite de sa maison commence par sa chambre de fille précise-t-elle ! Avis aux amateurs. Jeune femme sportive, mignonne, aime la cuisine et le fitness. Soulève des poids, et s’essaye à tous les appareils ! Et que je monte et que je descends et que je soulève et que j’avance et que je me retourne pour voir s’il n’y a pas d’autres appareils et que je fais des pompes et que j’aime ça ! Après la journée, ça la détend ! A que moi aussi je suis un sportif, je fais du vélo, je suis un grimpeur. Bon sa chambre lui correspond très bien ! Enchanté.
A l’étage, le salon, canapé rouge, table basse en bois, schefflera rachitique. Il communique avec la très grande cuisine salle à manger, frigo américain, beaucoup de place. Mais le four est en bas pour éviter des odeurs ? Je pas très bien comprendre ! Hotte en haut, pas en bas ! L’odeur monte, elle va devoir descendre ! Enfin, elle est contente de sa cuisine, à sa place je rajoutais l’évier en bas et je faisais un grand salon, je déconne, je m’en fous !
Arh ! Damidot est passée par là ! Des décalcomanies sur les murs !
Les courses, avec une précision vachement intéressante pour la compréhension du diner. Elle va faire ses courses dans l’épicerie qui appartenait jadis à sa famille et dans la quelle elle a travaillé. C’est ce qui explique ce léger pincement au cœur imperceptible pour vous qui êtes des êtres cruels et sans pitié, mais terriblement éprouvant pour moi qui suis un grand sentimental.
Des tomates cerises espagnoles, des cuisses de poulet et un poivron vert, le reste, c’est tabou on a pas le droit de le voir.
En cuisine, en haut, où la hotte sert de décoration, la plaque chauffante de plan de travail, et le la pace intermédiaire pour poser un réchaud à gaz avec la bouteille par terre, cachée par une couverture à peine voyante, et le tuyau qui pendouille, putain, c’est une belle cuisine !
Son safran qui vient d’Espagne et ses épices aussi ; je rigole doucement ! je pense aussi qu’elle a acheté un poivron vert pour le fun, parce que ses poivrons rouges, vu l’emballage…..
Et que je descends, et que je remonte ! Et bis et ter, et diabolicum !
Déco de table. Nappe blanche, set rouge, poêle à paella au centre avec une rose rouge en tergal, ça freine ! Putain, on dirait le drapeau suisse ! Deux chandeliers en verre avec bougie noire, un éventail à un bout, des castagnettes aque son nom dessus ! Un rameau d’olivier. Vaisselle blanche, mais je ne comprends pas l’assiette creuse sur le dessus ! Les petites cuillères et les verres à eau sont mal placés d’un côté de la table. Et la serviette noire encore moins ! Putain, une table aux couleurs espagnoles ? À mon avis, la gym, ça fatigue !
Les invités arrivent. Bernadette rien dans les mains tout dans la discrétion du maquillage et des fringues ! Alexis avec une bouteille et toujours ce look de facteur et ce ton didactique ; je sais tout, je pense que je crois que … Danielle avec un bouquet gerberas feuillage dans un sac avec réserve d’eau. Cédrick avec un bouquet rond, gerberas, fougères du Costa Rica, fleurs d’hibiscus (il fallait oser), chrysanthèmes yellow reagan, solidago, lilium Akita : somptueux.
Apéritif. Déclinaison ibérique. Bon, à part la verrine de gaspacho, elle ne s’est pas trop foulée. Du pain avec du jambon, avec du fromage, une tomate anchois sur un pic : primaire ! Sangria blanche ! Ça change du champagne. Rameaux d’olivier et bougie éteinte ! Bof !
Et Bernadette n’aime pas le fromage non plus ! Et Bernadette rigole toujours en cassant ! Et pour Bernadette, ce n’est jamais grave !
La ‘anchois’ de Marie fait parler Alexis, mais avec Marie, on a l’habitude ! est-elle blonde ?
Uni bière blonde ! whaf whaf ! Elle voulait regarder dans le dico mais elle n’a pas eu le temps, surtout que le ‘h’ ce n’est pas au début, il faut tourner des pages !
Et la bougie est toujours éteinte !
A table. Regardez la décoration, avant que j’enlève l’assiette de décoration pour le service. Je ne comprends plus rien ! Car ensuite, les assiettes creuses ou les bols, qui ne servaient à rien, ont aussi disparus ! Elle fait goûter, traditionnellement, la paella à Cédrick qui la trouve à point !
Et que je descends dresser mes assiettes pour l’entrée : gambas et sepias sauce romesco.
C’est pas génial d’après les convives, car c’est froid, normal, le trajet !
Plat principal. Paella au lapin et poulet, avec regambas et reseiches, putain il ne faut pas gâcher !
Visite du plat qui cuit en phase finale avec placement des moules et décorations avec les gambas. Passionnant ! Viens à la maison, voir les moules… qui cuisent ! Putain, mais c’est qu’elle s’y croit ! Et Cédrick qui trouve que ça sent bon, et Alexis et Danielle qui restent assis !
Et elle apporte son plat dans des assiettes en forme de barque, sans mettre une assiette dessous ! Putain, à quoi servait tout l’empilage initial ? Aucune logique !
« Les couleurs de l’Espagne ; le rouge le blanc et le noir ! » Elle en rajoute !
Et ces cons de footballeurs espagnols qui jouent avec un maillot rouge et jaune !
Et la musique en fond sonore qui est brésilienne donc portugaise ! Je pleure !
Et dire que certains croient que je déconnais lorsque je disais que personne ne savait où se trouvait le Guatemala ! Vite! Un mouchoir !
Un accident ! Patatras ! tantantan ! Le grain de riz coincé dans la dent creuse d’Alexis ! La tête, on dirait qu’il vient d’avoir une attaque ! Un piment, un morceau de poulet pas cuit, une gamba avariée, une moule saignante ? Non un grain de riz pas cuit !
Bernadette rigole devant mais derrière avoue que c’était trop sec et pas assez salé ! Mais elle est désolée ?
Cédrick est la référence pour Marie qui lui demande son avis. « Pour être honnête et franc, tu t’en es pas trop mal sorti ! »
« Non, je ne l’ai pas trouvé bonne, le riz était pas fini de cuire ! » Et à lui, on ne la lui fait pas, il ne mangerait pas des épluchures de courgette lui, parce qu’il est franc, lui, et honnête !
Animation castagnettes, et hop la bougie de la table basse est allumée !
Pour Cédrick, c’est un grand moment de solitude. Remarquez c’est sûrement moins pire que lorsqu’il se prenait pour un taureau avec ses cornes de pacotilles et qu’il essayait d’apprendre les rudiments du secouage de muleta à des hôtes peu inspirés et pas convaincus !
Bon, danse et castagnettes. Une question me taraude ; est qu’il y a un rapport avec les coucougnettes du taureau qu’on donne au torero qui vient d’ôter la vie d’une magnifique bête ? Car de nouvelles voies peuvent s’ouvrir, pour moi, pour expliquer ces coutumes ancestrales qui perdurent malgré leur insupportable barbarie.
Dessert. Douceurs de Valencia. Gâteau au chocolat, glace et mousse nougat.
Moment d’inquiétude pour l’hôtesse qui n’avait pas de cuillères assez petites pour pénétrer dans sa verrine. Putain, ça me rappelle une fable de la Fontaine dans le pré. La cuillère est triste et désemparée devant une ouverture dans la quelle elle ne peut se glisser pour satisfaire sa vanité et vouloir procréer.
La cuillère est dure, elle ne peut se courber, la cuillère est fière elle ne peut reculer. Une aide familière s’en vint pour l’aider. Il suffit qu’elle se retourne, et le tour est joué !
Mais de la première pluie, la cuillère n’est pas tombée et elle comprit fort vite qu’en procédant de la sorte, la verrine ne pourrait jamais enfanter.
Moralité : Quand le vit n’est pas adéquat, tu ne pourras pas être papa !
Les notes. 19 pour Danielle et Cédrick. 18 pour Alexis. 16 pour Bernadette, qui n’est pas très ouverte, qui rit et qui casse. (5 en cuisine et 5 en déco).