UN DINER PRESQUE PARFAIT A PARIS ! II
Mardi : Zazil, en France depuis cinq ans, une mexicaine, qui tire aussi le tarot maya, très différent de nos tarots divinatoires, même marseillais, mais également illusoires et ‘pièges à cons’ sauf que ce tarot est beaucoup plus symbolique et donne l’impression, par son exotisme, d’ouvrir des portes mystérieuses, et c’est ce que les gogos demandent. Voila, c’est fait !
Un peu de pub pour sa petite entreprise d’art divinatoire. Je ne vais encore pas faire un chapitre sur l’appellation ‘art’ pour ce ramassis de conneries, mais le cœur y est, donc sur une petite table, avec les fameuses cartes et un petit modèle du Castillo de Chichén Itzá pour faire couleur locale, armée d’un pendule hecho en Taiwan elle s’éclate, enfin, j’espère ! d’ailleurs sa cliente va se lancer dans ses projets, la voila rassurée, elle va pouvoir aller chez sa manucure ! voila, c’est encore fait !
A la lecture du menu on s’aperçoit très rapidement de la différence de niveau social et culturel entre les autres participants.
Chez elle, salon à gauche en entrant, de chaque côté du dieu écran plat, des canapés, dans l’alignement des fenêtres, un benjamina à droite, une cheminée qui ne doit pas marcher, des chapeaux mexicains, des objets d’artisanat et des tableaux sur les murs. Une petite crèche pliante dessus l’écran. La cuisine n’est pas très grande mais a l’air fonctionnelle.
Un petit discours sur le piment. Je précise, en effet que nous ne donnons pas la même connotation pour ce qui est fort ou pimenté. Juste une petite parenthèse. Il existe des sauces tellement fortes que j’ai vu une de mes amies, vivant au Mexique depuis de longues années, tomber presque dans les pommes après en avoir seulement avalé une larme, alors que ces mêmes autochtones qui mangeaient ça naturellement ne comprenaient pas notre attirance pour cette moutarde de Dijon tellement ‘forte’. Je me méfie toujours quand un mexicain me dit que ce n’est pas fort !
Un petit tour à l’épicerie mexicaine, pour y acheter ses courses de noël !
En cuisine pour la préparation de ce gâteau ‘impossible’. Elle nous explique ce qu’elle doit faire. Putain, mais en France il n’y a rien d’impossible chez Hassan CF ! Alors une boîte de lait concentré sucré dont on a scotché la marque pour la rendre invisible, putain, il ne recule devant aucun sacrifice. Elle balance un œuf dedans, mixe et goûte en disant que c’est parfait. Je suis vachement content d’apprendre qu’un œuf dans du lait sucré c’est bon. Donc, premier niveau de difficulté réussit ! Putain, c’est dur ! Deuxième étape ; du miel au fond d’une casserole et ensuite, ouverture d’un sachet de pâte à gâteau dont la marque, qui doit sponsoriser l’émission, est bien laissée en évidence. Ensuite, au bain marie ! On peut se rendre compte de la différence de vision de ce qui est fort, facile ou impossible en passant d’un pays à un autre. Nous avons une vision assez édulcorée de ‘l’impossible’ mexicain.
Mais une question me taraude maintenant ; comment font les mexicains pour faire ce gâteau sans cette pâte ? Réponse : c’est pour cela que c’est impossible, aya !
Je note qu’elle a mis du plastique sur sa machine à faire les tortillas pour ne pas la salir !
Démoulage du gâteau impossible à rater tellement c’est facile, avec un cri de mexicain basané qui vient de s’apercevoir qu’il est l’heure d’aller travailler. C’est un mélange de l’excitation spontané d’un tarzan vieillissant qui vient de s’apercevoir qu’il na plus de viagra et que Chita va encore l’engueuler et d’un hypocondriaque qui vient de regarder le Larousse médical et qui croit qu’on va l’amputer du pénis parce qu’il vient de se coincer les coucougnettes dans la fermeture éclair. Un cri totalement naturel !
Vous venez aussi de comprendre pourquoi les mexicains se cassent de leur maison pour aller écouter les mariachis et pleurer en buvant de la tecate, cerveza hecho en mexico !
Sur sa table en verre, un dessus de lit bariolé, je déconne, c’est un poncho ! Une nappe rose, violine, lilas, cyclamen, parme (rayez la mention inutile !) en centre de table, des histoires sur les coutumes, des tiges de solidago, du wax, des cactus de chez Ikea , d’autres, d’une jardinerie bien connue dont je ne citerais pas le nom, même que c’est plus cher qu’ailleurs, mais que c’est bien décoré, et que c’est une copine de Tita qui fait pareil qu’elle ! Même qu’elle s’appelle Bota ! Putain, je suis bon !
Des mariachis (artisanat local) merde, je suis nostalgique, je vous raconterais ça une autre fois, un des chocs de ma vie, le Mexique, pays extraordinaire. J’ai la chair de poule et voila-t-y pas qu’elle a quelques larmes, ce que je comprends d’autant plus, en entendant « adios, adios, mi Mexico querido » !
Chaises recouvertes d’un tissu de poncho, couteau mal placé, beau pliage des serviettes, quelques bougies.
Maquillée, collier et copie de robe traditionnelle mexicaine, les broderies sont maintenant faites à la machine, et les originales sont plus colorées, elle reçoit ses invités qui arrivent tous les mains vides.
Pendant la préparation de l’apéritif (quesadillas au fromage, guacamole) un petit accident ; démoulage d’une sauce, essuyée avec le même chiffon par terre et ensuite sur le frigo : une autre logique ! Table basse, nappe verte, des freesias blanc. Apéro du nord (chihuahua, Ciudad Juarez ?)
C’est du tex-mex ! Cocktail Paloma avec le verre entouré de sel.
Je note la vision réductrice du Mexique de Flavio ; au bord d’une une piscine à Cancún ! Merde, reste en Italie, alors, y a pas de piscines ? Sans commentaire !
Animation ; bingo mexicain. Flavio, merde, modère ta joie !
L’italien n’est pas joueur, l’italien est emmerdeur, l’italien est chipoteur, l’italien est faux-cul ! Il gagne même un calendrier maya de Palenque, j’espère qu’il ne va pas l’utiliser comme cendrier !
Entrée : enmolada surena. Pendant qu’ils attendent, ils lisent les petites notices laissées sur la table et vous allez comprendre la raison pour laquelle j’aime le chocolat !
Feuilles de maïs, à base de sauce au chocolat. Claie n’aime pas, avec des champignons ! Awa est prête à tout essayer, mais ne fait pas beaucoup d’effort, les feuilles de maïs lui rappellent son pays mais sa témérité s’arrête là. Trevor a l’air assez ouvert et Flavioamicodebenoita aime ! Putain, un cierge, de lourdes, s’il vous plait, cuvée spéciale !
Pastel azteca, y lasagne ! Gâteau aztèque ! Awa nous ressort encore son couplet sur son plaisir de la découverte et termine par son refrain : je n’aime pas !
Trou normand mexicain. Tequila Jalisco et Mezcal d’Oaxaca aque la larve dedans qui apporterait la virilité ! Awa est déjà effrayée par cette nouvelle découverte. (Pour la voix off ce n’est pas un ver, mais une larve ou une chenille !)
Dessert : sur une assiette rectangulaire, son fameux gâteau, de la crème au citron et du café mexicain, putain, hier je pensais attendre un diner en Russie, et voila enfin du café ! Donc, ça existe ! Le café !
Ils aiment tous ! Le brave italien, naturellement y va de son appréciation sur le café !
Les notes 21 pour Awa, 20 pour claire, 18 pour Flavio qui fait ce soir, une fixation sur le bingo, la même qu’hier sur le poisson anglais. 17 pour Trevor qui n’est pas très généreux !