UN DINER PRESQUE PARFAIT A PAU ! III
Mercredi, ‘galicia y meigas’. Manuela, c’est le féminin de Manuel. Enfin, je pense. Un manuel, c’est un homme qui pratique l’onanisme, pour les femmes, est ce qu’on dit la même chose ? Non, j’ai du me tromper dans la traduction de ce prénom espagnol de Galicia, Galice en français ! C’est une assistante de direction, normal, elle aime la moto. Admirez la transition avec direction ! Enfin, elle va pas nous faire une dissertation sur la moto et ses avantages de rouler avec sa famille ?
Un look plus moderne, mini jupe et pare-chocs aérodynamiques, je parlais de la carrosserie de sa moto, bien sûr, elle nous reçoit chez elle.
Dans son salon, à droite, une table plateau en verre, chaises en fer, devant la baie vitrée, canapé et fauteuils de part et d’autre de l’écran plat sacralisé pour toutes les maisons qui se respectent.
Je hais les postes de télé plats ou pas plats et je les cache, suis-je anormal monsieur audimat ?
Cheminée dans un coin, allumée, sur un mur ,un poster d’un grand joueur de foot espagnol ; Renaud ! Cuisine étroite, en longueur, cuisinière dans un angle ; bizarre, pas très pratique, idem pour l’évier avec en plus un meuble dessus.
Courses au magasin de farces et attrapes, putain, c’est le jour. Un genre de bazar ou tout doit être made in china. Merde, qu’est ce qu’elle parle! Wuhai ; un balai, ouiii c’est mignon, et hop on retourne à la maison, elle a tout ce qu’il lui faut !
Sa décoration commence par une sorcière accrochée à une applique Ikea ! Whai !
Chemin de table bleu ; on dirait du papier ! Set bleu, papier aussi ? Rond en osier et assiette avec motif de chez ploucard le surplus du bazar ! Citrouille bougie, de chez halloween de chez china, rose noire de chez mauvais goût. Et que je t’explique que ça va être simple, et que je te décris ce que je veux faire et que je suis assise sur le fauteuil et que ma jupe monte, et monte, et merde.... Et des serviettes en papier parce que l’assiette en bois qu’elle va poser dessus ne va pas glisser. Des tresses d’aulx.
Amis de la culture bonsoir ; le pluriel d'ail est bizarre et étrange à la fois car il est double : on emploie des ails en botanique et des aulx pour les condiments. Avouez que ce genre de pluriel est très difficile à placer, alors je me fais un petit plaisir, rien à voir, bien sûr, avec le tenté d’étymologie sommaire de Manuel, au début de mon exposé. C’est cela, Oui !
Chapeautée, habillée de noir, maquillée, bas noirs, heureusement qu’il y a le chapeau, sinon….
Les invités arrivent. Nicolas un bouquet de gerberas Acapulco et de roses rouges, et un petit cadeau. Xavier avec un CD. Lule, béret blanc et rien. Laure avec un petit sachet.
Pendant qu’elle prépare l’apéritif , Xavier se change et revient habillé du maillot espagnol, mais visiblement Manuela s’en fout, elle, c’est la Galice, qu’on ne l’emmerde pas avec le pays et l’Europe. Elle c’est la Galice et son village, merde !
Tiens, la cheminée est éteinte.
Sangria avec des abricots venus directement d’Espagne et de Galice et de son village. En ce moment chapeau !
Charcuterie de Galice et de son village. Tout a été apporté spécialement à dos de mulet espagnol de Galice et de son village parce que chez nous on est des cons et qu’on arrive pas à avoir de la bonne charcuterie, à part celle qui vient d’Italie, de mon village près de San Remo, où c’est ma tante qui fait de la charcuterie maison, même qu’elle est meilleure que celle qui vient de Galice et de son village où il n’y a même pas d’équipe de foot et que Xavier a tellement l’air d’un con qu’il a intérêt à aller se changer parce qu’en Italie dans mon village, le maillot italien, il est plus beau ! Et que même Lule elle dit aussi qu’on peut les trouver dans une épicerie de Pau, mais que ceux de mon village, non ! Ça c’est moi qui le dis !
Je remarque le verre pour la sangria, j’espère qu’il n’est pas espagnol, mais de Chine, parce qu’il n’est pas très beau ! Enfin, je ne voudrais pas trop dire, ou alors un tout petit peu, mais avec ces tapas, elle ne s’est pas trop cassée !
Et Lule qui critique, elle a peut-être raison, mais putain, elle a la mémoire courte !
« La sorcière au plafond, a une tête de sorcière ! » putain, c’est sur cette phrase hautement philosophique, on sent le vécu, de Laure, que le diner va commencer !
Elle commence à me gonfler avec tous ces produits de Galice qui viennent envahir nos sillons dans les quels poussent nos melons. Merde, aux armes ! Où es tu, super Dupont ? Chasse ces espagos qui viennent bouffer le pain de nos cavaillonnais. Avec leurs fraises ils attaquent nos marats des bois, et leurs olives n’ont pas le goût de celles de mon village. Coffe, réveille-toi, Manuela fait que de nous emmerder !
Tiens, le bouquet de Nicolas est toujours sur le meuble ! Et les raisins de cette entrée ; ‘cocktail hercules’, viennent-ils d’Espagne aussi ?
Xavier pinaille sur le nom de l’entrée, ‘cocktail’ le gène. Moins peut-être que ce cure dents qui triture ses canines cariées pour en extraire ce grain de muscat qui avait obstrué le trou de sa dent creuse !
Je remarque que l’on voit très bien les yeux vicieux de cette caméra insidieuse qui s’attarde sur des détails qui vont nous faire réagir ! Je note aussi, qu’avec cette table transparente, on voit très bien que Lule est à l’aise et que sa jupe découvre ses cuisses alanguies sans protection. Merde, c’est ça la télé réalité ! Je renote que cela va très bien avec la très fine remarque de Laure à l’attention de Xavier au sujet d’un grattage de testicules, très poétique !
Hiver de Galice et sa potion magique. L’ail avec une croix pour enlever le mauvais sort. Une assiette éclaboussée de sauce, une choucroute, une potée, avec un légume vert dont on ne connaitra jamais le nom. Découverte de plat régional, de son village. Bon, je veux bien, mais pour un diner presque parfait, ça fait un peu ‘Just’.
Je comprendrais presque les réactions de Lule, si elles ne venaient pas d’elle. Lorsqu’on a vu ce qu’elle avait préparé. Mais je suis surpris des réactions angéliques des autres candidats, enfin, devant la caméra !
De retour près de la cheminée, définitivement éteinte. Atelier confection d’un philtre magique à la ‘mord moi le nœud’. Expression typiquement de mon village en Italie, avec une traduction française approximative. Je passe sur la composition complètement farfelue, qui tient plus d’un vin chaud ou d’un grog, je ne m’étendrais pas sur les incantations foireuses, assez éloignées d’un grimoire de magie noire ou blanche, ou même des recettes magnifiques des ‘Clavicules de Salomon’. Les mages et les sorciers apprécieront !
Je ne retiendrais que la cérémonie du flambage, parfaitement réussie.
Cricri ; ça flambe, comme les suzettes !
Je signalerais qu’on peut arriver au même résultat en utilisant des bananes à la place des oranges, qu’on peut aussi rajouter du gin, cependant l’envoutement ne durera qu’une semaine !
Dessert : arena y joyas. Dans une assiette ronde, un ramequin à moitié plein de semoule de blé avec raisins et amandes, quelques framboises qui viennent directement d’Espagne et de Galice et de son village, vu que les framboises à cette époque en France personne n’en fait , surtout que les espagnoles elles sont moins chères et qu’elles n’ont pas de goût.
Allo, Jean-Pierre ! C’est bon ?
« Ça m’a permis de voir qu’est ce que les galiciens mangeaient ! »
La soirée se termine presque par cette phrase ‘énorme’ de Nicolas qui aurait mieux fait de dire ‘bravo’, sans risque ! Mais le pain est toujours sur la table, alors que je ne l’ai pas vu pendant le repas ! Pas de nouvelle du bouquet de Nico.
Les notes. 20 pour Laure toujours étonnée et un peu lèche cul. 19 pour Nicolas. 18 pour Lule et Xavier avec un ‘foutage’ de gueule caractérisé de Lule qui met un 5 cuisine et un autre 5 en déco !