UN DINER PRESQUE PARFAIT À NANCY ! II
Mardi : Catherine coiffeuse présente un menu d’Europe centrale.
Un peu de publicité pour son salon familial, avec ses filles, il n’y a pas de mal à se faire du bien ! On la voit chez elle, grand salon beaucoup de bois, avec une collection de casquettes, dont une de l’armée rouge, sur son canapé, poupées russes, beaucoup de tableaux, de bibelots. Un aquarium coiffé de plantes ; tradescantia fluminensis, yucca chlorosé et ficus repens panaché. Un poinsettia (hollandais) un peu fatigué, on doit être aux alentours de noël, avec la couronne sur la porte d’entrée. A l’étage sa chambre avec un lit à baldaquin du plus bel effet kitch.
La cuisine américaine est assez fonctionnelle avec beaucoup de rangements.
Pub pour un autre commerçant, son boucher qui lui refile des os à moelle.
Déco de table ; nappe noire, assiettes rouges, des boules de noël, un serpentin en perles, deux bougies, des petits aquariums pour poissons en quarantaine avant d’être jetés dans une poubelle ou refilés à un gamin de la famille. Qu’est ce que tu veux foutre d’un poisson qui cague de partout ?
Hier, elle râlait parce qu’il n’y avait pas de verre à eau, aujourd’hui, il est mal placé ; ‘nobody’s perfect !’Au milieu de la table un pot de capsicum annuum (piment rouge, putain, mais en latin ça fait de suite plus classe !)
Elle reçoit ses invités avec un beau décolleté.
Christophe avec un magnifique bouquet ; feuilles de philodendron monstera, poireau, coloquinte, et autres légumes. Caprine, c’est pas fini (facile) avec un petit paquet. Sébastien avec son jeans et un cadeau. Marie-pierre chapeau cadeau pour l’hôtesse.
Après s’être versé de la sangria sur ses doigts en servant avec sa louche, animation pittoresque.
Chapeaux pour les hommes et coiffes pour les femmes.
Ensuite, c’est vachement intéressant. Pour eux peut-être, pour moi, je m’en fous, comprenez le !
Lecture avec accent et sous-titres de menus locaux ! Putain, déjà qu’on n’arrive pas à suivre les miettes du menu de la soirée, on nous en sert un autre qu’on ne comprend pas !
Bof, y-a mieux.
Entrée : pâté salade. Mais la salade dans une feuille de choux vert. Merde ! Ah bon ! dans une belle assiette dentelée, putain, oui, mais c’est du pâté…lorrain…ah bon,bon !
D’ailleurs, Caprine trouve que ce n’est pas délicat. Et Christophe se la joue Sherlock en émettant des doutes sur la fabrication du pâté (d’un traiteur ?)
Plat principal : goulasch à la hongroise (non, je ne dirais pas que ‘c’est ce qu’on croit’, non !) ragoût avec spätzle alémaniques. (Petite connotation sexuelle puisque la traduction de ces pâtes est petit moineau, petit oiseau donc zizi !) Je sais, c’est lourd, mais il fallait que je le place. (Non, pas mon zizi, c’est déjà fait.)
Dommage, elle apporte deux petites poteries branlantes, sur une assiette (putain, après le zizi, je déconne !) qu’ils doivent renverser eux même dans leur auge personnelle. Christophe oublie sa cuillère pour commencer ‘sa soupe’ avec la cuillère à dessert, putain !
Capri c’est fini y va de la phrase du soir « Je ne comprends pas pourquoi, ils disent que c’est pimenté, moi je ne trouve pas ! » Exemple flagrant de tolérance et de sureté de soi. Nous sommes en présence d’une personne qui à l’instar d’un mélomane qui a l’oreille absolue, possède le goût fondamental ; tout ce qu’elle aime est bon, tout ce qu’elle déteste est mauvais, et tout ce qu’elle dit est parole d’évangile. Putain, voila que je parle comme un curé du haut de son perchoir le jour où toutes les brebis sont réunies pour écouter les nouvelles de benoite. Sébastien nous avoue que le ragoût n’est pas son for, même intérieur !
Là un grand moment d’émotion au dix septième degré. Toujours par le pompier de service qui met le feu aux sentiments du déconnage (les miens) s’adressant à la coiffeuse :
« Il y a une chaleur familiale, dans ce repas, tu aurais pu être ma mère ! »
Putain, l’hôtesse, avec son putain de décolleté, des seins à faire se redresser des épis avachis sur un crane de centenaire qui a oublié de prendre sa dose de viagra avant d’honorer ou de tenter de le faire, sa maitresse plus jeune que lui de cinq ans, vu que c’est leur anniversaire de mariage et que c’est un mardi, et qu’ils attendent cette occasion depuis deux ans car l’année dernière il avait bu et il avait renversé du bleu de méthylène sur ses cachets d’aspirine et qu’il les avait confondu avec son excitant et qu’il n’y avait pas eu d’effet positif !
Merde, la gueule de la coiffeuse, décolorée, elle avale sa teinture !
Et Christophe qui en rajoute en parlant de sa tante, et ‘s’enfangue’ dans une explication pire que la précédente. Enfin tout va bien puisqu’il arrive à tirer quelques larmes dans les yeux de Catherine ce qui sauve les apparences.
Dessert : mélange sur une assiette dentelée. Christophe a le syndrome de saint thomas. C’est nouveau, je viens de l’inventer. Admirez mes connaissances religieuses, putain ! Donc, il doute de tout comme celui qui faisait partie de la bande à JC.
Dommage pour le sel et poivre toujours ‘on the table’ !
Les notes sont meilleures que celles de lundi. Je note cependant un cinq de Caprine qui nous fait un petit caprice parce qu’elle n’aime pas le rouge et le noir, merde, de plus en plus mal embouchée !