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29 août 2008

AUTRES TEMPS ! AUTRE ENDROIT !

L’exorciste. J’étais jeune, j’étais terrorisé, une éducation judéo-chrétienne exacerbait ces valeurs du bien et du mal, de dieu et du diable. Je me cramponnais à mon siège, je cherchais désespérément des barreaux pour m’agripper, je faisais le mariolle, mais je n‘en menais pas large.

Quelques années plus tard, j’ai revu ce film. Peut-être pour m’exorciser moi-même, pour me prouver que j’avais grandi, muri, et que j’avais évacué ces peurs de l’enfance, celles d’une éducation trop dirigée.

Cependant j’avais changé de lieu. Importance ? C’était dans un cinéma de Mexico. L’ambiance n’était plus la même. Chaque fois que la fillette possédée lançait des jets de vomissure verte à la face du bon prêtre qui voulait la ramener dans le droit chemin, chaque fois qu’elle ouvrait sa bouche déformée d’un rictus démoniaque, des rires fusaient dans la salle. Tout le monde se tordait de rire. Les spectateurs avaient-ils pris ce film pour une comédie ?  Les recettes du film d’horreur ne marchaient-elles pas en Amérique du nord ? Pourtant ce pays est une chasse gardée des copains de benoite. Les bondieuseries se mélangent avec les croyances ancestrales pour en faire un syncrétisme très folklorique. Peut-être que maintenant tout a changé, peut être que l’éloignement papal et les avancées d’autres religions dissolvent les restes du christianisme dans d’autres opinions teintées de superstitions nouvelles.

Il faut se méfier de ce qui nous fait peur ou rire. Il faut analyser le moment et le lieu où nous sommes sensibilisés par des agressions extérieures.

Quelquefois vous balancez une vanne qui vous parait ‘mortelle’. Le comble du comique, le summum de la finesse et de l’humour. Pas trop lourde, pas trop intello, fine, enfin, le top. Personne ne rigole, tout juste quelques sourires de complaisance, des amis sans doute. Vous vous demandez si tout le monde a compris, vous insistez : glacial. Vous changez de conversation et alors, le balourd de service (il y en a ou toujours un ) sort une blague vaseuse, bien grasse, que vous connaissez depuis des années, qui ne ferait pas rire un enfant de cinq ans, enfin, c’est ce que vous pensiez, et tout le monde s’éclate, se roule par terre. Vous avez même intérêt à participer à la fête, sinon vous allez vite être taxé de pise froid.

Ce qui veut dire que les mêmes causes n’ont pas toujours les mêmes effets, un peu comme l’électricité qui traverse une chaise !

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