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19 août 2008

ACHILLE AU TALON FRAGILE !

De la sportivité chinoise à la barbarie olympique. Leur idole déclare forfait et tous les Chinois pleurent.

Le symbole d’un peuple foule le tapis synthétique, la Chine retient son souffle. Les spectateurs gargouilles, nichés sur les gradins de cette cathédrale sportive, sont prêts à bondir pour se repaitre de la victoire annoncée de leur messie.

L’extase prophétisée laisse descendre des tribunes les manifestations de cet orgasme prévu. Les cris sont retenus pour freiner cette montée jouissive. Les ventes de sucrerie augmentent, la glace fond plus vite et dégouline sur les mains qui serrent les cornets jusqu’à les faire chauffer, les bouchent accélèrent le masticage des gommes à déstresser, les yeux écarquillés s’usent à tenter d’être les premiers à le voir fouler sa piste triomphale.

Il arrive lentement pour se mettre au diapason, derrière ses adversaires, félin, énigmatique. Le peuple gronde, les tribunes vibrent, les objectifs des caméras dissèquent chacun de ses mouvements. Il sourit et grimace. Il semble se plaindre  mais veut conjurer le sort. Il doit courir, chacun en est persuadé, il est programmé pour gagner, il le sait, chacun attend cette médaille comme un cadeau personnel.

Un faux départ, le sien semble inexorable, il boite, se baisse, et se dégrade de son numéro de participant. Il part lentement comme pour mieux laisser aux autres le temps de comprendre.

Les caméras le suivent jusque dans les vestiaires sous les regards froids des télés indifférentes. Incrédules, d’abord, puis figés d’étonnement, les chinois commencent à décoder ce retrait forcé ; leur idole blessée a baissé les armes, il ne grimpera plus sur le podium promis. Leur joie contenue ne pourra plus s’exprimer, alors, ils quittent ce stade maudit sans se retourner, sans un regard pour les autres combattants qui vont être oubliés.

Liu Xiang, l’ex-taïkonaute, n’atteindra jamais le firmament de leur olympiade, au bord de la crise de nerfs, de la dépression, bouches bées, leurs larmes coulent, et ils se cassent sans se soucier de ces gladiateurs modernes qui, dans ce stade qui se vide, vont donner leur sueur pour des pékins béotiens qui se foutent de leur salut antique.

De la sportivité douteuse au mépris le plus terrible, au chauvinisme animal le plus acerbe, quelle leçon de savoir vivre nous ont donné ces spectateurs incultes, ridicules et indécents !

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