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13 mars 2008

CHRONIQUEUR BIBON !

Je me suis réveillé. Dans mon rêve, j’étais un chroniqueur de télé. J’étais célèbre, tout le monde me voulait. Dans toutes les émissions, je faisais une apparition. Ma plume était acide et corrosive et quelquefois cynique. Mes réflexions avaient un certain côté sarcastique, mais toujours empreintes d’une part comique. Je me moquais de tout et je n’avais pas de tabous. Ni la religion, ni les grands de ce monde, acteurs ou hommes politiques n’avaient de grâce à mes yeux. Je tâtais un peu de la musique et pour le grand Johnny j’écrivais des paroles de quelques chansons. La radio me voyait aussi m’y essayer avec un certain succès. Attiré par le football, je me laissais aller à quelques commentaires bien trempés sur ce jeu adulé.

Je devenais imbu de ma personne, intolérant, j’agressais les autres. Je n’hésitais pas à les attaquer sur leurs défauts physiques, mais dès que quelqu’un, sur mes rondeurs osait s’attarder je le mettais plus bas que terre en le traitant de raciste, de tyran et presque d’obèsophobe.  Mais un jour un chanteur que j’avais taillé en pièce, lors d’une émission, me répondit violement. Mais un autre jour un acteur célèbre, lassé de mes moqueries et de mes violences sur sa façon qu’il avait de parler de lui, à la troisième personne, me fit comprendre qu’il en avait assez. Mais un soir, une femme de président était l’invitée d’une émission dont j’étais le candide caustique, et se souvenant qu’un certain jour je l’avais éreinté, à son tour elle me lança des remarques agressives. Et que croyez-vous que je fis ?  Je m’écrasais mollement comme tous ceux que je critiquais pour leur lâcheté et leur bassesse. J’étais devenu pire que ceux dont je prenais un plaisir jubilatoire à étaler les faiblesses et les manques d’à propos. Je leur cirais les chaussures, je retournais ma veste, mes réponses allaient dans le sens de leur poil, j’approuvais leurs réactions.

Il est facile, lorsqu’on est à la radio, lorsqu’on est seul, de prendre tous les autres pour des gogos. Lorsqu’on a un peu de repartie, la plume facile et acide, l’habitude venant on trouve facilement les réponses assassines et les boutades qui tuent. On se prend pour un chansonnier satirique, on pense qu’on est devenu celui qui peut tout dire parce que les rieurs sont de sont  côté. On se prend pour le grand qu’on a tenté d’être sans se rendre compte qu’on est resté un pleutre qui se cache des jeux de mots faciles et éculés. On est incapable de réitérer en face de certaines personnes les critiques acerbes dont on les couvrait lorsqu’elles étaient absentes. Bref on est devenu un péteux et un couard insignifiant.

De qui voulais-je bien parler ?

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