LES CUISINIERS !
Les cuisiniers ont pris le pouvoir !
Les maîtres derrière le piano et les dockers en salle tout juste bons à charrier les assiettes.
Parlons en des assiettes …...maintenant les créateurs bossent avec des pinces à épiler, ils dessinent et ils créent des œuvres d’art qui vont finir en merde, tout se transforme.
Non, mais ils se prennent pour des dieux avec leurs explosions en bouche, à les écouter ce sont eux qui font pousser les herbes de Provence qui vont récolter au petit jour les limes d’Australie, enfin, les citrons caviar, ou qui vont seuls crapahuter dans la montagne pour cueillir à l’aurore les fameuses fleurs encore gorgées de rosée de la bourrache bleue qui vont sublimer leur présentation….putain, la composition florale va douiller si le maître parsème son œuvre de quelques boutons de capucines avec les petites taches de sauce disposées en étoile avec un compte gouttes, et tu vas payer la salade plus cher que les truffes tout en cherchant le dos de loup homéopathique coupé chirurgicalement, mais disposé harmonieusement, sous un radis émincé et une larme de sauce relevée au balsamique de 100 ans d’âge…… d’accord c’est bon, mais tu as intérêt de faire de petites bouchées pour pouvoir au moins goûter et reprendre deux fois de la fine tranche de loup qui va peser plus que son poids total en caviar…. Heureusement que le pain, maison, est repassé en déclinant ses compositions. Les desserts sont le clou du spectacle, la forme de l’assiette augure l’entourloupe, une demi figue, savamment effilée en tranches transparentes, recouverte d’une sauce dont les éléments de la composition entretiennent une découverte féerique qui ne va durer que le temps de son envahissement par ta salive qui est déjà en train de baver en croquant les trois pignons artistiquement disposés grâce à la fameuse pince à épiler sur une noisette de chocolat safrané et truffé, piquée de deux fleurons de dendrobium blanche, le tout parsemé de fines gouttelettes de poudre d’or……
Les explications durent plus longtemps que le temps qu’il va te falloir pour déguster très, très lentement les deux bouchées nécessaires pour réaliser combien a coûté un pignon, que tu as même du sucer pour ne pas l’avaler trop vite et bien réaliser que tu es un vrai con en foutant les pignes de ton pin dans ta cheminée en hiver ….
Oui, les chefs ont pris le pouvoir, les artistes de la palette, les peintres de la mise en scène, les écrivains de l’estomac, les poètes de la communication, la décoration et la forme d’une assiette pèsent plus que le contenu du plat, il est loin le temps de la feuille de salade et du brin de persil ciselé, maintenant même l’annonce de la composition de l’assiette s’ajoute à l’addition !
Pour déconner, je dirais que la gastronomie et les chefs de cuisine sont devenus la mine d’or des gastro-entérologues !
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