UN DINER PRESQUE PARFAIT A SAUMUR ! III
Excusez ce retard, parti depuis 7h ce matin, boulot, olives, resto pour préparer l'ouverture, épuisant......
Mercredi 3 novembre, Julien, chauffeur routier, ancien militaire, qui nous fait visiter deux monuments, l'abbaye royale et la caserne. Un drôle, un marrant, la croix et la baïonnette, le goupillon et la grenade, on vous fera rentrer la religion par la force ou bien les armes vous enverront vers dieu.
Amis de la culture, bonsoir, vous n'êtes pas sans savoir que le célèbre Fils d’Henri II d'Angleterre et d’Aliénor d'Aquitaine est enterré dans cette fameuse abbaye de Fontevraud (Son cœur reposant dans la cathédrale de Rouen, capitale de la Normandie et ses entrailles en l'église (actuellement ruinée) du château de Châlus Chabrol où il est mort.) Et que c'était le fameux Richard cœur de lion roi d'Angleterre, duc de Normandie, duc d'aquitaine, comte du Maine et d'Anjou, putain, les anglais ne nous le pardonneront jamais ! Mais, il s'en fout, la caserne est bien plus importante, merde, c'est un baroudeur. "J'ai connu ma femme grâce à l'armée, je vais être papa grâce à l'armée." Putain, je ne comprends pas très bien cette deuxième confidence. "J'ai appris une certaine tolérance, vis à vis de moi-même !" Putain, il va me falloir un dico ! À l'assaut ! C'est le titre de son dîner, avec un conseil " Venez avec vos chaussures de sport."
Chez lui. L'espace cuisine, ouvert par un bar sur l'espace à manger, affirmatif. Parquet imitation bois d'imitation de caisses de vins avec une imitation de modération. L'espace salon, avec une décoration imitation marocaine.
Les courses chez le poissonnier avec une discussion intéressante.
" Les saints jacques, je pense les faire à l'unilatérale."
Le commerçant. "Oui, oui, à peu près deux minutes de chaque côté !"
"Nickel !"
Le tout c'est de s'entendre, et de parler la même langue, et d'écouter l'autre.....
Décoration et remplissage de la vitrine du meuble du salon avec képis et déguisements militaires. Les meubles sont également déguisés avec du tissu de camouflage. Casque et mannequin sans tête comme tout bon soldat.
Décoration de table. Nappe beige clair, le kaki n'est plus à la mode, assiette verte, une composition florale; santini vert, gerbera azteca, graminées, lilium dany arafin, chrysanthèmes blancs et d'autres teintés de bleu, franchement minable. Couverts à droite. Pas de couverts à poisson. Verres mal placés. Décorations militaires et summum du manque de savoir vivre, des képis sur la table.
Et visite de madame qui apporte l'échographie du futur bébé. Putain, j'attends avec impatience celui qui va annoncer la mort de quelqu'un de sa famille, mais qui va continuer, parce que le show must go on.
On sent vraiment que c'est un habitué de la cuisine, quand on le voit soulever ses blancs en neige comme un képi, après avoir peiné pour séparer le blanc du jaune, après avoir foutu le feu au papier sulfurisé, après avoir trimé pour faire cuire son riz
Dans son uniforme, rangers et camouflage du haut en bas, béret incorporé à gauche, drapeau tricolore sur le mur, il attend ses invités.
Nicole, et des verrines. Frédéric casque sur la tête, gilet de brousse, maillot du Brasil footbaballe, et des cuillères lumineuses. Ingrid en civil avec un stylo culinaire. Harold, en représentation, avec une bouteille.
Apéritif. Le patriote, un cocktail bleu blanc rouge, grenadine vodka curaçao, et un capuccino de foie gras avec une morille entière "pour lui donner du goût. " À la morille, ou au foie gras ? Bouh ! "J'ai trouvé cet apéritif très originaux." Frédéric m'éclate. Mais "La petite plante de morille se mélangeait très bien." Et Ingrid n'a rien à lui envier. Harold surenchérit "On a un cumul de saveurs qui font qu'avoir trop de saveurs ...." Putain, ma banane me regarde, on se regarde, et je pleure. Billes de foie gras enrobées de pistache, sésame et raisins secs et pain aux figues. Harold y va toujours de sa litanie des saveurs masquées par d'autres produits, mais on a l'habitude, un jour il va bouffer des savonnettes pour nettoyer ses gogues en même temps.
Animation militaire. Entrainement de combat. Veste, chapeau, ration. Saute-pneus, lancer de grenade, course en sac et médaille en chocolat. Terrifiant !
Entrée. La noix nageuse de combat. Noix de saint jacques, poireaux et feuille de brick. Assiettes chaudes noires et belles présentations.
Plat principal. Hommage à son dernier vol. Magret de canard, fromage de chèvre et miel, riz de Camargue, sauce aux morilles. Le vol du canard au dessus de la mare. Avec les oies sauvages le canard s'en allait mourir vers la méditerranée, au dessus du ciel, le soleil brillait et dessous les marécages, et le canard s'en allait avec les perdreaux qui lui rendaient hommage......les DCA tiraient, la fumée et l'odeur de la poudre emplissaient le ciel de leurs vapeurs nocives, le canard touché à l'aile gauche vacillait et cherchait un terrain ami pour se poser, mais les rafales le prenaient en chasse, et il s'écrasait dans un champ de morilles. Ci git magret, tombé dans l'assiette d'honneur. La basse-cour reconnaissante. Ça a l'air un peu sec.
Pour Harold, perturbé par l'insertion du chèvre, qui a toujours vécu dans un confinement gastronomique, Harold, pas la chèvre, trouve que ce mélange incongru, entre la carpe et le lapin, c'est une image, le choque au plus au point et le trouble dans ses convictions profondes en faisant remonter de son moi enfoui des doutes sur l'union aussi absurde d'une chèvre et d'un canard, c'est aussi une image. Bref, le touriste est fortement dérangé par ces saveurs indéfinissables qui arrivent à lui faire prendre la chèvre pour un canard et vice versa, ce qui est assez difficile, vous en conviendrez, lorsqu'il s'agit de tirer du lait. Je n'ai jamais goûté de lait de canard. Je pense que le riz sauvage est noir. Lorsque je vivais avec les cheyennes c'était notre seule nourriture. Lorsque nous allions à la chasse au canard, et aux oies sauvaaages, au dessus du ciel, vers les marécaaages .........putain, je m'emmerde, c'est long !
Dessert. Le soldat inconnu sur son piédestal. Macaron, fraises, chantilly et au sommet de ce tertre, un soldat en plastique. C'est la tombe du soldat inconnu, après celle du canard. Ce n'est plus un dîner, c'est une commémoration funèbre.
"C'était joli, mais le rendu en bouche était moins époustouflant ! " Comme en termes vomitifs ces choses là sont dites ! Ingrid veut vomir sans faire de bruit, alors elle ré-ingurgite, comme les vaches qui ruminent en regardant passer les canards qui tombent. Le macaron a l'air d'un chewing-gum.
Les notes. 21 pour Nicole. 20 pour Frédéric qui a trouvé l'animation intellectuelle, je vais craquer. 19 pour Ingrid. 17 pour Harold qui du haut de son incommensurable classe ne regarde que très peu favorablement les efforts du peuple.
Bon, ce n'était pas Byzance, mais il est gentil !
PS. Eh oui, Fred, je suis un con ! C'est beau de venir faire des courbettes et des 'mea culpa' ridicules qui frôlent le repentir et la flagornerie de bas étages dans les commentaires et m'insulter ensuite en particulier. Eh oui, je ne suis pas Chateaubriand, même pas Rossini..... par contre je me rapproche de la bêtise d'Hara Kiri, j'en conviens, en ne restant qu'un pâle adepte de ce qui devait passer au dessus de votre tête d'intello pour téléréalité. Je vous remercie de vous préoccuper de ma femme, 'avoir un con resplendissant à la maison' ne doit pas trop lui être désagréable. Il faut dire que nous avons d'autres sujets de conversation ! Désolé !
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)