UN DINER PRESQUE PARFAIT A BEAUVAIS ! I
Cette semaine il faut organiser son menu pour quarante cinq euros.
Lundi, Martine, employée de banque, espère avoir des hommes comme convives car elle pense qu'ils ont des goûts plus simples. A la lecture du menu on s'aperçoit effectivement que Maxime est assez simple puisqu'il n'aime rien. J'adore également la supputation du camionneur Christophe qui pense soit à une femme de cinquante ou soixante ans, soit à un agriculteur. Sans parole!
Elle va beaucoup utiliser la pomme, surtout pour une question de budget.
Chez elle, on descend dans sa cuisine ouverte, 'là où elle passe le plus de temps', phrase incontournable ! Si tu ne fais pas les courses, elles viendront à toi ! C'est la coopérative qui vient à la maison pour 7 euros, seize centimes, sans frais de livraison. Putain, c'est loin Beauvais ?
Salon coquet, fauteuils au look 1930, salle à manger assez vaste, grand table, cheminée, parquet et ....chauffage central, et la pendule Kensington, presque obligatoire.
Enfin, elle va quand même faire ses achats chez un discounteur, évidemment. Nous restera-t-il du temps pour le dîner, c'est une autre histoire ? Elle va donc tourner dans la ville pour dénicher chaque aliment au meilleur prix, je suppose qu'on ne compte pas le prix de l'essence.
"Elle s'est offert le luxe d'acheter des pleurotes aux lieu de simples champignons." La voix off est en peine crise de 'déconitude' galopante. Je note qu'elle fait du caramel avec des sucres en morceaux, pour faire des économies mais qu'elle va s'y reprendre à plusieurs fois.
Décoration de table. Nappe blanche. Une feuille d'anthurium comme set avec une ardoise bordée d'une feuille de formium, une assiette transparente. Une pomme verte, une décoration florale en centre de table avec lis arisis, tortuosa, beargrass.
Les invités arrivent. Eric, le premier, les mains dans les poches, un autre classique. Maxime avec un sac, avec une voix mal réglée, on dirait qu'il parle en 78 tours. Christophe avec un bouquet de fleurs chrysanthème, lis, gerbera. Massimo, l'italien de service, un napolitain, j'adore la tour penchée, avec un petit cadeau.
Elle apporte donc la marquisette, mais ni Maxime, ni Christophe ne boivent d'alcool.
Apéritif. Cocktail aux parfums de saison et plaisirs sucrés salés.
"Il faut que ça soit pas trop sucré et pas trop salé." Il n'est pas génial Christophe ? Donc sans sucre ni sel et c'est parfait. Maxime est aussi pinailleur, il pensait que la soirée allait être ciblée plus sur la Picardie que sur la pomme, m'enfin, comme il n'aime rien, en plus il a l'air étonné de manger de la pomme avec du boudin, mais c'est que c'est un grand connaisseur ce critiqueur.
A table. Ils ont l'air de critiquer parce que la composition florale vient d'un fleuriste, mais je signale que ce n'était pas grand chose, et qu'il n'y avait pas de quoi en faire un plat.
Entrée. Curiosité locale sur lit de verdure. Une Ficelle picarde, pourquoi ne pas avoir donné ce titre ? Crêpe champignon jambon. Je ne vois pas le pain acheté. Mais que Christophe mange mal, il n'a pas l'air de se rendre compte que les couverts ont des manches, on le laisse faire et il va finir avec ses doigts. Et le local Maxime qui ne connait rien.
Plat principal. Ardoise du chef et ses dames de compagnie. Poulet sauce au sucre, pommes et pommes de terre en brochette. Belle présentation avec un Christophe qui soulève doucement le couvercle de sa petite terrine comme si un oiseau allait s'envoler. Merde, où est le pain ? Pas de vin rouge, c'est Maxime qui le fait remarquer, il ne boit pas d'alcool.
Animation culturelle. Visite d'un pressoir à pommes. Tentative de faire jus. Un verre pour chaque invité. Joker!
Dessert. Palet en cage au cœur glacé. Sablé et glace au cidre maison, décoration en caramel.
Les notes. 18 pour Maxime. 17 pour Éric. 16 pour Massimo et Christophe.
Bon Maxime va surement emmerder tout le monde. Il doit régler son son.
On n'a pas vu le pain.
Christophe parle beaucoup, il dissèque, commente, explique, tente de faire des discours pour se justifier et casse ensuite allègrement, on le verra chez lui.
Attention, que des pinailleurs ! A mon avis sous-notée.
La semaine s'annonce pénible !
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