Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Râleur
Râleur
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
2 septembre 2010

UN DINER PRESQUE PARFAIT A ARGELES ! III

 

Mercredi, Jimmy, commerçant forain, brut de décoffrage, un peu rouleur de mécanique mais sympathique et pacifique, dans un style peu académique, à la rhétorique assez problématique, s'applique à nous préparer un repas peu alambiqué, rien de gastronomique, pas trop sophistiqué, un exercice stylistique assez spécifique avec des plats peu exotiques, je doute de son esthétique et je reste septique, alors, je pronostique que le peu diplomatique homme préhistorique Lionel qui critique, va le rendre neurasthénique.  Mais pas de polémique, cette rubrique n'est pas trop philosophique  ni démagogique comme indiqué, ni tout à fait atypique, ou carrément merdique pour certains critiques égotiques et médiatiques, mais seulement sarcastique et satyrique, un peu de sémantique pas théurgique, je le revendique, juste pour vos zygomatiques !  Ouf !

Donc il vend sa marchandise déballée à l'entrée du camping, et même les jeunes le tutoient !

Mais c'est un autre camping et on a droit à la visite...complète, et tout et tout. 

Ensuite, c'est le tour de sa caravane, moindre standing, chambre plus petite, toilettes exiguës, canapé modeste, cuisine syndicale. On ne joue pas dans la même cour que les deux premiers candidats. Nous sommes chez le peuple pas pipeule.  Présentation de Jo, la patronne de Suzanne, la chienne du camping. Merde, j'ai dû me tromper dans les prénoms, ah non, la chienne n'a pas de lunettes.

C'est l'escalade. Pour les courses, il part en camionnette. Ah, mais lui il sort de son camp qui n'a pas d'épicerie, la masse voyage monsieur.

Nous apprenons de la bouche de Lionel qu'Olivier est 'savoirien' comme lui d'ailleurs. Bouh! 

Vu l'installation électrique de sa cuisine improvisée sous sa tente d'apparat, on commence à se poser des questions. Je le trouve assez agréable ce brave marchand ambulant qui ne se prend pas la tête. Même son frigo n'est pas de compétition.

Mais que vois-je sur sa main droite, à la naissance du pouce, un tatouage ostentatoire de trois points en triangle. Putain, c'est le complot mondial ! Ils sont partout, même au camping. Enfin, j'ai des doutes...

Je remarque le bol ébréché, mais je ne veux pas trop l'accabler. Il fait avec le minimum syndical et le maximum d'aides, il demande même qu'on aille lui chercher un zeste de citron. Oui, oui, un zeste, faut pas gâcher.

Décoration de table. Couleurs catalanes, avec ballons. Nappe en papier, punaisée sur les planches. Comme chemin de table, une palme plus très fraîche, assiette blanche. Bracelet de sa fabrication comme rond de ses serviettes en papier. Bougies. "Les fourchettes y s'étaient bien à gauche." tout va bien. Verres retournés.

Changé, bermuda de compétition aque les poches, il attend fébrile ses invités.

La table pour l'apéro est décorée comme la principale et couverte de branches de laurier rose...très toxique. Des fanions, des fleurs en plastique et des lampions complètent ce bazar plus près d'une décoration guinguette que d'une table de dîner même pas trop  guindé. C'est l'improvisation totale. Touchant. Partir de zéro pour arriver à pas grand chose.... 

Marcel Olivier, pas rythmés et bras en cadence, arrive sans peur. Lionel le bouffon qui se la pète arrive avec des échasses urbaines, pour en mettre plein la vue au plouc ambulant. Mais tout le monde s'en fout, c'est le flop et le plombier est bougon. Béné grand sac en bandoulière. Evelyne toute froufroutante, décolleté, collier, classe, avec un petit cadeau : son tablier pingouin érotico-comique. La sensualité qui s'échappe de ce tablier n'a égale que les fantasmes qui s'en dégagent. Enfin le complément vestimentaire idéal pour le trolley des Balkans ou la brouette tchécoslovaque. On peut glisser sur le parquet sans risquer une écharde, on peut surfer sur le carrelage sans craindre les interstices sournois qui peuvent freiner quelques ardeurs acrobatiques improbables. En plus quelques cuisiniers portés sur l'onanisme intempestif peuvent y trouver quelques avantages pratiques, ce qui leur évitera de se laver les mains pour continuer leur besogne culinaire. 

Apéritif. Saveurs et douceurs méditerranéennes. Et on trinque avec une boisson inconnue.

Et Olivier renverse son verre. Et c'est la dinette ; brochette, toast chaud chèvre et miel.  Ils sont plus gênés que critiques, sauf Lionel, méprisant, dédaigneux et hautain.

Animation. Replier le plus vite possible une tente dont je ne citerais pas le nom ; la fameuse Quechua deux personnes. Le combat est titanesque, sur le sol des fresques, des arabesques, c'est burlesque, canularesque, carnavalesque, presque grotesque mais l'homme dompte toujours la bête qui sommeille en lui. Même Lionel aime cette animation qui met en exergue l'aide qui anime les campeurs !

A table. Lionel n'aime pas, normal.

Entrée. Nid de fraîcheurs sucrées et salées. Melon sauce au Banyuls avec du jambon niché à l'intérieur et un petit drapeau pour faire comme au snack. Il me fait de la peine. Lionel en devient même méchant à force de se la jouer grand connaisseur des cabanons du bord de l'eau et des self-services des bacs à sable.

Mais Jimmy criquet a oublié son carpaccio de saumon au four, putain, même les espagnols ne faisaient pas ça. C'est la glace chaude, le tartare bien cuit, l'eau lyophilisée, la viande végétarienne, merde, dommage !

Plat principal. Bifurcation dans l'Aisne. Putain, on est monté bien haut. Pour aller de Cavaillon à Argeles, même sur mer, ce n'est plus une bifurcation, c'est le Paris Dakar.  Belle présentation. Une patate ouverte laisse échapper sa sauce graisseuse sur son tablier d'aluminium ouvert pour laisser apparaître ses charmes intérieur dévoilés aux yeux des convives étonnés. Le soleil couchant, qui vient se refléter sur sa surface, laisse échapper des points scintillants qui vont illuminer le reste des aliments d'une multitude de points incandescents qui semblent rendre irréel cette présentation... merdique. Le morceau de viande adipeux est recouvert par des carottes trop cuites dont la sauce crémeuse épaisse et presque figée tente de cacher aux convives trop guindés quelques malformations peu esthétiques. On peut apercevoir quelques morceaux de tomates et des oignons naufragés qui espèrent rester encore présentables sous les fragrances trop prononcées d'un vin blanc trop présent et peu millésimé.

Bon, il n'y a pas de verre à eau, et visiblement pas de pain. 

"Jimmy avait envi de nous combler." Attention Bénédicte, attention à ton vocabulaire, il pourrait-y avoir des personnes qui seraient tentés d'essayer le fameux tablier, attention !

Et Lionel qui trouve la sauce excellente. Et Olivier qui s'enfonce dans son manque total de connaissances culinaires. C'est marrant Olinel et Liovier. Bon, ça ne fait rire que moi.

Dessert. Crema catalana. Crème brûlée avec l'instrument adéquat et pas avec un chalumeau, mais avec une bonne dose de mensonge, du foutage de gueule, puisque malgré ses allégations il a utilisé une préparation déjà toute prête. 

Il y a encore des couverts sur la table, mais pas le pain, et pour cause.

Les notes. 21 pour Olivier assez tolérant. 20 pour Bénédicte compréhensive. 14 pour Evelyne, son 4 en cuisine est méchant. 10 pour le frimeur de service qui veut toujours se faire mousser, ridicule.

Pas terrible, mais doit persévérer, s'il est seul, peut tenter l'amour est sur le champ...de foire. C'était du Zola.

Jimmy en cuisine, c'est Freddy dans le pré.

 Le miroir aux alouettes.

Il  espérait en vendre plus des bracelets, vers l'échafaud la six le fait  monter.

Il a mal lu son contrat, il croyait devenir une vedette, il en a perdu la tête.

Faut-il en rire ou en pleurer ? 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Désolée Julie, je vais rendre à vous Julie ce que j'avais attribué malencontreusement à César. <br /> Entschuldingen Sie mich, so sorry. I shall not do it again.<br /> Pour les mots croisés, j'adore tout ce qui est alambiqué ou au troisième degré, c'est beaucoup plus amusant que de faire des mots fléchés.
Répondre
J
C'est Julie qui a trouvé le réponse, la mère spicace, c'est elle.<br /> <br /> Non, en fait je suis pas fortiche en mots croisés mais là, sans doute à cause du contexte politique, j'ai trouvé tout de suite.
Répondre
L
Vous êtes perspicace ou mère spicace. Bravo c'était "magnétophone". Le hasard a bien fait les choses. J'ai mis quelque temps à trouver car j'étais à fond partie sur le jardinage... et je n'en démordais pas. Peut-être faites-vous les mêmes grilles ? J'adore celles du Fig. Mag. et de Madame Fig. en fin de semaine. Je m'y suis abonnée pour ça. J'en fais profiter des amies en les scannant et en les envoyant par mail.
Répondre
J
je vais hasarder "magnétophone", ou "magnétoscope"
Répondre
L
Bien vu, j'ai eu la flemme de regarder si c'était du masculin ou du féminin. Vous avez bien fait de me le faire remarquer car je n'aime pas les fautes d'orthographe; instruction à l'ancienne où l'orthographe comptait.<br /> Pour des mots croisés : "pour repiquer des salades". Si vous ne trouvez pas je vous donnerai la solution plus tard. <br /> Toujours une grille sur le gril pour le petit déjeuner, ça remet les neurones en place.<br /> Bonne journée à tous.
Répondre
Publicité