UN DINER PRESQUE PARFAIT A NIVELLES ! V
Vendredi, Caroline, assistance paramédicale, la belge d'origine italienne habituelle.
Chez elle, des murs, des photos, des canapés, c'est son salon. Petite cuisine.
Les courses. C'est le jour où il ne pleut pas. Elle peut y aller tranquillement, les chasse-neige ont débarrassé les rues des congères de la veille et les bulldozers ont travaillé toute la nuit sans relâche pour enlever les carcasses d'animaux sauvages venus s'enliser dans les caniveaux qui n'arrivaient plus à évacuer les torrents de boue descendus des montagnes voisines .
Putain, le bruiteur est nul. On entend presque jusqu'à saturation le bruit de ses pas dans la même tonalité sourde, comme si elle marchait avec des sabots. Sur un trottoir, dans les boutiques, dans la rue, on entend toujours son pas lourd et pesant qui en arrive à masquer même les autres bruits. Ensuite, mais ça c'est habituel, on nous prend pour des cons. Puisqu'elle n'y connait rien, elle va demander conseil au marchand de vin qui lui suggère un cépage italien, qui est justement....celui inscrit dans son menu ! Incroyable, non ?
En cuisine. J'adore la voir faire sa pâte, du bout des doigts, pour ne pas salir ses bagues.
On a failli avoir les blancs d'œuf levés sur la tête. Ma banane criait, mais non, déception !
Décoration de table. Nappe blanc cassé. Set en plastique orange. En centre de table, un catafalque de verdure parsemé de citrons et d'oranges et de fleurs de chrysanthèmes. On dirait un tapis. Serviette orange sur une assiette rectangulaire beige. Pas de couverts du tout ! Et elle pense être au carnaval, le thème de son menu !
Grégory brave la tempête qui se lève, comme tous les soirs. Il a troqué son blouson des premiers dîners contre une veste qui le vieillit, il paraît maintenant presque vingt ans et va pouvoir porter une arme pour se protéger des animaux sauvages qui hantent les rues de cette petite ville si calme et qui viennent se repaître des oiseaux qui ne passeront pas la nuit même s'ils sont sous des porches abrités. Oh, et il a ôté son col roulé, avec un cadeau et une bouteille, mais il reste cependant élégant avec son Damart à manche longue qui met en valeur sa chemise à manches courtes. On ne voit jamais ce qu'apporte Vincent. Amélie avec son sac vert flashy et un petit cadeau. Aline dans son costume traditionnel avec, elle aussi, un paquet.
Apéritif. Malvasia et “ses compagnies”. Bien vu Grégory, ça finit en 'a' c'est donc italien. Donc, ce cépage italien avec trois verrines; asperges, mousse de jambon de parme et tomate mozzarella.
Curieuse position des asperges et les verrines apportées à la main, dommage, il y avait pourtant un plateau.
A table....pas plus carnavalesque que je ne suis un adepte des couillonnades benoitienne et orbi et de ses nombreuses pérégrinations œcuméniques pour réclamer le pardon des violations caractérisées intempestives et répétées de ses sous fifres égarés dans leur interprétation immodérée de l'amour fraternel. Et ce paillasson de mousse sur la table.......c'est l'eau de la lagune qui 'tourne' en été .....Amis de la poésie, bonjour.
Entrée. Orchestra di zucchini e melanzana sous son chapeau blanc.
Bon, Vincent, il faut arrêter la glace au rhum, même un allemand, première langue sait que les zucchini sont des courgettes, melanzana d'accord, m'fin ce n'est pas de la charcuterie mais une aubergine. Pour le chapeau blanc, il faudra revenir en deuxième semaine. On reste dans la semaine des intitulés tarabiscotés façon rebus pour dérangés du bon sens.
Elle apporte avec des gants de boxe isolants très décoratifs et classes, ses poêlons orchestraux sans sous assiette.
A mon avis, Amélie doit avoir un début de paralysie faciale 'a frigore' avec une perte du goût, plutôt paragueusie, due à l'abus inconsidéré en rapport avec vous n'êtes pas sans le savoir, de piments en rapport avec la situation géographique de l'Afrique par rapport à la Belgique
Ma che la ricotta c'est mieux !
Animation intellectuelle sur la gastronomie. Enfin, c'est plutôt un exercice de traduction italiano-belge. Aline, la patrie de Caroline est la Belgique, on ne va pas commencer, là aussi à planter la merde. Un petit déguisement de Gilles, on se demande pourquoi, et c'est parti. On se croirait dans un hôpital. Là, c'est le carnaval ! Voila ! Ça le fait !
Plat principal. Gondole di Vitello et son chapeau à plume.
"Je vois un canard ou un animal à il y a des plumes." Amélie est de plus en plus explicite. Mais il n'y a pas d' 's' à plume !
Donc un risotto champignons des bois. La précision 'des bois' est assez importante, en effet, de part son travail, elle est assistante médicale, et depuis Grégory, qui avait demandé chez la crémière de la crème culinaire, des fois que.... il est fortement utile de définir l'utilisation et la provenance de certains ingrédients, surtout avec les champignons, qui ne sont déjà pas tous comestibles, mais qui peuvent provenir d'endroits où les attend le moins et je ne parle pas uniquement des pieds.... enfin, pour revenir à son intitulé, faire un rapprochement entre un risotto aux champignons et un chapeau à plume....... j'avoue mon incompétence totale pour essayer de décrypter même le début d'un commencement de raisonnement, même tiré par les cheveux, tiens, on dirait qu'elle est allée chez le coiffeur, pour tenter de comprendre le cheminement de sa pensée qui est parti d'une gondole, je me marre, pour finir sur un chapeau avec une plume. Bon, si j'étais sexuellement traumatisé et si je voyais des allusions charnelles et érotiques à chaque lapsus, ce qui n'est absolument pas mon cas, je dirais qu'elle a pensé à une gondole uniquement en référence à Venise, et qu'elle se voyait ensuite frémir sous les caresses d'une plume qu'un certain Vitello, de cette ville justement, sans doute un copain d'enfance, dont elle gardait un souvenir ému, depuis qu'avec celle de son chapeau blanc il lui avait légèrement dénudé ses seins un jour où sa mère était partie acheter les champignons pour l'orchestre 'Zucchini et ses joyeux melanzana', du village. Voila comment naissent les fantasmes.
Il me semble que Vincent est servi en premier. Vin rouge dans le mauvais verre.
Putain, toutes les semaines c'est pareil, les candidats, à l'imagination débordante, se débrouillent pour faire les mêmes plats.
Dessert. “Sous mousse” à l'italienne. Bon, on dirait qu'elle le fait exprès, que pour me déranger. Si ce n'est pas un lapsus calami, je donne ma langue au chat. Ça c'est bon!
L'évocation érotique sous jacente torride qui émane de ce titre, peut en laisser plus d'un perplexe, mais je vais résister à la tentation. On peut décortiquer chaque mot et on peut découvrir la signification voluptueuse de l'intitulé du dessert, puisque ce plat en est un ! Mais je n'irais pas plus loin dans mes sous entendus car ce qui se passe sous la mousse, même italienne, reste du domaine du privé !
Putain, un tiramisu. Je n'avais encore jamais lu un truc pareil !
Elle apporte un verre, en premier, à Vincent, sans soucoupe, cuillère à part, façon cantine. Bof.
Je n'écrirais rien sur ce qu'elle a voulu représenter avec des grains de chocolat, on tombe dans l'absurde. Ce soir c'est à haute dose, il y a du jaune et des points noirs et c'est un clin d'œil au marsupilami, putain, houba houba , c'est le délire le plus total, elle a du leur faire un space brownie . Il y a un marsupilami dans le tiramisu, c'est une histoire belge !
Les notes 20 pour Grégory. 19 pour Vincent et Amélie. 18 pour Aline.
C'est Aline et j'ai crié, qui reporte la palme de cette gentille semaine. Ils n'ont pas tout aimé mais sont restés corrects dans leurs notes aseptisées.
Les belges ont dans leur cœur tous les les italiens qui chantent en France !
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