UN DINER PRESQUE PARFAIT A LA NEIGE, TIGNES ! I
Lundi, René, animateur de radio, à Tignes, avec son menu ; ‘Tous en piste, faut que ça glisse !’
Une voix à la JC Bourret, très radiophonique.
Chez lui, appartement de station, beaucoup de bois, moquette. Ses CD, sa télé, le coin salle à manger, table en bois, quelques roses jaunes, sûrement des sphinx, une tige de cymbidium en plastique. Une cuisine assez grande, en longueur, pas d’étalage d’appareils sophistiqués, mais fonctionnelle.
Les mêmes phrases que dans les villes de la plaine ;
_Oh lala, c’est l’heure ! Il faut que je me presse, je suis à la bourre ! Oh oui !
Pour les courses, il ne s’emmerde pas, chez Jean-Michel un restaurateur qui lui a fait un bag spécial ‘tout est prêt’, je te découpe les poulets ! Et on ne nous dit pas ce qu’il y a dans les autres emballages, mais je le suppute, fortement ! Et puis, comme le dit la voix off, chez un restaurateur, on risque de trouver de bons produits !
En cuisine, préparation de sa tartiflette. Avec de la mangue. Une invention à lui. Il a fait des essais, et il s’est dit, qu’avec de la pomme, c’était sympathique, mais avec de la mangue, c’était une bonne idée. Mais moi, je me suis dit que je ne le crois absolument pas, puisque lorsqu’on le regarde cuisiner, il suit à la lettre un livre de cuisine, avec le titre ; poulet au reblochon, tartiflette à la mangue ! Bien essayé. Putain de télé !
Décoration de table. Nappe blanche. Panneau de piste comme set. Galets, cristaux, des branches de sapin, un sécateur suffisait pour les couper, des pignes. Pas de couverts à poisson, deux verres mal placés ! Lampe. Pas d’assiette. Bof !
Belle chemise de soirée, il finalise son dîner et attend ses invités. J’adore les mecs qui goûtent bien dessus la marmite, pour ne pas faire perdre aux autres des résidus baveux qui pourraient s’échapper de la cuillère !
Tristan, avec une bouteille. Il est content, il voit la tête de la voix qui parle dans la radio !
Chloé qui fait dire à l’hôte de la soirée « Qu’elle n’allait pas à reculons et qu’elle voulait participer ! » et lorsque l’invité lui demande si elle peut s’enlever les chaussures, je me dis, toujours à moi-même, dans un grand débat personnel, un conseil œcuménique entre mon moi et mon ego, mon ‘sur moi libido’ étant exclus, que peut-être cette soirée à la montagne allait atteindre des sommets ! Pas le temps de poursuivre ce soliloque privé, qui était en train de prendre une drôle de pente, normal, que Carole arrivait avec un amaryllis rouge. Aucun sens de l’hospitalité. Pas de présentation, pas de vestiaire. Sylvie, la dernière doit aussi passer par ce vestiaire improvisé, sans qu’il n’esquisse non plus le moindre geste, pour l’aider, en lui prenant ses vêtements ou en l’aidant à les ranger. Aucun effort non plus pour mettre en contact les invités, il reste un observateur statique mais légèrement en manque de convivialité et j’ose, d’un peu de savoir vivre.
Apéritif. Quand la Savoie pétille à l’apéro… pétillant de Savoie rosé, soupe au lard, apportée sans ambages, ni fioritures, ni assiette dessous ce bol à l’allure spartiate, des mouillettes sur sa luge de bois qui est censée être le fils rouge de l’apéro, et que je ne comprends pas pourquoi, du sérac, un fromage de vache apporté également cavalièrement à la bonne franquette. Apéritif pique nique ! Aucun effort de présentation, les couteaux en vrac, comme l’étaient les petites cuillères. Apéritif raclette !
Animation. Et on remet ses chaussures pour une course de luge sur une pente plate, enfin qui ne descend pas trop. Après les JO, nouvelle soirée sportive nocturne, moins dix et pas de spectateurs, mais la télé. Bon, joker ! Quelle idée de sortir des luges par un froid pareil, alors qu’elles étaient en train de se reposer après un travail harassant où elle doivent supporter toute une journée, les contreforts escarpés et pas toujours moelleux de ceux qui veulent dévaler les pentes, sans risquer de tomber de trop haut !
A table.
Entrée. Le grand bleu vient au grand blanc. Huitres pochées et saint Jacques. Beurre blanc. Rien ne correspond au style de l’appartement, ni le plat, dont nous n’avons pas vu la préparation, ni les assiettes, et c’est là que je me dis, moi aussi j’ai le droit de me parler, que son copain le restaurateur y est sûrement pour quelque chose. A mon avis, il n’avait plus qu’à faire réchauffer.
Plat principal. Le reblochon c’est tout bon !!! Poulet sauce au reblochon, tartiflette avec de la mangue. Tiens il y a du vin rouge dans un troisième verre, toujours mal placé. Que je déteste ces invités qui ont besoin de se pencher, presque à enfouir leur nez dans l’assiette, pour tenter de capturer quelques odeurs agréables pour vérifier ainsi, si le plat est mangeable. Suprême raffinement !
Dessert. Dernière descente aux flambeaux. Rissole de poire à la cannelle, flambage au génépi, avec une bébête dans la bouteille, façon bronzés, en l’occurrence il s’agit ici, d’une vipère. Pain sur la table. Visiblement ils n’aiment pas trop l’eau minérale.
Notes. 22 pour Chloé. 20 pour Sylvie. 19 pour Tristan. 18 pour Carole, avec 5 en décoration, j’aime lorsqu’elle sent aussi la branche d’épicéa……
Repas à la montagne entre copains de demain qui s’ignoraient la veille. Aucun effort de l’hôte de la soirée qui s’est contenté d’offrir son appartement pour ce repas sans relief, un comble lorsqu’on est à la montagne !
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