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30 juillet 2009

UN DINER PRESQUE PARFAIT A SAINT ETIENNE ! III

Mercredi, Alexandra, gérante de société qui s’occupe aussi d’apprendre le français aux joueurs lusophones de l’ASSE. Le titre de son menu : Os descubrimentos. (Les grandes découvertes.)

Salle à manger cuisine, beaucoup d’objets artisanaux portugais. Collection de coqs de Barcelos.

Vieille légende portugaise. C’est l’histoire d’un mec qui est condamné au gibet. Il est innocent, normal. Mais lui, c’est vrai, c’est une erreur judiciaire. Il ne fume pas et comme dernier vœu, il veut essayer de défendre sa cause. Il demande à être entendu par le juge. Ce dernier est en train de bouffer. Il ne veut pas gâcher son repas et le reçoit en mangeant. Sur la table, il y a un coq braisé. Le mec il implore la vierge de faire un miracle. Merde ? Avec toutes les cathédrales qu’on lui a construites, elle peut se lâcher. Pas le temps de demander au juge s’il souffre de la goutte ou s’il a des hémorroïdes. Il faut aller vite, alors il tente le coup de poker. « Si je suis innocent, que le coq se lève et chante ! » Putain le mec, il devait s’appeler Copperfield ou Houdini, l’histoire ne le dit pas, mais ce fut fait !

« Y-a un truc ! » Aurait dit Garcimore, qui était pourtant espagnol.

Depuis, ce coq est devenu un emblème au Portugal. Il symbolise la foi, la justice et la chance.

Imaginez un peu si le juge avait été athée, s’il n’en avait eu rien à foutre et si c’était le dernier coq de la basse-cour !

Les courses aux jardins ouvriers du jardin du soleil. Pas de voisins gênants, bonne exposition, terre de bonne qualité, engrais tout proche, derrière le cimetière.

Décoration de table. Nappe traditionnelle, verres bleu ‘azulejos’, filet de pêche comme chemin de table, coquillages, bougies. Disposition bizarre des couverts. Vase au long col avec un rameau d’olivier.

Les invités arrivent. Toute de noir vêtue, Fatima se présente dans un ensemble noir et tunique jaune, mesdames et messieurs, bonsoir. Elle gravit les marches en sautillant, les mains vides, normal elle doit tenir son grand sac de la même couleur que sa tenue, boucles d’oreilles noires bague et bracelet et chaussures assortis, cheveux tirés. Florence la suit de très près, rose bonbon déjà sucé, un cadeau enveloppé dans le même papier d’emballage vieux rose, toujours froissé. Peigne de la même couleur, ni sucée ni froissée, qui retient ses cheveux ramenés d’un seul côté. 

Alors, même blague à la con, c’est pas chez toi, c’est chez un autre. Pascalcouture, reçu par Fatima qui a bénéficié de quelques cours de portugais accéléré, même tenue de baroudeur soixante-huitard, un cadeau. Et Floflo qui coupe tout l’effet de la miss ex fringue, en annonçant elle-même qu’il y avait une méprise ! Ouh lala, qu’est ce qu’on rigole !  Hervé, avec sa chemise rouge du dimanche, et un cadeau également.

Sur le bar improvisé, apéritif. Porto e vinho verde choriço assado em aguardente

Des œufs de poulpes pour Fatima qui ne mange pas de porc.

Animation. Costumes traditionnels pour tout le monde. Putain, heureusement que notre Fatimajemefriguemaisçanesertàrien aime son œuf de poulpe, sinon, c’était la crise ; une nouvelle tenue qui va cacher la sienne. Merde, devant la télé et elle est obligée de passer des vêtements qu’elle n’a pas choisis. Pascal en pêcheur, filet sur l’épaule, bonnet de nuit noir, magnifiques rubans rouges très virils sur ses chaussures délicates. Dame aux sept jupons pour Fatima. Changée de pied en cap, à son aise ; tout le monde la regarde, chapeau pompon ‘belphégorien’. Elle ne regrette pas cette nouvelle transformation. Florence en tenue colorée, bonbon encore emballé, tablier et chiffon sur l’épaule, un pseudo turban rouge et un chemisier blanc brodé de motifs bleus qui la font ressembler à Robin Williams, monsieur Daniel Hillard se cachant sous les traits de Madame Doubtfire ! Hervé en pyjama rayé, ceinture rouge, costume discret de footballeur brésilien venu en touriste incognito. 

Le carnaval de Rio délocalisé, peut commencer. Et on danse, en plus. Folklore portugais !

Les bras levés, ils tapent du pied en tournant autour d’un feu de bois qui n’existe pas.

Ça peut toujours servir !

Entrée. Couve recheada de surpresas a moda de Coimbra acompanhada com seu caldo verde.

Soupe au chou et chou surprise de la région de Coimbra qui fait sensation !

Les portugais ne mangent donc pas que de la morue, malgré les 365 recettes pour l’accommoder.

Je note que personne ne se sert correctement les boissons dans le bon verre, normal, vu qu’hier, par exemple, personne n’avait remarqué la disposition fantaisiste des couverts.

Plat principal. Cataplana do marc om seus legumes em molho de cuentros. Une sorte de bouillabaisse portugaise dans un cataplana (plat de la région de l’algarve). On trouve cette sorte de récipient, qu’il faut agiter pendant la cuisson, dans beaucoup de cuisines, sud américaines ou africaines.

Et Florence qui fait que comme Fatima. Elle aussi a trouvé des arêtes, arrêtes, ne me touche pas !

Dessert. Os doces de Magalhaes. Douceurs de Magellan. Assortiments de desserts, figue, liqueur d’amande, gâteau de marie (sainte), bougie et cuillère dans une sous tasse ( ?).

Je remarque la façon très délicate de porter la cuillère à sa bouche, d’un geste vif et rapide, comme si quelqu’un voulait lui chiper son contenu au passage, d’un Hervé plutôt convive que chipoteur. Pain sur la table.

Ils aiment, même que Fatima veut son doggy bag.

Les notes. 22 pour Fatima. 21 pour Pascal. 20 pour Hervé qui a adoré sa décoration et qui donne un 6.

15 pour Florence, avec trois fois cinq. C’est vraiment de la mauvaise volonté.

Une chipoteuse et une emmerdeuse de première dotée d’un surplus de mauvaise volonté. Rien n’a du trouver grâce à ses yeux et à son palais d’artiste trop saturés par les flatteries de sa cuillère d’argent coincée dans ses goûts snobinards. C’était une cuisine et une ambiance beaucoup trop populaires pour faire sortir cette personne de son petit monde intello où la populace n’a pas droit de cité !

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Commentaires
J
Je me souviens à quel point elle m'avait énervée, la Florence, avec son air "j'suis trop distinguée pour ce menu de plouc". Comme on dit dans les cours d'école, "c'est celui qui l'dit qu'y est".<br /> <br /> Je l'ai trouvée sympa et nature, Alexandra, sa maison n'était pas tape à l'oeil, sa cuisine était authentique.
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