L’AMOUR EST DANS LE PRE ! I
Denis, et sa Mélanie esthéticienne. Maquillée, toujours, même pour aller vaquer à l’étable, elle fait un peu mieux connaissance avec les vaches, eh oui, il y en a là aussi !
« Elles ne vont rien nous dire ? » Et une gamelle dans la bouse. Ça vaut un masque de beauté.
Putain, il va avoir une nouvelle bête à s’occuper. Cours accéléré sur la vie sexuelle des taureaux.
« Elle est un peu comme une fleur, je voudrais continuer l’histoire, je comprendrais qu’elle voudrait réfléchir ! » attendrissant dans sa naïveté !
Pour lui faire plaisir il, va faire la cuisine. Oh, oh, il a dit oh, oh ; quel outrage !
« Il va dire femme, ici ! Bientôt ! » Elle se découvre, une peu susceptible. Lui très gentil, presque couillon, se remet en question. « C’est vrai que je ne suis pas délicat. »
« C’est blessant, si je te dérange, il fallait me mettre dans le train, avant ! »
Maintenant qu’elle est seule, c’est elle qui se la joue Valérie. Un caca nerveux. Elle boude ! Elle est seule, elle pose ses jalons. Pour quelques maladresses vénielles, elle interprète la scène quatre de la vierge effarouchée. Un gros caprice. Ou elle a réfléchi, ou on lui a demandé de revoir sa copie, alors elle revient
« Veux-tu venir chez moi, voir mon monde, je voudrais te connaitre. » est-elle sincère ?
Chacun est à un bout de la pièce. Il accepte. Elle a besoin de temps. Il lui demande des précisons sur ses sentiments. Elle reste évasive. Il lui dit même qu’il l’aime. Il se rapproche, elle ne bouge pas. Il sourit, il est touchant. Il voudrait l’embrasser. Elle ne dit rien, aucun encouragement. Il n’attend qu’un signe qui ne viendra pas. Elle reste assise et sourit. Est-ce du mépris ?
Il veut lui en montrer plus sur sa vie. Son sport : la gym. Le plouc des champs et la snobinarde de la ville. Je vais encore m’emmerder, pense t-elle . La gym, ce n’est pas son truc, et elle le lui fait savoir. En termes clairs et nets. C’est pour les filles, c’est pas un sport de mec ! Il tente les barres fixes. Dubitative, elle se gausse ouvertement. C’est ridicule !
Elle avait trouvé ce ‘oh, oh’ blessant, que dire sur ses remarques désobligeantes. Elle se fout de sa gueule devant les caméras, elle en devient méchante. La chasse, le foot, la bière, roter, c’est sûrement ce qu’elle attend de la virilité masculine ; des activités d’homme !
Sait-elle qu’on voit son crâne dégarni, sait-elle qu’elle en devient laide, sait-elle qu’avec ses cheveux tirés on dirait une vieille ?
« T’es passionné pour ce sport ? » Ironiquement.
Elle aime ce qui est macho, elle voudrait qu’il commande. N’écoutant que sa belle, il devient un chef et il prend en charge la séance. Le toutou devient bouledogue, mais c’est un contre-emploi.
Mais elle le compare à un coq ! Railleusement.
C’est le jour du départ. Elle est à son aise ; maquillée, fringuée. Des collants, merde, les ploucs ne connaissent même pas le nom de ses différentes parures vestimentaires.
Denis, laisse-la partir !
Il tente de l’humour, mais elle reste terre à terre. Elle se croit délicate, elle n’est qu’au ras des pâquerettes, petite. Il est gentil, nature, elle est peste et sophistiquée.
Devant le bus, elle se laisse embrasser sur les joues, en évitant la possibilité d’une étreinte plus prononcée. Il est triste, malheureux. Elle, sourire figée, est énigmatique, elle doit penser que c’est bientôt fini ; ouf, enfin !
Elle part en bus, son balai est en panne. Il la regarde, gentil et aveugle. Comme l’amour !