YES WE CANNES !
Certains voudraient le dénigrer.
C’est surfait, ce n’est plus ça, c’est du cinéma, c’est pour l’élite, c’est snob, il n’y a plus de vedettes, c’est du chiqué, ce n’est pas le cinéma, il y a moins de monde, c’est la crise !
Et pourtant, tous les ans, le festival, c’est la folie !
La ville est prise d’assaut ! Par avions, par bateaux, ils arrivent des quatre coins du monde.
Nouveaux plans de circulation, les restaurants sont sur le pied de guerre, les plages sont prêtes, les salles maquillées, les jardins poudrés, les statues liftées…
Loin de moi de critiquer cet engouement. Loin de moi l’idée de mettre tous les corses dans le même sac que celui des imbéciles d’un diner presque parfait. Ils ont joués un rôle ; le même peut-être, que viennent y jouer tous ceux qui se précipitent vers ces palmes de la renommée.
Je suis cannois, devrais-je m’en glorifier, depuis des générations tous les miens y sont nés, devrais-je culpabiliser ?
J’ai pu y côtoyer les stars du monde entier, j’étais aux premières loges pour voir la naissance de BB, j’ai porté les paparazzi sur les fond baptismaux quand la dolce vita les a institutionnalisés. J’ai rencontré Picasso, les Brel et Polnareff et autres célébrités. Depardieu m’a servi un coca quand j’en buvais encore, pourtant je ne pense pas avoir changé.
Ceux qui s’y précipitent seraient sans doute les mêmes que ceux qui se feraient bronzer au bord du Sahara, s’il était de bon ton de s’y trouver.
Bien sûr, il y a le snobisme, l’effet de mode, qui perdure, cependant, depuis de longues années.
Mais il y a aussi les purs, ceux qui aiment le cinéma, ceux qui le vivent.
Bien sûr, les marchands sont entrés dans le temple.
Pourrait-on en vouloir à cette ville si belle d’en être le creuset ?
On aime, on déteste, je n’y suis pour rien !
C’est ma ville, je l’aime, et ce n’est-ce ma faute, si j’y suis né ?