UN DINER PRESQUE PARFAIT A AJACCIO ! III
Mercredi : Cédric, commerçant. Continental qui a l’inconvénient d’avoir voyagé, car ce soir l’ouverture sur l’extérieur semble être un handicap.
A la lecture du menu, je ne reviendrais pas sur Paule qui veut être humoristique en appelant Champollion à sa rescousse, on se demande pourquoi, en le qualifiant ironiquement de menu bizarre, ni Corinne qui tente une lecture du menu à l’envers, ni l’air complètement désabusé de Marie-Antoinette devant un os qui n’est pas corse.
Franck arrive le premier, et en se remontant le falzar inspecte les lieux. Il est à des milliers de kilomètres de son univers Hi-Tech, alors tout lui semble kitch.
Paule, se fait du souci sur la présence éventuelle de bêtes dans ce menu déjanté, des bêtes corses, oui, mais des estrangères, non ! Corinne trouve bizarre un salon si coloré chez une personne qui a à peu près son âge. En plus elle est prof d’italien !
Au confessionnal, Cédric se confie et pense qu’il va essayer d’en placer une ce soir, en tant qu’hôte, il espère pouvoir faire des phrases, mais personne ne s’occupe de lui. Ces touristes envahisseurs ont pris possession des lieux et visitent son salon. Il apporte son apéritif, et ces parasites nouvelles générations se jettent sur ses nems maison qu’ils dévorent gloutonnement. Franck signale qu’il n’y en avait pas assez pour quatre, oubliant au passage la présence de ce pauvre Cédric, comble de la goujaterie, déjà rejeté ! Il avale même ceux de l’hôte, et les autres en cuisine, en justifiant sa voracité par une faim tenace. « Je ne peux pas dire que c’était dégueulasse, mais… » Putain, on atteint le summum de l’impolitesse et de l’incorrection !
Heureusement qu’il amène son verre avec lui sinon son Milk-shake était aussi chouravé par ces écornifleurs sans scrupule qui n’ont même pas la reconnaissance du ventre. Le bof en chef, Francky les mécaniques, oubliant son entrée sous cellophane, allant jusqu’à lui reprocher cette boisson qu’on peut trouver dans tous les fast food, sans se rendre compte qu’il nous dévoile là, le nom de son resto de référence!
Pendant l’animation, il justifie également sa triche éhontée, en disant qu’il se sert de sa vue, qui est excellente, pour voir les réponses. Il ne triche pas, il utilise ses moyens, il voit ! Nuances imperceptibles pour un être normal, mais totalement acceptées par ce personnage de mec obtus, cette caricature du tricheur !
A table, même Paule chante du Johnny, sans se faire prier. Pourtant c’est pas du Tino Rosse !
Franckyrouleurdemécanique tombe sur un os,…. de chien, normal pour les deux mégères, alors systématiquement, il vide son assiette dans la poubelle de table, sous les yeux approbateurs des mêmes harpies au comble de la joie. On fustige même Corinne qui aime !
Le ploucard, joué admirablement par Franck, doit absolument montrer sa supériorité de mâle dominant. Un plat épicé. Il aime ! Il lui faut un témoin de sa force, de sa puissance. Corinne est une victime consentante, le faire valoir indiqué. Il lui fait donc goûter ce plat qui va le confirmer comme un dur, lorsqu’elle va le trouver très relevé.
En dessert, récriminations générales pour une mangue non découpée devant les hôtes. Là, ils cherchent la petite bête pour le plaisir de critiquer, Paule oubliant même son refus de faire voir la fabrication de son fiadone la veille.
Ce ne sont pas de hôtes exigeants ce sont des hôtes intolérants !
« Je lui aurais pardonné, si au dessert il m’aurait dit…. » Belle phrase de Marie-Antoinette qui est chiante sur ses attentes culinaires mais pas trop regardante sur son emploi du français !
Les notes : 22 pour Corinne. 20 pour Paule. 17 pour Marie-Antoinette et 12 pour Franck avec un 3 en ambiance et 4 en décoration.
Cédric avoue que la soirée a été dure. Les invités se sont livrés à un lynchage en règle de ce pauvre type, le diner n’était que l’excuse pour des remarques peu courtoises et à peine voilées contre des plats étrangers symbolisés par ce rustre qui avait eu l’outrecuidance de venir se mélanger à leur sang insulaire !