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8 mai 2009

UN DINER PRESQUE PARFAIT A PAU ! IV

Jeudi : Nicolas, assistant marketing, et son menu ‘destination paradis’.

Veste, chemise ouverte, décapotable, frime, mallette pour les jetons de poker, Nico-Patrick, lunettes, les copains. On sort ensemble, on vit ensemble, on danse, on boit, et on meurt ensemble. C’était pas la devise des footeux pendant la coupe du monde ? On s’éclate, on fait les fous. Merde, il ne dit pas qu’ils jouent aussi au foot.

Chez lui, nouvelle coupe de cheveux, une coupe de joueur de baballe.

Eh bé, sa femme lui a fait une nouvelle coupe exotique ! Salon très chargé, statues, plantes, benjamina, kentia, pachira tiges tressées, yucca, sheflera, masques africains, reproductions de papyrus hiéroglyphiques. La cuisine, dans les tons de bleu est plus étroite avec peu de place pour travailler.

Pour les courses, aujourd’hui, il a bâché ! Un petit coup de drague avec la charcutière, une tournée électorale chez l’épicier. Je me répète mais que vient faire cette séquence. Un remplissage, une baisse de tonus chez les rédacteurs du script ? La présentation de sa voiture pour le concessionnaire de la marque ? J’avoue mon incompréhension !

Walkman sur les oreilles, il nous sort cette phrase sublime qui va me faire réfléchir pendant le 8 mai, jour férié, où je vais sans doute aller aux morilles : « la cuisine, c’est l’écoute de la cuisson des aliments ! » merde, ça c’est puissant ! C’est le Ludwig de la cuisine, il possède la musique des aliments qui cuisent. Tel un Van, qui composait dans sa tête, déconnecté du monde des sons, lui, branché en permanence sur une sonorité complètement différente, arrive à reconnaitre, rien qu’en les retournant, les appels musicaux de ses légumes en transe culinaire, proche de la cuisson parfaite. Cependant, j’ai un doute, sur sa conception de la cuisine, en le voyant beaucoup se servir de ses mains.  Manquerait-il de couverts ? Il y en a de partout, même par terre, visiblement sa mallette à jetons est mieux rangée que sa cuisine ! Il y a même une bouteille de vin sur l’évier. J’ai peut-être mal vu, mais à côté d’un verre de vin, un briquet et on dirait un cendrier !

Il nous disait qu’il aimait recevoir ses copains, mais vu la taille du frigo et de sa cuisinière…et que je t’écrase les patates à la main, et que je mélange avec les doigts, et que je m’essuie sur mon pantalon. Je note aussi sa tendance à ne jamais refermer rapidement la porte du frigo. 

Il remet sa préparation de purée de mangue dans un siphon, trop juste pour cinq personnes, à mon avis, au congélateur, d’où il avait sorti sa chair de crabe.

Déco de table. Nappe marron, chemin de table jaune, composition de strelitzias, à un bout, des bougies, les couverts d’un seul côté de l’assiette. Je note qu’il doit avoir un problème avec la droite et la gauche, car les verres sont bien placés en face de lui, mais qu’il a refait la même chose de l’autre côté de la table et que par conséquent cette symétrie est complètement erronée. Il en est de même pour les couverts, qui sont à gauche devant lui, et à droite en face ! Des légumes africains, du lierre en plastique autour des verres et des couverts ; on entre dans le plouc-plouc ! Le nom des invités sur des fanions Cap-Verdiens…à peine discrets !

Les invités vont arriver, sa cuisine déborde de plus en plus. Laure avec un cadeau, fait remarquer sa fleur d’anthurium rouge dans ses cheveux défaits. Manuela casquette ‘yo’, rien dans les mains.  Xavier fait sensation en rasta-Noah-docteur gynecon, coloré de la tête aux pieds, tresses, tam-tam, lunettes, cool, zen….donc, Nico : « bravo et chapeau ! » c’est parti ! Ah et Lule, j’oubliais, nouveau chapeau, nouvelle écharpe, et toujours rien.

La cuisine est sur le point de saturer, Nico en met par terre. Le cendrier et le briquet ont disparu !

Il apporte ses ravioles portugaises, made in sa femme, sur une table basse, nappée du drapeau cap-verdien. Laure pense que la banane plantain est une petite banane. Notre rasta souligne que c’est une grosse, qu’il en a une, et qu’il va leur montrer, et c’est la crise d’hystérie Manuelesque, qui saute sur l’occasion, pour ainsi dire, de nous abreuver de ses gloussements érotico-vaso-pornocatro-gaudriolo-excitatio-frénésiques, qui deviennent carrément déliriumesques lorsque notre brave Rastanico mime l’action de la tremper dans la sauce en agitant cette pauvre banane solitaire d’un va et vient, de haut en bas, assez évocateur ! Alors là, c’est la crise !

« J’ai apprécié qu’il y ait la sauce pour manger la banane » dixit Manuela, continue cet instant de ‘lâchage freudien’ ! et Laure conclue cette minute d’une rare intensité philosophico- introspective par une réflexion totalement kantienne « j’avais imaginé que la banane était comme la noix de coco ! » Putain et moi qui ne m’étais jamais aperçu qu’il n’y avait pas de lait à l’intérieur ! Mais Laure est de plus en plus épatée ! gros plan sur le jean de Nico déchiré à l’entre jambe !

Tout le monde à table et même Xavier est estomaqué par ‘la précision du dressage de la table’, putain je pleure !

En cuisine c’est l’apocalypse, il pose les assiettes, où il y a de la place, en faisant attention à ne pas écraser les plats sur le sol, il décore les assiettes à la main, et sert ses bouchées à krab. Et tout le monde trinque avec le vin blanc dans les verres …..à eau ! Mais Laure est plus qu' épatée, putain, je suis content ! Xavier tient très mal sa fourchette.

Séquence de la pince de crabe broyée entre les mâchoires très discrètement et très ‘classe’ par le maitre de maison qui signale le manque de pinces pour les pinces des crabes, putain, c’est un pince sans rire. Je le voyais très bien proposer ses services aux invités. Diner à la bonne franquette devient un euphémisme ! Xavier se suce les doigts, il n’y a pas de rince doigts ou de petites lingettes prévues à cet effet, et il se demande rêveusement s’il va pouvoir trouver un cure dent car il n’a pas pu aller se faire plomber cette putain de molaire creuse !

Séisme en cuisine, le verre de vin est réapparu sur son mini plan de travail encore libre. Il sert avec les doigts, une saucisse éprise de liberté tente une fuite. Il la rattrape près de l’évier et pour calmer ses ardeurs la passe sous le robinet, ses mains dégoulinant il ouvre le frigo, pour se saisir de la coriandre oubliée, dresse à la va vite et apporte à l’arrache des assiettes douteuses avec des ramequins pas essuyés. Il explique son plat proche de celui de Manuela, avec ses mains tenues en l’air comme celles des chirurgiens qui viennent de se les laver, mais, lui, c’est pour éviter que la sauce ne tombe par terre. Je note qu’il arrive quand même à se gratter la tête avec un doigt propre.  Mais il s’assoit quand même, j’ai l’impression qu’il s’essuie à la nappe ! La boite de sel bleue décore très bien aussi ! Merde, putain, j’ai de la peine !

Tout le monde a l’air d’aimer, sauf Manuela qui émet des critiques plutôt sournoises et vengeresses en accentuant la ressemblance avec son plat.

En cuisine c’est le tsunami !

Putain il va la fermer la porte de ce placard duquel il avait extrait cette farine indiquée par sa femme !

Episode de la bombe congelée, enfermée dans le congel, puis oubliée.

Alors pour faire refroidir le siphon et chauffer la soirée, ambiance zouk !

C’est la surprise party, Xavier n’est pas chaud, il hérite de Lule, Nico, pas con, joue le jambon entre Laure et Manuela et en profite pour s’assurer de la fermeté des muscles fessiers de Laure.  Ensuite c’est l’anniversaire de Manuela coincée entre les deux males, Laure veut aussi goûter à ce fantasme ‘triolique’. Tiens Xavier apprend vite pendant que Lule tapisse !

Il a ouvert les fenêtres de la cuisine pour en mettre sur le balcon. Tentative orgasmique du siphon réchauffé. Et c’est reparti, et que j’ouvre le frigo et que je prépare le dessert et que j’écrase les biscuits à coup de poing, et que j’éparpille ça avec les mains, à la va comme je te pousse, au milieu des carottes, d’un pot de moutarde ouvert, des épluchures de mangues d’une tétine de biberon, de la boite des capsules de gaz, d’une boite de concentré de tomates, des piles d’assiettes des plats précédents. L’évier déborde lui aussi. Putain, le siphon était trop petit !

Et il apporte les coupes, non essuyées, remplies inégalement, les mains, les bras, la figure, et même le pull, tachetés des expulsions saccadées de son engin décongelé. On nage dans la classe et la distinction ! Le pain est resté sur la table, mais on n’est pas à un détail près ! Manuela n’aime pas les mousses de fruits. Je pense qu’en plus d’être horrible son dessert doit être dégueulasse !

Putain, il referme enfin la porte du frigo !

Les notes 22 pour Laure et Bepapelule, 19 pour Xavier et 15 pour Manuela qui se montre sous sa vraie face !

Je n’aurais qu’une seule appréciation : un diner chez krad !

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Commentaires
P
Non, tu n'as pas déconné...j'ai bien tendu l'oreille !!!
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J
...au cours de certains diners, qui se transformaient franchement en séance de drague.<br /> <br /> On pourrait changer le nom de l'émission et l'appeler "le bonheur est dans la cuisine" ou "cuistot cherche l'amour".
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F
L'animation Zouk + si affinités !! Nicolas aurait-il parier avec ses potes qu'il emballerait une participante sous l'oeil friand de la caméra ?<br /> Cette démonstration publique de familiarités me laisse perplexe...
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F
L'animation Zouk + si affinités !! Nicolas aurait-il parier avec ses potes qu'il emballerait une participante sous l'oeil friand de la caméra ?<br /> Cette démonstration publique de familiarités me laisse perplexe...
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R
Capvern les bains. Pendant un moment, sur sa prononciation, cela m'a effleuré l'esprit, et puis je me suis dit, elle est cool Loule enfin Lule mais pas conne, c'est peut-être moi qui déconne!
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