IL PLEUT SUR PARIS, DIEU ME TROMPE !
Tous les ans, c’est la même chose. Le 18, je suis mal !
C’est un peu comme le vendredi saint, il pleut toujours !
C’est ma grand-mère qui me disait ça lorsque j’étais petit.
_Aujourd’hui, il faut manger du poisson et il va pleuvoir. C’est normal, on est le vendredi saint !
Alors, le dix huit me rend triste. Je n’ai pas mangé de poisson ! Et on n’est pas le vendredi saint. Putain, il n’y a pas de hasard. Et en plus il ne pleut pas !
Il parait qu’on se rappelle toujours ce qu’on faisait le jour d’un évènement important !
Je me rappelle que pour la mort de Jean-Marie, j’étais aux chiottes !
C’était presque l’été, le soleil dardait ses rayons obscènes vers une lune obséquieuse qui n’était pas encore couchée. Cette partouze céleste m’excitait et je décidais de calmer mes ardeurs sexuelles naissantes en lisant les derniers travaux littéraires du théologien germanique né le 16 du même mois et à qui personne n’avait souhaité l’anniversaire. Putain, un mec si extraordinaire, ça ne m’étonnerait pas qu’un jour il devienne pape.
Ses textes sur l’insémination et la fécondation in vitro faisaient resurgir en moi des pensées lascives assez troublantes encore plus accentuées par la vision saisissante de la première page du canard local avec la photo de cette pyramide du Louvre érigée en plein milieu de la cour, tel un organe concupiscent atteint de priapisme chronique. Les voies du seigneur sont impénétrables me dis-je, en prenant une douche bienfaitrice et salvatrice qui faisait retomber cette modification intempestive de mon anatomie transformée.
Et alors la nouvelle tomba, elle aussi me dis-je, calmé.
Mon idole, celle qui, de mon panthéon personnel, partage les vapeurs d’encens avec les Yanne, Martin et autre Le Luron, venait de rejoindre les fumées de Coluche noyées dans les effluves d’essence de sa putain de moto.
Et depuis ce jour, il pleut toujours le 18 dans mon cœur ! Même à Cannes !