UN DINER PRESQUE PARFAIT A PARIS ! II
Mardi : Eva, créatrice de bijoux. Dans son atelier avec un peu d’auto-pub, normal !
Chez elle, entrée atelier, moderne. Elle aime le noir. Salon avec cheminée, canapé devant un sheflera qui est en train de mourir en s’étiolant, tête de bouddha, branchages de tortuosa. Cuisine moderne noir et inox.
Un petit tour par une boutique de décoration, pour acheter des perles, c’est vrai que c’est vachement important pour cuisiner. C’est quoi ce cinéma, elle pouvait les acheter la veille, ou les avoir dans son stock, puisque c’est une professionnelle, merde ?
Ensuite un passage à la poissonnerie pour acheter des huitres, qu’elle n’aime pas, comme ça elle ne va pas s’emmerder, il n’y a déjà pas de cuisson, et puis des filets de lotte.
De retour dans sa cuisine, visiblement elle n’a pas l’habitude de cuisiner. Nettoyage des moules, elle aurait pu demander à son poissonnier de le faire ! Putain, elle a du user cent litres d’eau pour gratter ses moules. Elle avoue ne pas être patiente sauf pour son boulot. Elle regarde son livre de cuisine sans le lire, puisqu’elle s’aperçoit toujours après, avoir oublié quelque chose. Je pense même qu’elle ne fait pas grand-chose. Elle emploie des mots beaucoup plus hard que les miens, merde, et ses jurons sonnent assez vulgaire. Avez-vous remarqué comme un ‘putain’, mal prononcé, balbutié, voire écrasé, perd toute sa saveur pour devenir franchement grossier, en perdant sa ponctuation première, merde ?
« Je connais la recette pour quatre, mais ce soir c’est pour cinq ! » Eva réfléchit ! Elle pense. Quelle méthode va-t-elle choisir ? Humour pour les intellos !
Lorsque la télévision pose des problèmes insurmontables.
Putain, la philosophie caresse les mathématiques, Euclide rejoint Pythagore. Il faut changer l’eau du bain ou rajouter une baignoire dans un diner presque parfait. Est-ce que les moules plongées dans l’eau froide vont déplacer un volume d’eau égal au poids du chocolat à faire fondre ?
En sachant que d’habitude, elle met huit carrés de chocolat pour quatre, combien va-t-il falloir faire fondre de carrés pour faire une banana split pour cinq personnes ? Là est la question !
Sans méthode, on ne peut pas faire d’omelet sans casser des cartes. Putain, là, ça commence à chauffer, la philosophie commence à me monter à la tête, merde ! Il y a des moments où la classe, ça pèse, putain !
Déco de table : pas de nappe sur une table étroite et un peu basse (je trouve). Rabane centrale, couteau sur une serviette en papier comme dans les cantines ou les routiers, ceintures de perles aux extrémités, pas de fleurs, minable, des perles pour une mangeoire !
Les invités arrivent : tous avec un cadeau, sauf Armin avec un bouquet gerberas, choux et bambous.
Apéritif : huitres avec des bulles de coriandre. « C’est tout con ! » dixit l’hôtesse. C’est vrai que pendant toutes mes études je n’ai jamais vu d’huitre dans un amphi. Ou alors je n’avais pas bien regardé. Oui, mais ce soir c’est un mollusque à perle ! Alors !
Sur une table basse, décorée d’un cyclamen mini, après le sabrage du champagne récalcitrant par Armin, mémésuperoldwoman râle de manger des huitres sur ses genoux. Pourquoi, elle préférait les miens (humour) ? Et boire du champagne dans un gobelet !
Animation sur son travail de bijouterie. Initiation à l’enfilage des perles, Armin laisse crier son ventre qui a faim. Celui-là c’est un sournois, il veut aider, il rend service, mais il faut s’en méfier !
Entrée : salade de mâche avec des Saint-Jacques’ coupées avec un couteau à pain ! Présentation cantine. Ils mangent comme des ploucs ! Superméméoldgymtonic trouve que c’est ordinaire.
« Pourtant, j’ai tout fait comme on m’a dit ! » Peut-être qu’elle a mal lu !
Plat principal : rizotto nacré. Mémémamynova n’aime pas le riz !
Laurent trouve que ça manque d’épices, un autre que ça manque de couleurs.
Une remarque essentielle. Je trouve incroyable que le riz soit blanc. C’est vrai, merde, un riz rouge ou bleu, putain, c’était classe. Ensuite, je rejoins totalement l’opinion émise par veryoldméméquiveutfairjeun sur le remplacement d’un plat par un autre si un invité n’aime pas !
Putain, il faut faire une carte avec plusieurs plats au choix. Ce soir, c’était difficile avec mamylikenothing qui n’aime rien !
Dessert : fondant doré. Ça c’est osé, car mamynovamèredenisenjeans n’aime pas les dessert, ni le fondant. Un ramequin baveux de chocolat recouvert d’une feuille d’or. Mais le pain est resté sur la table à côté du moulin à poivre.
Tournée de tequila. Amis de la culture, bonsoir. Je suis un puriste et je préfère dire le tequila.
El tequila de Jalisco en mexicain, merde c’est au masculin. En français on peut dire ‘la’, mais dites le tequila, c’est beaucoup plus style ; le mec il a voyagé, il a une piaule à Guanajuato, merde les initiés apprécieront ! Enfin la cuervo especial (hecho en mexico) fait quand même 38 degrés, c’est pas de la flotte, et mémésuperdenisfandejojo n’arrive plus à respirer.
Moment freudien avec la découverte de pépites de sel dans le fondant au chocolat. La présence de morceaux de chlorure de sodium dénote une référence évidente à l’enfance et à la découverte du sel de la vie. Nous sommes ici en présence d’un retour à certaines sensations enfouies, de l’adolescence, superoldmamienjeans pleine de certitudes ne peut pas se résoudre à accepter ce flash-back et ne voit absolument pas l’intérêt de cette saveur remémorative de son moi antérieur.
Bref, d’après moi, elle devrait essayer avec de la merde. Je déconne, mais quand même elle devrait essayer, sans riz, bien sûr !
Avec Maïder qui mange sans sel nous allons entrer dans une cuisine typiquement sélective ? Donc je suggère aussi une carte spéciale pour régimes !
Notons aussi, pour cette soirée un anti mycoderma aceti primaire, j’en avais jamais vu avant.
Pour les notes Laurent donne le maximum 21, Maïder et Armin 19, mémésuperoldenplusjerale, un 17 avec un 5 en cuisine. Alors là ma certitude rejoint les siennes, elle se fout de notre gueule, quand on a vu ses prestations en cuisine !