AUTRES TEMPS !
Il porte plainte contre une supérette qui avait vendu de l’alcool à son fils.
Il avait retrouvé son fils mineur à l’hôpital. Ce dernier, en coma éthylique, avec 2,2 grammes d’alcool par litre de sang avait été victime d’un malaise à la plage.
« Jamais un commerçant n’aurait dû vendre de l’alcool à un mineur…Il en va de la santé de nos enfants… C’est écœurant, on vend des alcools forts comme des chewing-gums. »
Tour de passe-passe, on reporte son incompétence sur un tiers, sur un bouc émissaire qui va devoir supporter tous les manquements à l’éducation et toutes les erreurs inhérentes.
Le père dépose ses enfants (des jumeaux ; garçon et fille) dans le centre ville. (Il ne se pose pas la question de savoir s’ils sont mineurs ou non, responsables ou non, influençables ou non.)
« Mon fils a eu soif et s’est rendu dans une supérette pour acheter du soda. Il en a profité pour faire l’acquisition d’une bouteille de vodka. » Explique le père de famille.
Ben voyons ! Tant qu’on y est, et où a-t-il pris l’argent ? De l’eau pour étancher une soif pressante, c’est pas cool ! Un soda-vodka c’est trop !
Quand j’étais petit mes parents m’envoyaient faire les ‘commissions’. J’achetais du vin et des cigarettes sans qu’on y trouve à redire. Mais tout le monde connaissait tout le monde. Mes parents me connaissaient ! Aujourd’hui, visiblement, il n’en est plus de même.
« Mon fils a fait une bêtise et je ne veux pas inverser les rôles. Même si ce jour là il avait des problèmes sentimentaux, il est responsable à 90%... »
Je ne veux juger personne. Cependant, ce qui m’énerve le plus, c’est ce rejet de la responsabilité.
On n’est jamais fautif, c’est toujours de la faute de l’autre. On n’avoue, en aucun cas, sa propre incompétence. Tant qu’il n’y a pas d’interdiction, on peut. S’il y a une interdiction, on râle parce qu’on ne peut pas. Si le danger n’est pas indiqué, on n’est pas capable de réaliser qu’il existe. Manque de maturité. Recherche de l’assistance qui va permettre de rapporter la responsabilité sur autrui.
En l’occurrence, son fils est responsable à 90%, le commerçant les 10% restants. Lui n’y est pour rien ! bien sûr !
Bientôt les obèses pourront porter plainte contre les commerçants qui leur vendent de la crème, du beurre, des bonbons, etc.…et on va en arriver à rejoindre le modèle procédurier américain qui est tant admiré par certains.