FOOTBALL III

Les blindés encerclent la ville. La gendarmerie contrôle tous les ronds points. La police est sur les dents et filtre tous les passages. Les habitants sont calfeutrés chez eux. Certains vont allumer leur télé, pour ne pas sortir. Les caméras de surveillances fouinent et triturent les hordes de piétons travestis pour tenter de dénicher les hors la loi et les arrêter. Des groupes menaçants, avancent belliqueux. Troupes masquées, drapeaux au vent, les individus sont casqués, envahisseurs modernes, ils progressent provocateurs. Des bouteilles d’alcool fusent dans les jardins, des pétards éclatent, des slogans anti et pro s’envolent, des fusées explosent. La meute rejoint d’autres armées bariolées qui viennent grossir le flot des spectateurs anonymes qui veulent seulement voir ce match international. Des centaines d’hommes sont aux aguets, des milliers de militaires appelés en renfort quadrillent les abords du stade devenus un point stratégique. Pour un jeu, on a déclaré la guerre à la connerie, et pour permettre à quelques zouaves de s’éclater sur une pelouse entourée de malades hurlants des insanités, on a transformé une ville et un stade en un camp retranché. Verrue inesthétique, monument de la bêtise, élevé pour permettre aux fanatiques de pouvoir communier !

Et, attention, ils ne sont pas sortis ! Ensuite s’ajoutera la déception de ceux qui auront perdu aussi leurs illusions et l’honneur de leur drapeau de pacotille. Et alors la guerre pourrait se réveiller et devenir guérilla urbaine...

Et vous croyez que c’est normal pour un match de ballon ?