HORREUR

En bas, la mer, d’un bleu irréel, profond, on dirait que ses anses ont été découpées avec des ciseaux pour mieux faire ressortir le rouge des rochers escarpés du rivage. La vue est magnifique, le panorama imprenable, pour un panneau publicitaire qui a spontanément poussé là. Il veut, lui aussi, profiter du spectacle. J’en suis toujours à me demander comment font ces étranges bestioles pour venir se prélasser devant des cites aussi grandioses. Un canyon, un fleuve, un château, un endroit remarquable et, tout à côté, envahissante, gênante, arrogante et insolente presque toujours, une bête anachronique venue de je ne sais quelle période reculée, déploie ses ailes, pour se faire remarquer, pour attirer quelques congénères qui ne manqueront pas d’accourir, par la vue alléchées, et, pour peut que nous n’y prenions garde, se multiplier, nous faire des petits qui continueront de polluer ces endroits auparavant vierges.

Peut-être ces animaux sont-ils protégés ? Leur taux de fécondités est assez élevé, ils se reproduisent d’une façon vertigineuse. Certains vieillissent mal,

la SPAdevrait s’en préoccuper. Certaines personnes ont essayé de les tuer, des traces d’armes à feux, des coups, maculent leurs corps mutilés, mais cependant, leurs physiques squelettiques continuent de hanter ces paysages atypiques. Que faut-il faire ? C’est peut-être à nous de râler, sont-ils les rejetons d’une espèce protégée ? Pouvons-nous les déraciner ? Arriverons-nous, un jour, à nous en débarrasser ?

Publicitas sacra fames !