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13 janvier 2008

LES JEUX A LA TELE

Marignan, quelle année ?

- Je ne sais pas, je n’étais pas né.

La première guerre mondiale a commencé : A en 325. B en 1530.  C en 2005  ou  D en 1914

A quelle heure commence le JT de 13 h ?

Toutes ces questions, toutes ces stupidités, ou d’autres approchantes, on les entend tous les jours à la télé.

Tous ces jeux aux réponses multiples, où la culture vole au ras des pâquerettes, où l’intelligence est même galvaudée voire en quelque sorte méprisée, ont-ils pour but : A, de nous faire rire. B, de nous laisser indifférent ou C de nous faire pleurer, de rire, en nous faisant toucher du doigt une bêtise plus grande que la nôtre ?

Les séries américaines ou copiéescolléesfrançaises. La rediffusion, (je suis gentil) de films cultes (encore plus gentil, cultes pour qui ? pour ceux qui les ont produits). Les émissions de variétés promotionnelles où les mêmes extraits de film sont saucissonnés et débités jusqu’à l’overdose ? Où les invités (enfin ceux qui gagnent beaucoup pour y venir) nous racontent les mêmes anecdotes, rient à leurs blagues, sans cesse répétées, en passant en boucle sur toutes nos chaines. Les documents chocs, sur la vie très dure et pleine d’embûches des stars ou des magnats qui hésitent sur le lieu de leurs vacances d’hiver, ou sur les ports de mouillage de leur yacht en été. Ils sont infiniment déçus et ne comprennent pas que la masse vienne les déranger et polluer les lieux idylliques qu’ils avaient repérés. Le copinage éhonté de tous ceux qui s’invitent pour chanter, jouer, et se répéter qu’ils sont les meilleurs et en plus nous le font payer. Et enfin les jeux. Ces grattages télévisuels avec une deuxième chance au « téléphonage », ces nouvelles chances de gagner de l’argent tout en s’amusant. On ne demande pas des connaissances, on demande une présence pour le casting. Les gains sont inversement proportionnels à la difficulté des questions.

Si une faible considération et l’autosatisfaction sont vos buts prioritaires alors inscrivez-vous « aux chiffres et aux lettres » ou « question pour un champion », vous y gagnerez à être connu.  Une remise en forme dans une station thermale renommée internationalement chez les habitants du coin, ou bien un chèque dont le montant ferait s’éclaffer de rire un livreur de pizzas à Dubaï, en sont les gains un peu mesquins, il faut l’avouer.

Par contre si vous espérez des compensations lucratives, alors tentez de participer à « voulez vous gagner des millions ». Vous avez le choix entre quatre réponses, où quelquefois, ce qu’on ose appeler culture frise le ridicule. Au hit parade, puisque le palmarès est à la mode, à égalité ; la roue de la fortune et les boîtes (encore en circulation ?).

La roue : Je veux parler de la machine, pas du mécanisme siliconé qui traverse l’écran en faisant voir ses jambes allongées qui essayent de nous faire croire (les jambes)qu’elle a été engagée autrement que pour ses appâts trafiqués, (j’assume, je pense que les femmes ou l’idée que les hommes, certains, s’en font, valent beaucoup mieux que cette caricature.)  Tout ce qu’on doit faire c’est d’essayer de reconstituer une phrase cachée, j’ai déjà mal à la tête rien que d’y penser. Hop, une voyelle, hop, une consonne, hop 300 euros, hop j’ai la phrase, hop, hop, je suis en finale : je peux gagner une voiture, toucher 100 mille euros ! Et le pauvre qui regarde cette émission, le rêve, la richesse, l’opium du peuple avec la religion !

Les boîtes : émotion garantie, pleurs assurés, suspense intenable, à son paroxysme; l’ai-je bien ouverte ? La boîte sans argent ? S’il ne doit en rester qu’une, c’est celle avec le magot. Là, pas de question, pas de culture, suffisent quelques critères de beauté, des beaux décolletés, (certains s’en défendront) de la sensibilité, des larmes vendeuses et la possibilité d’approcher le présentateur vedette, l’idole de la chaine !

Vous allez penser que je suis un vieil acariâtre, regrettant ces années qui s’enfuient inexorablement, un jaloux qui ne sait que râler, par plaisir, par habitude, pour se rendre intéressant. Mais là, avouez, on nous prend vraiment pour des demeurés ? On essaye de nous faire croire que nous sommes des moins que rien. Du pain et des jeux, rien n’a changé alors ?

L’idée même de penser être le seul à tenir ce discours, le seul à avoir ces idées, m’est intolérable. Suis-je un révolté solitaire, un imbécile malheureux ?

Je pense que j’arrêterai de râler lorsque je serai froid. Quoique je demanderai peut-être : «  Quel est le con qui a baissé le chauffage ? »

Oui je l’avoue, je n’aime pas trop les curetons, les religions, les inégalités et par-dessus tout ceux qui en ont fait l’amalgame : les ricains. Je suis donc un con primaire. Je me console en me disant qu’on est toujours le con de quelqu’un d’autre.

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