BONNE NOUVELLE ANNEE

Bonne nouvelle année, et encore, on va :

Nous parler plus de pouvoir d'achat que d'augmentation des salaires.

Continuer à nous solliciter, via les médias, pour envoyer des réponses payantes afin d'augmenter les profits de ceux qui nous appâtent et nous méprisent en nous demandant quelle est la couleur du manteau du père Noël ou quelles sont celles du drapeau français.

Subir les mêmes avertissements publicitaires qui nous prônent le refus du grignotage entre les repas, qui nous conseillent

- de ne pas manger trop salé, trop sucré, trop gras,

- de boire des nectars peu alcoolisés,

- de refuser ces cigarettes pourtant conseillées et même distribuées (les bidasses s'en souviennent )

- de ne pas grossir,

- de ne pas rester maigre,

- de faire du sport pour continuer à être en forme pour pouvoir travailler le plus tard possible.

Conseiller, pour les femmes, de porter des protèges slips, sitôt la quarantaine arrivée, et pour les hommes, de souscrire une assurance ante-mortem ou une prévoyance post-disparition.

Continuer à regarder ces best-of  réchauffés aux bougies des fêtes, ressuscités des émissions que nous avons déjà financées et qui permettront à de nouveaux ogres de s'engraisser en s'auto-congratulant, pâmés devant leur suffisance et leur prétention incommensurable, tout dégoulinant du cirage dont ils se sont enduit.

De supporter les niaiseries du voyageur de commerce gouvernemental de combien ça coûte, qui enfonce les portes ouvertes en denonçant les propres abus de son fond de commerce ou, supprême insolence, en nous faisant miroiter les extravagances immorales de la société dans laquelle il se prélasse.

Attendre les fins de soirées télévisées, pour pouvoir enfin regarder des émissions intéressantes, supposées destinées à une minorité trop cérébrale.

Nous faire croire, que nous sommes les pollueurs et que nous devons réduire nos déchets alors qu'ils continuent à fabriquer ces emballages inutiles, nous les vendent et nous culpabilisent.

Continuer à supporter les états d'âme de ces stars qui se plaignent de payer trop d'impôt.

Persister à nous traiter comme les moutons que nous sommes devenus, abrutis par toutes ces images qui nous sont distillées, au mépris quelquefois, sans doute, d'une certaine vérité.