UN DINER PRESQUE PARFAIT A NANTES ! V
Vendredi, Florence, cadre dirigeant, aime courir, en jaune, dans la campagne nantaise au milieu des canaris qui rient de se voir si beaux dans les vitres des trains qui regardent passer les vaches. Ensuite elle s'appuie contre un arbre pour écouter la sève monter puis elle prend son pied pour le masser et décharger toute son adrénaline. Tous les plaisirs sont dans la nature.
"La trilogie gastronomique " le titre de son menu.... un peu pompeux.
Chez elle. Directement dans sa cuisine. Bien rangée, moderne, propre, fonctionnelle.
Présentation de sa cuillère magique qui arrive même à peser ta salive quand tu la trempes dans les plats pour goûter, putain, on n'arrête plus le progrès à glaviots.
La salle à manger qui est grande et ouverte pour lui permettre d'être en communion avec ses invités. Mais avec des acolytes comme les deux nouveaux copains de la semaine, la messe risque de virer au noir.
Les courses chez le poissonnier, des ailes de cabillaud et des cuisses de crabe. Alors maintenant on ne dit plus que c'est du crabe ou du bœuf, on dit qu'on est sur du crabe frais ou sur du bœuf, oh whai oh.
En cuisine. Très carrée...enfin, quand ça l'arrange.
Elle aussi est douée en math, si un jaune d'œuf pèse 20 grammes combien faut-il d'œufs pour faire 90 grammes ? Bon, ce n'est pas une blonde, mais elle pense qu'il en faut 3. Mais si deux œufs font 40 g, putain, elle est perdue, c'est compliqué, donc 4 et 4 ça faut 8 multiplié par dix , merde, ou est la machine, là elle se demande comment faire pour couper un œuf en deux, mais elle ne se rappelle plus combien il y en avait dans le bol, catastrophe, et la cuillère elle est où, merde, c'est trop petit et je n'ai pas mes lunettes, ou est mon carnet, oh putain, elle est cadre dans quoi ? Dans une fabrique de tableau ? J'ai pas mis de 's', s'il y en a trop, c'est compliqué. Certains sucent la cuillère, elle se tripote les cheveux, chacun son truc mais quatre jaunes feront toujours 80 grammes même avec une cuillère qui refuse de baiser avec le premier pèse personne venu. Pour peser le sucre elle utilise une vulgaire cuillère à soupe, d'ailleurs c'est dans les vieilles cuillères qu'on fait les meilleures soupes et on ne va pas se laisser emmerder par une cuillère liftée. D'ailleurs ta cuillère, tu la balances !
Je ne suis pas très sûr qu'utiliser 'pocher' pour les faire 'cuire' des œufs, soit le terme exact.
Elle nous fait voir tous ses gadget, et son dernier joujou pour mesurer la température interne et savoir si c'est cuit et "pour ne pas être sur une coagulation du jaune d'œufs " à que whay, là aussi t'es sur des jaunes d'œufs, oh whaieuh ! Que même t'as plus besoin de regarder, que quand t'es sur un plat qui cuit, tu peux regarder la télé et que quand c'est à bonne température y a un truc qui sonne pour te dire que c'est ok, oh whayeuh ! Après tu pèses le lait, avec une autre balance, vu que la cuillère est trop petite, et que si t'as pas tes lunettes, parce que tu les as pas mises, pour faire style à la télé, alors tu vois pas les chiffres et que t'es obligée de te servir d'une tasse pour enlever le trop plein, alors tu utilises la cuillère, qui pèse, pour remplir la tasse, approximativement, et que tu en fous partout sur le bol, la table et sur la tasse, tu te dis que le tablier est une belle invention et que tu es arrivée au même résultat qu'avant, mais sans la cuillère qui pèse, tu peux penser qu'avant on faisait aussi bien, seulement en lisant le poids sur la boîte.
Décoration de table. Pour trois couleurs j'aurais plutôt dit tricolore, mais....Nappe taupe soûle, à la neige, glissant sur une pelouse givrée avec une ligne grise au milieu pour lui rappeler qu'elle a bu. Un peu petite et pas très bien repassée. Set rouge triangulaire. Assiette de présentation carrée blanche. Non, carré c'est quadrilatère, pour la voix off qui doit être une copine de Sylvain. Assiette blanche carrée aussi, serviette rouge entourée d'un rond surmonté d'un triangle. Des plumes au milieu avec trois bougies. Putain on dirait une table d'agapes maçonniques. Pas de couverts à poisson, pas d'assiette à pain. Verres mal placés. Des fleurs en bout de table. Et sur le mur, un triangle ; la trilogie maçonnique, non, gastronomique !
Changée, beau collier, une robe dans les beiges, taupe qui a creusé dans un sol argileux, merde, elle dit grise, putain, ou ma télé déconne, ou la taupe a bu.
Emilie sérieuse, pas de chapeau, cheveux propres, maquillée, bien fringuée.
Gary, tenue de sortie, lacets blancs, manteau et rien dans les mains, comme d'hab son savoir vivre à la hauteur de sa tenue vestimentaire. "Du pain individuel, c'est du haut de gamme." Et "Ah là je suis parti manger chez un gastro !" c'est le cri du cul, enfin, plus haut, c'est un lapsus, pardon. Je vous dis pas où il doit aller manger, ceci explique la présence, chez lui, de serviettes en papier. Pour ceux qui suivent...cuisine...gastro...serviettes en papier....feuilles PQ.
Maxime et Sylvain en couple.
"Ah, le binôme infernal "
Mais, qu'est ce qu'elle vient de dire là, la bourgeoise ? Maxime est susceptible. Il n'aime pas 'infernal'. Non, il n'a pas été infernal, mais rustre. Quand à binôme, c'est plutôt petit gnome. Sylvain, lui, n'a rien compris.
Maxime avec son grand sac et son jeans, sans trou, propre du dimanche, mais avec des godasses dégueulasses, pour faire broc. Sylvain, le ramasseur de merde, avec une chemise propre.
Apéritif. Les trois sous verres en col vert. Trio de verrines col vert sur une assiette rectangulaire en verre. Belle présentation. Compotée de pêches et foie gras, capuccino de foie gras et brochette de foie gras avec canard, figue et abricot. Maxime est impressionné, il a peur, mais son copain va se charger de démolir cette rivale potentielle. Sylvain trouve à redire parce elle avait préparé son foie avant. Il a trouvé le point faible et comme un rat il va ronger son os. Lui qui n'avait même pas fait son repas merdique. On ne parle plus du goût, on casse, Maxime doit jubiler. Sylvain aime le foie gras, mais c'est pour mieux démolir ensuite.
Putain, le foie gras, je m'en fous, mais Florence sur canapé, jambes jointes, collier en évidence !
Séquence ridicule. Coming'out. Déclaration d'amour pour son favori, sans se soucier du moment, style je démoli la soirée de Flo. Il pouvait le faire en fin d'émission, après les notes. Il va donner à son fils, Brandone, putain, là on sent la culture, un deuxième prénom : Maxime. Putain, le mec il est tout là. Il ne doit pas avoir beaucoup d'amis. Rencontrer un inconnu dans une émission télé, et parce qu'il trouve chez ce type une écoute disponible à ses conneries éculées, il engage la vie d'un petit innocent, déjà handicapé par un prénom navrant, en lui affligeant, contre un partage possible de 1000 euros, un deuxième prénom tout aussi empreint de souvenirs désolants, merde, Judas eut été plus judicieux, ou celui du footeux brésilien, kaka, tout aussi adéquat ca, bouh .
Donc, beau coup de foudre entre une limace et un acarien qui s'aimaient d'amour tendre. Merde, Gary est jaloux. Maxime se tourne vers son nouvel ami, depuis lundi, et l'enlace tendrement en déposant sur sa joue mal rasée un baiser d'Iscariote et pour quelques euros il vient de sceller le résultat du dîner.
Pourquoi m'as tu appelé Maxime, papa ? Parce qu'en grec, euro ça fait trop pipi, alors déjà que je suis dans la merde, j'ai préféré te donner le prénom de celui qui m'a payé.
Je passe sur les conneries qui suivent ; comparaisons débiles entre l'amitié et un ingrédient, mais chez Sylvain, rien n'est bon, tout est à jeter.
Animation culinaire. Toque et tablier personnalisés. Merde je ne vois pas de chèvre sur celui de Sylvain. Gary est aussi doué que l'hôtesse pour compter, 3x 8 ça fait........
Maxime et Sylvain, c'est la collusion infernale. Il n'y a plus de foie gras pour Sylvain, il râle, ce n'est pas possible, le scenario est bidon lorsqu'on se rappelle de sa cocotte presque vide.
L'hôtesse était trop pédagogique et directive. Elle a apporté la corde pour se pendre. Quand on voit le QI de certains participants, il valait mieux organiser une danse des canards, qui collait beaucoup plus à la semaine, et on restait sur un déconnage cérébral qui convenait mieux à certaines inclinaisons intellectuelles propres aux limaces et aux acariens.
A table.
J'en ai marre d'écouter et de regarder ce balourd qui veut toujours se faire remarquer par des réflexions aussi débiles que lui et Maxime qui rit béatement pour l'exciter.
Entée. Le triplex corail aux trois étages. Crabe, tartare de saint jacques et de l'ossau iraty. Summum de la bêtise pour l'intitulé, on dirait le nom d'un train. Quand aux copeaux de fromage du troisième.....étage, je ne suis pas convaincu. Oh, malheur elle a acheté son crabe, comme Gary avec ses produits scandinaves, mais, ce soir c'est la fête à Flo...qui coule. Sylvain n'attendait que ça pour attaquer, et voila qu'on reparle du gastro. Merde, on ne s'en sort pas !
"On dit gastro, on dit barre haute " il faudrait le sous-titrer. Maxime jouit maintenant. Je change de côté.
" C'est bon, mais on sent trop le crabe." Dixit Emilie, voila autre chose. On pouvait dire qu'on sentait trop les saint jacques, d'autres que c'était un mélange équitable où les deux saveurs explosaient en bouche, certains pouvaient penser que l'Ossau était mauvais en bucco, et même un autre ajouter que le rendu n'était pas décoratif.
"Le but de les mélanger c'est de les mettre en valeur. " Maxime enfonce le clou.
Putain, dissertation sur le sel par un collecteur de merde qui la plante pour n'importe quoi.
Plat principal. Le codefish aux trois éléments. Dos de cabillaud. Et pourquoi en anglais ?
Et l'autre qui veut sa cote de beu avec de la mayo.
"Ça sent l'andouille." Emilie. Non, les andouilles.
Je note que Maxime n'a pas 'le coup de foudre' avec l'andouille, pourtant avec Sylvain, on croyait bien. Sylvain adore le poireau, ah, mais pas le chou, oh.
"Le poisson manquait d'un goût d'iode." Non, Sylvain, d'idiot. Bouh.
Mais comment fait Florence pour garder son calme ?
Dessert. Le trio presque parfait. Parfait glacé macaron mousse au chocolat. Pain sur la table. Choix du vin, il ne fallait surtout rien demander.
Gary "Maxime a travaillé dans l'œnologie" il aurait pu dire 'sur', c'est lui qui portait les caisses. Une faute, surtout ne jamais servir un fond de bouteille et surtout pas ce soir. Il faut rester sur un vin rouge avec le chocolat et en plus on est sur un thème gastronomique, et monsieur serviette en papier qui nous parle de gastronomie alors qui s'est arrêté à gastro et d'art culinaire alors qu'il n'est pas allé plus loin que le lard, signale que vin n'a pas été ouvert devant le client. Putain, il n'a pas demandé de vin ouvert, un an de cuisine et deux mois à porter des caisses, l'expert ne peut pas pardonner cette énorme erreur, ce sacrilège inqualifiable.
Maintenant, les nuls réunis, puisque Gary s'est joint au binôme, pour organiser un trio, pour être raccord avec le titre de la soirée, jugent les macarons et critiquent ce qu'ils sont incapables de faire. Mauvaise foi totale.
Les notes. 20 pour Émilie. 16 pour Gary qui semble s'être mis au diapason des bourins. 15 pour les deux beus unis pour le pire du pire ! Maxime déteste les ronds de serviettes.
Semaine règlement de compte. Les nuls jugent les nuls.
Ne me dites pas qu'ils sont amis, ou qu'ils vont le devenir !
Ils se marièrent et vécurent heureux. En plus le plouc pleure des larmes de crocodile, il n'est absolument pas crédible. A part les deux filles......enfin, l'audience a dû monter, son niveau est toujours inversement proportionnel aux connaissances des candidats.
Maxime gagne, non pas grâce à ses capacités culinaires, ni grâce à son charisme, ni parce qu'il était sur des produits exceptionnels, non, uniquement grâce à ses alliance stratégiques.
Une parodie, même les pleurs.......
Une des pires semaines d'un dîner, mais je tiens à féliciter Sylvain, en espérant que ce soit un rôle de composition. Merde sa prestation 'sur' cette semaine est largement supérieure au second rôle masculin 'des hommes et des dieux' !
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