UN DINER PRESQUE PARFAIT A VALENCIENNES ! I
Semaine de l'improvisation.
Lundi, Laurence, infirmière en maison de repos.
"Maman aime quand ça bouge, c'est pour ça qu'elle a fait autant d'enfants. " une révélation d'une de ses filles. Joker !
Chez elle, murs en briques, poutres apparentes avec feuillés, beaucoup de bougies et de cœurs en décoration. Belle cuisine ouverte, grande et fonctionnelle.
On vient de livrer la caisse avec tout ce dont elle va avoir besoin pour tenter de faire un dîner improvisé et dont elle va devoir se servir, sans rien laisser de côté.
Ginger ale ! Putain, qui a balancé un truc pareil, même qu'il n'y en a pas un qui arrive, non seulement à savoir ce que c'est, mais pas non plus à le prononcer correctement, à commencer par la voix off.
Une amie arrive pour l'aider à la décoration, elle a même une heure pour acheter tout ce dont elle a besoin.
Putain, c'est du ridicule à forte dose. Entre la voix off de plus en plus atteinte, entre cette comédie débile de la copine qui dispose d'une heure pour faire n'importe quoi et entre ce nouvel handicap avec une caisse de produits imposés on commence à voir les limites de l'imagination des têtes pensantes, s'il y en a, de ceux qui sont, en principe, chargés de trouver de nouvelles idées.
Décoration de table. Nappe taupe beige. Un chemin de table en sisal marron. Des pommes, du lierre et les feuilles couleur automne et vapeur de bitume, ramassées sur le bord de la route par sa copine. Des champignons en plastique au look d'amanite phalloïde, du bois, des glands et des plumes. Pas de couverts à poisson.
Valentin est le premier, avec un cadeau. Amélie suit. "C'est une fermette qu'elle a retapée avec son mari et c'est ce que je voudrais faire plus tard. " putain, retaper son mari, le pauvre, elle n'avait qu'à pas l'abimer ! Sylvie, encore une blonde, avec des fleurs. Olivier est le dernier avec un petit paquet.
D'où sort cette composition florale sur la table basse ?
Encore une qui n'a pas de plateau pour apporter l'apéritif. Délice du terroir et ses amuse bouches. Quand à la boisson, on dirait un ancien pot de chambre de nos arrières grands-mères dont elle a enlevé un peu d'écume ammoniaquée après avoir vérifié, manu gustatif, qu'il n'y avait pas trop de sucre, vade retro diabétique .Ça va faire joli dans des coupes à champagne.
D'entrée, Olivier se pose en critiqueur.
Animation. Deviner des mots ou expressions. Par exemple 'HISTOIR' pour histoire sans fin.
"Il fallait avoir une connaissance intellectuelle. " Encore une phrase en passe de devenir culte d'Amélie !
"J'étais en équipe avec Valentin et notre intelligence n'a pas fait fusion." Oulala, je vais surveiller Amélie.
Elle va préparer son plat et pour les faire patienter quelques textes du nord sous leur assiette. Et Sylvie n'arrive même pas à les lire correctement.
Entrée. Cassolette de saint jacques et gambas sur fondue de poireaux et crevettes grises.
En plus Olivier a des conceptions très établies sur les couleurs, celle du poireau devrait être plus franche. Mon dieu, un esthète.
Quand à Amélie c'est crescendo ; "J'aimerai avoir quelque chose que je serais vraiment étonné au niveau de la saveur."
Elle avait mis des porte-couteaux pour signifier qu'elle ne les changerait pas, mais personne n'y a fait cas, et en plus Olivier lui trouve un manque d'organisation.
Plat principal. Lasagne de volaille et mimolette à la bière blonde et sa garniture.
Je note le très mauvais esprit d'Olivier qui est capable de bassesses pour gagner. Mon dieu qu'il est méchant. Cuisine artisanale pour certains invités qui ne sont pas près de faire la moindre concession. Dommage que l'assiette de présentation ne soit pas plus grande que la normale, dans ce cas il vaut mieux l'enlever.
Dessert. Mousse au spéculoos (quelle idée d'écrire' spécullos' , pour une femme du nord) et son coulis de fruits rouges. Ils aiment.
Les notes. 20 pour Sylvie. 19 pour Valentin. 16 pour Olivier et Amélie. On sait déjà quels vont être les emmerdeurs.
Hôtesse sympathique et gentille, au bon sens du terme, mais difficulté de l'improvisation et des clients pas très tolérants.
Curieuse idée que celle des ingrédients imposés. Je comprendrais très bien avec des chefs d'un certain niveau, mais emmerder des amateurs à ce point, est un peu stupide.
Le "Je m'attendais à" commence à devenir détestable, putain, appréciez ce qu'on vous offre et n'extrapolez pas sur ce que vous auriez pu penser qu'on aurait pu vous présenter !