ODE AU COIN !
Je ne regarderai plus cette pièce avec dédain, et lorsque les cascades purificatrices viendront me tirer de mes élucubrations, je sourirai à mes étrons et j'aurai quelques mots complices à mes urines en voie de disparition. Cette pièce lugubre, quelquefois, deviendra une chapelle de méditation et je me plongerai dans des prières en pensant à ces parties de moi même qui me quittent sans compromission, sans cérémonie, sans espoir de retour, et je comprendrai le poète qui disait que partir était mourir un peu. S'aimer un peu n'est point de l'orgueil ou de la perversité, s'accorder quelque crédit n'est point de l'autosatisfaction, de la suffisance ou de l'arrogance, c'est tout simplement tenter de comprendre les autres en se connaissant soi-même.
Ah que j'eus aimé vivre sous ce roi soleil qui tous les matins appelaient ses goûteurs pour savoir si ses matières indiquaient une prospérité ou allaient mériter quelques contrariétés. Un jour ne peut-il mal commencer lorsqu'on voit, dès les prémices, quelqu'un se pencher sur ses petits secrets, sans en masquer ses délices ? Tous ses repas ainsi au grand jour, dévoilés, sans ne pouvoir cacher aucun de ses petits entremets.
Alors, voir partir ainsi des morceaux de soi, que l'on aime, que l'on regrette déjà, ne saurait attirer le mépris, même de la part de ceux qui n'en saisissent point le dilemme ou la cruauté.
Permettez que de ces gogues j'en fasse l'apologie, acceptez que, dans cette fuite je ne vois qu'un renoncement, souffrez que je pleure ces pertes journalières qui ne sont que des transformations matérielles, des purifications spirituelles qui convertissent des nourritures terrestres en engrais nécessaires pour des espèces en voie de continuation. Alchimiste moderne, tel celui qui tentait de permuter le plomb en or, qui métamorphose les excrétions en amendements vitaux pour quelques microbes qui s'en font des cadeaux. Comme il est bon de se pencher sur les petits qui attendent autre chose que votre mansuétude et qui se félicitent de ces agapes improvisées qui les sortent de leur merde journalière pour en faire des parasites à part entière.
Comprenez ma pudeur, vous qui me lisez, de me livrer ainsi devant vos yeux troublés, il n'est point de révélation qui ne laissent insensible, et je suis sûr, que maintenant, lorsque vous irez dans cet endroit dérobé, ces instants vous sembleront privilégiés et vous œuvrerez beaucoup plus concentrés, car une part de vous même, pensera, à moi, en secret !
PS. Je ne résiste point de vous donner ce lien, je suis un corrigible bouffon dès que l'on parle d'étrons !
http://ritondecannes.canalblog.com/archives/2008/06/16/9587392.html