UN DINER PRESQUE PARFAIT A LUXEMBOURG ! I
Lundi, David, agent de sécurité, un menu axé sur le poisson, et la convivialité.
Ah déjà là ! Ça c'est le classique belge. Chez lui, salon avec la table, surprenant. Un canapé, étonnant. Et sur l'étage d'un rare meuble de la pièce aux couleurs chaudes mais très dépouillée, une poupée, cadeau d'un ami. Renversant ! La cuisine, avec une belle vue, putain, fabuleux !
Les courses au café, poissonnier, coiffeur et oiseleur qui lui taille les ailes de raie. Du saumon fumé orange flashy, aucun commentaire.
"J'ai mon poisson, je vais me dépêcher. " c'est un marrant!
Et il passe la frontière pour le café et les fleurs. Incroyable ! Pour le café " Hello, Georges....."
Il doit faire froid en Belgique puisque le papier est rapidement couvert de buée, heureusement qu'il doit retourner à Luxembourg.
Décoration de table en premier. Nappe taupe d'été, terre de Sommières, pas très bien repassée, deux chemins de table sur la largeur et un set en bout, bleutés, assiette de présentation blanche, carrée, aux angles retournés. Pas de couverts à poisson, et pourtant ! Serviette dans le verre, putain, ça c'est rédhibitoire ! Même les snacks ne le font pas avec celle en papier. Belles compositions florales . Celle du feu et de la glace ; arum travaillé, roses red france, fleurs d'hypericum, cristaux. Celle de l'air ; originale, mais la phalaenopsis blanche n'est pas super, même minable, beaucoup de boutons avortés. Des red baccarras sur la table. Un seul verre. Ça, c'est nul, également !
En cuisine. Je note que l'intérieur du four n'est pas très net, et j'ai horreur des mecs qui laissent un morceau d'alu mal découpé sur les bouteilles de lait.
Chemise 'cantonesque' il va recevoir ses invités. Charles attend à la porte avec un petit paquet.
Caroline avec un paquet aussi. Rosine toute en vert, grande ouverture, c'est vrai qu'elle est vieille, déjà quarante trois ans ! Mon dieu comme le temps passe, enfin, ma banane me balance une petite giclée de glace juste pour me signaler qu'elle a un très beau collier, mais je m'en étais déjà aperçu, putain, je me mets à regarder les vieilles maintenant. C'est grave docteur ? Ah, Manu est là aussi, très beau collier également.
On commence par l'animation. Il annonce le règlement mais personne ne comprend. Observation et mémoire. Recherchez ce qui se rapporte aux intitulés du menu.
"Charles, tu sers la crème de cassis, si tu es d'accord, et sans discuter." Les verres sans pieds sont dans une coupe décorée de roses. Toujours aussi diplomate " Bon, de poisson, pour tout le monde, c'est OK ?" "Et que personne ne renâcle ! C'est OK ? Toi, Charles fait attention ! Bon, t'es poli, ça va !"
Apéritif. Spirale du pêcheur. Crêpe aux noix et crêpe aux raisins, nappées de fromage blanc, recouvertes de saumon, roulées et haricots. J'adore Caroline qui commence par des critiques, alors qu'elle ne cuisine que depuis peu, mais elle ponctue ses remarques par un air inspiré du plus bel effet surtout lorsque félicite l'hôte pour avoir fait ses crêpes lui-même, maman, quelle prouesse ! Noix et raisin, une association bizarre pour Rosine qui nous avoue aussi faire des choses bizarres. Rosine, tu sais que tu m'intéresses.
A table. Tiens, la composition du bout de table n'est plus la même, il y a maintenant des fleurons de cymbidium, des roses black baccarra sur un lit de mousse, et une fleur d'anthurium blanc sur un autre support.
Entrée. Méditerranée en légèreté. Mousse de sardine. La feuille de salade en garniture fait un peu bidon. Et Caroline, toujours elle, qui n'a pas lu le menu, puisqu'elle demande la composition de la mousse et qui y retourne avec ses conseils culinaires de débutante.
Et re-animation suite. Observation. Charles est sorti...provisoirement, les filles sont cachées, sauf leurs mains et il doit retrouver le propriétaire des mimines dénudées. Le temps de commencer et c'est fini.
Plat principal. Rencontre de la mer et de la terre. Aile de raie sauce foie gras, riz aux cèpes et endive comme garnitures. Ah, un deuxième verre vient d'apparaître. Mais c'est dans le verre de vin blanc vidé qu'il sert un rouge. Et je ne vois pas de pain. Peut-être que ça ne se fait plus ?
Présentation un peu tristounette comme l'hôte de la soirée.
Dessert. Café gourmand et son feu glacé. Bouchées aux trois chocolats, sorbet citron. Belle présentation uniquement due au matériel, la marchandise proposée est un peu légère. Quand à sa façon d'expliquer la composition de ce dessert en montrant presque avec son doigt dessus, chaque élément sur l'assiette de Charles......quelle discrétion ! La cuillère n'est là que pour déguster le sorbet parce qu'avec la taille des bouchées elle semble plutôt inutile.
Le dessert ne semble pas en accord avec le reste pour Caroline qui avouait ne pas trop savoir cuisiner et je me demande bien pourquoi ? Peut-être parce qu'il n'y a pas de poisson au dessert ?
Tu sens, c'est fort, j'attends, mais ça va venir, ça y est, je sens ! Non, vous n'êtes pas sur la chronique de Brigitte Lahaie sur RMC, ce ne sont que les appréciations diverses et variées des convives qui goûtent la bouchée poivrée.
Du café, putain, il faut partir à Luxembourg pour terminer ainsi un dîner.
Les notes. 22 pour Charles. 18 pour Caroline et 17 pour Manuela et Rosine.
Du rouge avec du poisson n'est absolument pas un contre sens, par contre, en faire un sacrilège est une pure divagation.
Un véritable boute en train. Remarquez, lorsqu'on connait l'origine de cette expression on peut facilement comprendre son air désabusé. Ne tâter que le terrain sans jamais le fouler ne peut amener que des fantasmes et des castrations cérébrales et surtout une grande frustration !
Soirée triste et ennuyeuse !
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