UN DINER PRESQUE PARFAIT A FLERON ! III
Mercredi, Fabrice, le candidat d'origine italienne obligatoire de toute semaine belge. Alors, c'est l'histoire d'un mec qui ne connait rien de l'Italie mais qui va nous faire un dîner vénitien. Mais comment ne pas aimer cette ville triste aux canaux qui puent lorsque le soleil fait cuire les poubelles remplies de pizzas avariées que les touristes gavés de mac do n'ont pas regardées et dont les eaux polluées viennent envahir une place Saint Marc saturée de populace cosmopolite qui cherche la tour de Pise ou un pont pour pisser ? C'était juste pour déconner, j'adore provoquer....
A la lecture du menu, putain entre 'La pleureuse' et 'à Chier', on est bien parti. On a quand même de la peine à croire que Marie-France ait pu être une enseignante, dans une autre vie, et encore.
Et même si le clown triste a compris qu'il s'agissait de Venise, ce n'est pas ce soir qu'elle va se gondoler.
Chez lui, appartement en longueur, salon, sale à manger, cheminée, on voit immédiatement qu'il a tout transformé, comme il nous le fait gentiment remarquer. C'est vrai que la dernière fois que nous sommes venus, il y avait une tapisserie affreuse avec des fleurs, un peu comme les vêtements qu'aime à porter la pleureuse pour se donner un air encore plus de circonstance lorsqu'elle découvre un menu en cherchant le petit truc qui va la mettre de mauvaise humeur et lui permettre de casser le cuisinier occasionnel qui l'a préparé, toujours avec ses yeux battus et ses joues blêmes, elle n'est que l'ombre d'elle même... et c'est déjà pas mal.
Grande cuisine, lumineuse, séparée d'une véranda par un beau benjamina, plan de travail au milieu. Des réflexions sur le service italien que je ne saisis pas complètement. En Italie on paye le couvert en sus. En France il y avait le 15%, qui n'existe plus, puisque maintenant tout est compris.
Dans une cage, un lapin nain de compagnie. Façon de parler ! Il préférerait avoir une lapine, histoire de vérifier son fusil. Pauvre bestiole obligée de regarder vivre les pieds des humains qui se déplacent toujours stressés dans un immense territoire parsemé d'embûches horribles et souvent sournoises. Elle les regarde courir, énervés, de la cuisine au salon pour répondre au téléphone et regarder la télé sans même avoir le temps de lui parler en lui balançant une bouffe infâme qu'ils n'ont même pas goûtée. Alors ce pauvre mammifère remercie chaque jour le dieu de ces humains qui dans sa grande bienveillance à mis des grilles pour les isoler, tant la compagnie de ces monstres devenait difficile à supporter. Et le soir dans sa petite tanière, il envie la chance de ses congénères qui ont fini en civet.
Les courses. Il doit être prioritaire, visiblement d'autres personnes attendent déjà, mais la télé ne saurait patienter ! Et le boucher, pour l'encourager lui dit 'merde', assurément ce brave commerçant connait Marie-France. Peut-être même a-t-il été son élève ? Enfin, les clientes peuvent se faire servir, il y en a même une qui s'était assise, putain, quand elle va s'apercevoir qu'elle n'apparait même pas dans le film elle va sûrement faire de la pub pour l'émission.
En cuisine, je m'aperçois que c'est un goûteur compulsif qui trempe ses doigts, ses lèvres ou tout objet même bizarre qui peut lui servir pour laisser une trace indélébile de sa signature acido- désoxyribonucléique dans chaque plat préparé.
Décoration de table. Nappe noire plissée. Ça part mal. Chaise en deuil également avec un beau catafalque rehaussé d'un de ces masques vénitiens que tu trouves dans chaque bonne liquidation qui vend à faible prix ce genre de déco made in china. Le tout est censé représenter un habit de carnaval. Très pratique pour ne pas se salir les vêtements, ça protège également. Set argenté. Des masques comme s'il en pleuvait. Des couverts à poisson sortis de nulle part. Bon, l'idée est bonne, mais ça fait un peu lugubre. Des bougies viennent compléter cette installation au look de thanatopraxie, ambiance façon athanée ! Assiette à pain mal placée, d'un côté. Et je ne comprends pas la présence d'une cuillère, mal placée d'un côté de la table, comme les verres à eau.
Les invités arrivent. Il les reçoit avec un beau déguisement adapté 'belphédarkvadoresque' ! Madeleine est dans le ton, mais ce soir elle est toute en blanc. Cri de circonstance.
Marie-France est épatée. Martine avec les cheveux tirés ! Eh oui, toujours les mêmes.
Nicolas avec sa bouteille et une béquille. Mon dieu, une chute de vélo ? Sa pédale aurait-elle touchée celle du dauphin. Quoi ? Un accident de taxi ! C'est affreux, que fait le gouvernement ?
Etonnement général de la gent féminine qui s'en fout complètement, mais est-ce un déguisement ?
Apéritif. Apéritif Bellini, Bruschetti sous duo de tomates, Tramezzini garnis. Cocktail vénitien servi comme un demi pression, dans un verre approprié. Du pain avec de la charcuterie.
Sans avoir goûté, la chiante réclame le sel. Lorsque la Madeleine parle j'hésite entre pleurer ou m'endormir.
Après le bar, la table. Petit amusement carnavalesque. Dîner au champagne. Classe!
Entrée. Gambas des doges. Et 'à chier' qui cherche une explication pour 'une doge', putain, son surnom lui va comme un gant. Et doge n'évoque même pas le moindre rapport avec cette ville échangée contre la Belgique par Napoléon, amis de la culture je ne vous oublie pas, bonsoir.
Les gambas ne sont pas décortiquées et je n'ai pas vu de rince doigts.
Plat principal. Escalopes vénitiennes et risotto de ma région. Présentation pas géniale.
La chieuse me gonfle à toujours tout critiquer sous des allures de franche déconneuse qui dit ce qu'elle pense sans penser à ceux à qui elle le dit, comme tous ces gens qui pensent que la franchise et la spontanéité sont toujours excusables parce que sincères. Chez nous, on appelle ça des langues de putes ! Il est vrai, cependant, qu'une assiette à salade s'imposait. La moindre des attentions !
Et Martine qui confond le veau et la dinde, Marie-France et Madeleine........ou vice et versa !
Animation. Sur le canapé du salon, j'adore la position de Martine, grâce à des indices faciles, il faut faire découvrir un personnage et un lieu de la ville inondée, en tirant un sujet au sort.
"Tu prends, tu tires." conseille l'hôte.
"Tu tires quoi ?" Ose la malicieuse 'à chier' dans une allusion audacieuse qui passe inaperçue.
Mais qui pouvait bien relever cette boutade ? Le lapin est enfermé.
A mon avis, sa jupe est trop courte et elle est obligée de prendre cette position inconfortable pour ne pas dévoiler des dessous qui pourraient réveiller ma banane assoupie après une journée caniculaire. J'adore l'orange. Pourtant le haut, sombre, est assez strict. Bon déconnage auquel nous ne sommes pas conviés. Elle a de belles jambes, putain, elles sauvent ce jeu ridicule qui tire, merde, lui aussi, en longueur ! Marie-France tente bien de l'imiter en faisant sortir ses jambes de chaque côté de sa robe, mais je dois avouer que l'effet n'est pas le même, la couleur sans doute et puis le lapin s'est endormi. Et l'autre qui se caresse les siennes pendant que Madeleine s'excite avec une bouteille. Lamentablement chiant, comme dirait une ancienne enseignante qui se défoule en tentant d'émoustiller par des paroles quelques employés techniques de l'émission qui s'assoupissent..... eux aussi !
Dessert. Soupe glacée d’agrumes et sa boule maison. Il manque une sous-assiette, même Jeannot dans sa cage aurait râlé. Présentation peu attractive. Pain sur la table.
Les notes. 24 pour Marie-France. 23 pour Nicolas.19 pour Madeleine et pour une Martine décevante.
Pour Madeleine, j'ai trouvé, je crois que je vais m'endormir en pleurant !
Bon, on tire, encore, le store et au lit, enfin !
Et ce soir, le comble, à Venise, même pas de tiramisu ! Putain, on tire personne.
Laisse les gondoles à Venise où rien n'a changé, et le soir sur la lagune, c'est triste lorsqu'on sait qu'on ne va plus y retourner....
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